5. Rencontre avec M. Tony Travers, professeur à la London School of Economics, et M. Adam Marshall, directeur des Etudes du Centre for Cities, à l'invitation de M. l'Ambassadeur de France au Royaume-Uni

A l'occasion d'une rencontre de travail organisée par M. Gourdault-Montagne, Ambassadeur de France auprès du Royaume-Uni, M. Philippe Dalllier, rapporteur, a expliqué que l'objectif de la création du Grand Paris était de clarifier les responsabilités des élus locaux aux yeux des citoyens et d'apporter des réponses au problème des banlieues en permettant notamment une meilleure péréquation. Mme Nicole Bricq, sénateur, a fait part de son souci que la réflexion engagée n'ait pas pour conséquence d'isoler les territoires situés à la périphérie de l'Île-de-France. Elle a constaté que la question de la péréquation se posait également à Londres et que les compétences du Grand Londres étaient en France exercées par la région. Elle a observé que les problèmes rencontrés en matière de transports et de formation se posaient dans les deux capitales en dépit des différences institutionnelles.

M. Tony Travers a expliqué que la péréquation entre les communes était réalisée au moyen des dotations budgétaires qui étaient négociées chaque année entre l'État et les collectivités territoriales. Il a indiqué que le système anglais était particulièrement efficace pour attribuer plus de ressources aux communes de l'est de la cité, compte tenu du fait que le produit des impôts payés par les entreprises du Grand Londres était collecté puis redistribué par l'État. M. Adam Marshall a évoqué le fait que les besoins des collectivités pouvaient être mesurés à travers 198 indicateurs de performance.

M. Philippe Dallier a considéré que, pour ce qui concernait le Grand Paris, l'effort de péréquation pouvait être obtenu par la mise en commun de certaines ressources budgétaires.

M. Adam Marshall a indiqué qu'il existait aujourd'hui une proposition ayant pour objet d'étendre à Manchester et à Birmingham le modèle londonien mais que cette idée rencontrait une vive opposition sur le plan local.

Interrogé sur l'évolution des impôts consécutive à la création du Grand Londres, M. Tony Travers a considéré qu'il y avait un consensus en Grande-Bretagne sur un refus de toute hausse des impôts.

Concernant la perception que pouvaient avoir les Londoniens de leurs institutions locales, M. Adam Marshall a expliqué que le projet était aujourd'hui considéré comme un succès depuis que les habitants ont pu bien identifier les responsabilités du maire, notamment en termes de développement des transports et, plus récemment, de construction de logements. En matière de police, le budget est fixé par la ville mais la nomination du chef de la police reste une compétence de l'État.

M. Tony Travers a observé que la ville de Londres se différenciait de Paris par le fait qu'elle comportait des quartiers socialement moins homogènes du fait de la cohabitation d'habitants riches et pauvres dans des espaces très proches.

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