6. Entretien avec M. Tony Medawar, Director of Policy and Strategy à la London Development Agency (LDA)

M. Tony Medawar a expliqué que la London Development Agency avait été créée en 2000, à l'issue de la mise en place des nouvelles institutions du Grand Londres composées de la Greater London Authority et de l'Assemblée de Londres (London Assembly). Le rôle de la GLA consiste à promouvoir le développement économique et social et à améliorer l'environnement. L'Assemblée de Londres a pour mission d'assurer l'équilibre avec les pouvoirs du maire et de contrôler les décisions de ce dernier. Elle a compétence pour contrôler l'utilisation des 9 milliards de livres qui constituent le budget et peut amender ce dernier à la majorité des deux tiers. M. Tony Medawar a estimé que le maire de Londres avait davantage de pouvoirs que le Premier ministre dans certains cas et moins que le maire de Paris dans d'autres.

Plus précisément, la mission première du maire de Londres consiste à déterminer la stratégie et les plans de développement de la ville. Il est chargé de proposer son budget à l'Assemblée et coordonne la mise en oeuvre des stratégies. Il a compétence pour nommer les responsables des entités qu'il contrôle et est considéré comme le porte-parole de Londres. Les stratégies établies par le maire concernent de nombreuses thématiques comme les transports, le développement économique, le développement spatial, la biodiversité, la gestion des déchets, la qualité de l'air, la lutte contre le bruit, la culture, les changements climatiques, la politique de l'eau, les qualifications des adultes, la prise en charge des personnes âgées, la protection de l'enfance, la politique énergétique, l'alimentation, la lutte contre les méfaits causés par la consommation de drogue et d'alcool, la lutte contre l'exclusion et les violences domestiques ainsi que l'attractivité. Le maire n'est pas nécessairement compétent pour chacune de ces thématiques mais il bénéficie d'une capacité d'influence qui lui permet de mener des consultations très larges et de favoriser des actions concertées.

La London Development Agency (LDA) et London Transport, l'agence responsable des transports urbains, rendent compte directement au maire, contrairement aux deux autres agences dont il a la responsabilité, la London Fire and Emergency Planning Authority et la Metropolitan Police Authority dont il détermine le budget et pour lesquelles il nomme certains des administrateurs.

M. Tony Medawar a expliqué que la mission de la LDA consistait à s'assurer que la ville de Londres conserve un statut de niveau mondial qui lui permette de tenir son rang face aux trois autres concurrentes qu'étaient Paris, New York et Tokyo. Elle agit dans quatre directions afin de développer les investissements dans les infrastructures, notamment dans la basse vallée de la Lea et la zone de Thames Gateway, d'aider les habitants à accéder à l'emploi et à améliorer leurs compétences, d'encourager le développement économique à travers des actions en faveur de la création d'entreprises et de la compétitivité et enfin de promouvoir la ville de Londres, notamment par des actions de marketing. La LDA a reçu également mission d'établir des indicateurs de performance et de veiller à ce que les politiques mises en place respectent le principe d'égalité et s'inscrivent dans une perspective de développement durable. Son budget est relativement limité puisqu'il s'élève à 500 millions d'euros, ce qui nécessite d'utiliser le levier de l'influence. Afin d'évaluer sa propre action, la LDA rend publics, tous les six mois, treize indicateurs de performance concernant ses quatre grandes missions afin de déterminer si la situation de chacune de ses politiques est satisfaisante, perfectible ou défavorable. Afin d'atteindre ses objectifs, la LDA a établi son propre plan qui détermine sa stratégie d'investissement, les moyens d'utiliser au mieux son budget limité et les critères d'évaluation de son action.

Evoquant le premier objectif relatif au développement des infrastructures, M. Tony Medawar a indiqué qu'une enveloppe de 70 millions de livres y était consacrée dans le budget 2008-2009 (en plus des 105 millions de livres dévolus spécifiquement aux Jeux Olympiques). Les actions menées ont pour but de favoriser les partenariats entre le plus grand nombre d'acteurs, de faciliter le développement des infrastructures par la réhabilitation et la création de nouveaux espaces de développement économique, de réduire les émissions de carbone et de faciliter les flux de circulation, de coordonner les stratégies de développement économique, de logement et de transport, de mettre en évidence les écarts de développement entre les différentes zones, de préparer la reconversion des installations des Jeux Olympiques, d'améliorer la gestion de l'eau et des déchets et d'assurer que les Londoniens pouvaient avoir accès à des produits alimentaires de qualité originaires de la région.

S'agissant du deuxième objectif relatif à la prise en compte des besoins des habitants, M. Tony Medawar a expliqué que 75 millions de livres étaient consacrés à des actions ayant pour objet de coordonner les initiatives de lutte contre le chômage, de développer des programmes en faveur des jeunes, d'assurer l'avenir des différentes communautés présentes à Londres, d'investir dans les actions favorisant l'acquisition de la langue et les capacités d'expression et de calcul, de vérifier l'adéquation entre la politique régionale de formation et les besoins locaux.

Concernant le troisième objectif, M. Tony Medawar a précisé que 85 millions de livres étaient consacrés, dans le budget 2008-2009, aux entreprises afin d'assurer la pérennité des jeunes entreprises, d'établir un programme en faveur de l'innovation, de permettre que les Jeux Olympiques de 2012 soient bénéfiques au développement économique de Londres, de mobiliser les grandes entreprises dans la mise en oeuvre de la stratégie de développement économique de la municipalité, d'encourager les processus de fertilisation croisée entre les entreprises et de permettre aux entreprises de disposer de l'information nécessaire pour se développer à l'exportation.

M. Tony Medawar a, par ailleurs, indiqué que 40 millions de livres étaient mobilisés afin de mener des actions de promotion de Londres à travers des campagnes visant à faire connaître la marque « Londres », de promouvoir la ville sur les marchés émergents, notamment en Chine et en Inde, de maximiser les retombées des Jeux Olympiques de 2012, de faire connaître la politique de la ville en matière de réduction des émissions carboniques et d'accroître les standards de qualité des conditions d'accueil des visiteurs à Londres.

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