B. UNE RELATIVE HOMOGÉNÉITÉ DU POIDS DES DÉPENSES SOCIALES DANS LE PIB, MAIS UNE GRANDE DIVERSITÉ SOUS L'ANGLE DE LA DÉPENSE SOCIALE PAR HABITANT

Au terme de ces différentes évolutions, on doit souligner qu' en fonction de l'angle de vision, les niveaux de dépenses de protection sociale dans les différents pays de l'Union européenne apparaissent, ou homogènes, ou hétérogènes .

ÉCARTS À LA MOYENNE DE DIVERSES GRANDEURS
RELATIVES À LA PROTECTION SOCIALE EN EUROPE EN 2001

Dépenses
en points de PIB

Évolution des dépenses
par habitant
en volume 1

Dépenses
par habitant

en valeur

Belgique

0

+ 0,3

+ 353

Danemark

+ 2,0

+ 0,7

+ 2 892

Allemagne

+ 2,3

+ 0,4

+ 1 228

Grèce

- 0,3

+ 0,2

- 3 163

Espagne

- 7,4

- 2,5

- 2 976

France

+ 2,5

+ 0,5

+ 930

Irlande

- 12,9

+ 2,6

- 2 096

Italie

- 1,9

- 2,4

- 1 091

Luxembourg

- 6,3

+ 2,7

+ 3 723

Pays-Bas

+ 0,1

- 2,4

+ 641

Autriche

+ 0,9

+ 0,6

+ 1 068

Portugal

- 3,6

+ 2,9

- 3 331

Finlande

- 1,7

- 1,4

- 285

Suède

+ 3,8

- 3,0

+ 2 178

Royaume-Uni

- 0,3

+ 3,2

+ 842

1 En points de croissance annuelle en termes réels, entre 1992 et 2001.

Autour d'une moyenne de 27,5 points de PIB du taux de redistribution sociale (comprenant les dépenses publiques et privées) dans l'Union européenne en 2001, la dispersion des situations nationales varie selon le point de vue .

La dispersion du niveau de protection sociale relativement au PIB est en voie de réduction .

Cette situation répond à l'idée intuitive qu'il existe une corrélation entre les dépenses sociales et le niveau de développement . Les pays européens étant comparativement de plus en plus homogènes sous cet angle, le niveau relatif au PIB de leurs dépenses sociales l'est également.

De fait, la corrélation entre dépenses sociales et niveau de développement économique est largement établie : en dépit de leur homogénéité relative, les pays européens connaissent des niveaux de richesse par habitant (le PIB par habitant) très différents et les niveaux absolus de dépenses sociales par habitant sont, à cette image, également très différents. Une corrélation robuste existe entre ces deux variables : plus la richesse par habitant est élevée, plus la dépense sociale par habitant l'est aussi .

1. Une dispersion des dépenses sociales dans le PIB qui s'est réduite

a) Une « plage de dispersion » de 5 points de PIB

* Hors quelques exceptions, par le bas (Espagne, Irlande, Luxembourg, Portugal), les dépenses sociales semblent homogènes quand on les envisage en points de PIB .

En 2001, hormis les pays précités et la Suède, qui se distingue, elle, par le haut, avec 3,8 points de PIB de plus que la moyenne, aucun pays ne s'écarte de celle-ci de plus de 2,5 points de PIB .

Ainsi, dans dix pays sur quinze , les dépenses sociales relatives au PIB ne s'écartent de la moyenne que de 9 % par le haut ou le bas .

* En outre, par rapport à 1992 , la dispersion mesurée par l'écart-type 23 ( * ) s'est réduite : l'écart-type recule de 0,6 point de PIB.

ÉCART À LA MOYENNE DES DÉPENSES DE PROTECTION SOCIALE 1
DANS L'UNION EUROPÉENNE, EN 1999 (EN POINTS DE PIB)

Maladie

Santé

Invalidité

Vieillesse

Famille

Chômage

Logement

Exclusion sociale

Adminis-tration

Total

Belgique

0

- 0,7

+ 0,2

- 0,8

- 0,2

+ 1,5

- 0,6

+ 0,2

+ 0,3

+ 0,7

Danemark

- 0,2

- 1,3

+ 1,3

- 1,2

+ 1,5

+ 1,5

- 0,1

+ 0,6

- 0,1

+ 1,9

Allemagne

+ 0,4

+ 0,5

0

- 0,1

+ 0,8

+ 0,4

- 0,4

+ 0,2

+ 0,1

+ 2,1

Grèce

- 0,3

- 0,7

- 0,6

+ 0,4

- 0,3

- 0,3

+ 0,2

+ 0,1

- 0,1

- 2,0

Espagne

- 0,1

- 1,3

- 0,7

- 3,1

- 1,8

+ 0,8

- 0,4

- 0,3

- 0,4

- 7,5

France

- 0,4

+ 1,4

- 0,5

+ 0,6

+ 0,6

+ 0,4

+ 0,3

0

+ 0,3

+ 2,8

Irlande

- 0,5

- 1,0

- 1,5

- 8,6

- 0,4

- 0,1

- 0,1

- 0,1

- 0,2

- 12,8

Italie

- 0,4

- 0,9

- 0,7

+ 3,5

- 1,3

- 1,2

- 0,6

- 0,4

- 0,2

- 2,2

Luxembourg

- 0,4

- 1,3

+ 0,8

- 3,3

+ 1,1

- 1,2

- 0,5

- 0,2

- 0,4

- 5,7

Pays-Bas

+ 1,3

- 0,8

+ 0,9

+ 1,8

- 1,1

- 0,1

- 0,2

+ 0,9

+ 0,4

+ 0,6

Autriche

0

+ 0,3

+ 0,2

+ 1,0

+ 0,7

- 0,2

- 0,5

- 0,1

- 0,4

+ 1,1

Portugal

- 0,7

+ 0,2

+ 0,2

- 3,7

- 1,2

- 1,0

- 0,6

- 0,1

0

- 4,6

Finlande

+ 0,1

- 1,2

+ 1,5

- 2,0

- 1,1

+ 1,2

- 0,2

- 0,1

- 0,2

- 0,8

Suède

+ 1,0

+ 0,1

+ 1,6

+ 0,7

+ 1,2

+ 0,9

+ 0,2

+ 0,4

+ 0,4

+ 5,4

Royaume-Uni

- 0,4

- 0,4

+ 0,4

- 0,4

+ 0,1

- 0,9

+ 1,0

- 0,2

0

- 0,9

Moyenne

1,1

6,0

2,2

12,1

2,2

1,7

0,6

0,4

0,9

27,2

1 Ensemble des dépenses sociales soit les dépenses publiques et les dépenses privées.

Note de lecture :
(sur fond gris) écart en plus, le plus élevé ;
(sur fond bleu) écart en moins, le plus élevé

Source : La protection sociale en Europe 2001, Commission européenne

Les pays se détachant par le bas sont, par ordre décroissant :

- l'Irlande (- 12,8 points) ;

- l'Espagne (- 7,5 points) ;

- le Luxembourg (- 5,7 points) ;

- le Portugal (- 4,6 points) ;

- l'Italie (- 2,2 points) ;

- la Grèce (- 2 points) ;

- le Royaume-Uni (- 0,9 point) ;

- la Finlande (- 0,8 point).

Les pays qui se détachent par le haut sont, par ordre croissant :

- les Pays-Bas (+ 0,6 point) ;

- la Belgique (+ 0,7 point) ;

- l'Autriche (+ 1,1 point) ;

- le Danemark (+ 1,9 point) ;

- l'Allemagne (+ 2,1 points) ;

- la France (+ 2,8 points) ;

- la Suède (+ 5,4 points).

* On peut relever que les écarts par le bas totalisent 36,5 points de PIB quand les écarts par le haut s'élèvent à 14,6 points de PIB.

Il y a, en effet, beaucoup de pays relativement « petits » dans la liste de ceux dans lesquels le taux de redistribution sociale est faible . Dès lors, même si les écarts constatés dans ces pays sont importants, ils comptent relativement peu au total.

* 23 L'écart-type mesure la moyenne des écarts à la moyenne et représente un indice de dispersion des données d'un échantillon. Plus il est élevé, plus l'échantillon est dispersé. L'écart-type est sensible à l'existence de valeurs extrêmes. Dans l'échantillon des dépenses publiques sociales en Europe, il en existe (l'Irlande, le Portugal...) et elles concernent des pays dont le PIB n'est qu'une composante mineure du total. Si on exceptait ces cas particuliers, la dispersion des pays européens sous l'angle de leurs dépenses publiques de protection sociale serait sensiblement plus faible. En outre, le résultat obtenu serait plus significatif puisqu'il porterait sur des pays plus comparables par leurs caractéristiques économiques.

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