2. Responsabiliser les établissements scolaires

Le maître d'oeuvre de l'ensemble des politiques de l'Éducation nationale est l'établissement scolaire. Or il dispose de très faibles marges de manoeuvre, ce qui impose de redéfinir la place de chacun des acteurs concernés.

Pour l'éducation prioritaire, il serait normal que ce soit l'État qui gère les crédits plutôt que les académies, afin que les redéploiements soient nationaux. Cela permettrait d'éviter de demander aux académies cumulant les difficultés sociales de gérer la pénurie entre les établissements scolaires quand des moyens supplémentaires sont nécessaires.

En revanche, s'agissant des publics en difficulté, il semble cohérent que les académies soient responsables des crédits distribués en fonction des critères sociaux et territoriaux.

Parallèlement, la mobilisation des équipes pédagogiques et administratives en faveur d'une politique sociale des établissements passe par le renforcement de leur autonomie . Celle-ci doit viser l'organisation des cours, la pédagogie, la gestion des ressources humaines et l'utilisation des moyens , ce qui suppose de donner une autorité renforcée aux chefs d'établissement.

Dans la logique de la LOLF, l'administration déconcentrée doit, quant à elle, fixer des objectifs précis en matière de réduction de l'échec scolaire, évaluer les résultats enregistrés et encadrer les activités des établissements.

Comme le souligne le rapport précité des inspections générales, il s'agit notamment, afin de s'assurer que les moyens sont bien consacrés aux publics prioritaires, que les académies veillent à ce que « les efforts faits sur l'éducation prioritaire ne soit pas neutralisés par l'encouragement institutionnel direct ou indirect, conscient ou inconscient, de politiques d'écoles ou d'établissements élitistes (par le jeu des filières, options, dérogations) dans des secteurs voisins ».

La mission souhaite que les dispositifs créés par l'Éducation nationale prennent systématiquement en compte les enjeux sociaux.

Ainsi considère-t-elle par exemple que le débat sur la scolarisation à 2 ans ne doit pas éluder son impact sociétal. Or, il ressort de différentes études que ce sont les enfants des catégories favorisées et les enfants de nationalité étrangère ou de parents immigrés qui bénéficieraient le plus de la préscolarisation à 2 ans. Il semble à la mission que toute réflexion sur le renforcement de la préscolarisation doive intégrer l'objectif de réussite des enfants défavorisés, qui n'est pour l'instant pas assuré.

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