II. LES VISITES D'ÉTABLISSEMENT DU 27 MAI 2008 DANS LES ACADÉMIES DE VERSAILLES ET DE CRÉTEIL

Les deux établissements visités le 27 mai 2008 sont situés :

- pour le collège Paul Eluard à Garges-lès-Gonesse . Il est classé en réseau ambition réussite , dans l'académie de Versailles ;

- pour le collège Gérard Philippe à Aulnay-sous-Bois . Il est classé en réseau réussite scolaire , dans l'académie de Créteil .

Il convient de noter que les académies de Versailles et de Créteil sont les académies les plus importantes de France. Ces deux académies accueillent 25,3 % des élèves situés en éducation prioritaire en métropole.

Rentrée 2006

% de la population scolaire et du supérieur

% des élèves accueillis en éducation prioritaire collège (métropole)

% des élèves accueillis en éducation prioritaire collège (métropole + DOM)

% des élèves accueillis en réseau Ambition réussite - collège (métropole)

% des élèves accueillis en réseau Ambition réussite - collège (métropole + DOM)

Créteil

6,6

13,5

12,05

13,5

9,9

Versailles

8,6

11,8

10,5

11,5

8,6

Aix Marseille

7,1

6,4

14

10,5

DOM

3,6

10,7

24,7

A. DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES QUI PERMETTENT DES CHANGEMENTS CULTURELS...

La visite du collège Paul Eluard à Garges-lès-Gonesse, classé Réseau ambition réussite a mis en avant le changement des pratiques et des conceptions d'enseignement permis par l'attribution de moyens supplémentaires.

M. Emard Lacroix, principal du collège Paul Eluard, a qualifié de « très grand changement » la relance de l'éducation prioritaire en 2006, qui s'est traduite pour son établissement classé en réseau ambition réussite, par des moyens supplémentaires : professeurs d'appui, assistants pédagogiques, coordonnateurs.

Selon lui, ces moyens permettent, d'une part, de dégager une réelle réflexion sur l'individualisation des réponses à apporter, et d'autre part, de garantir les transitions entre l'école et le collège.

La présence de professeurs d'appui, d'assistants pédagogiques et de coordinateurs permet, en outre, un meilleur accompagnement des équipes pédagogiques, ainsi qu'une amélioration de la relation élèves-enseignants, plus ouverte au dialogue.

Les entretiens de votre rapporteur spécial ont été, de ce point de vue, particulièrement instructifs :

- s'agissant de la mise en place des coordonnateurs (notamment 1 er degré/2 nde degré), une des premières taches de la personne coordonnatrice (coordonnatrice à mi-temps et enseignante à mi-temps) a été de se faire accepter, ce qui a été facile au sein de son école, mais plus difficile dans les autres écoles rattachées au réseau ambition réussite ;

- s'agissant de la mise en place des enseignants d'appui , un des points de discussion a été leur légitimité vis-à-vis de leurs collègues . La situation du collège visité était favorable dans la mesure où les enseignants d'appui (dont le rôle est notamment d'aider, grâce à leur expérience, des collègues plus jeunes ou en difficulté) ont été choisis parmi l'équipe pédagogique en place . Les intervenants ont estimé que l'arrivée de personnes extérieures était plus difficile à gérer ;

- s'agissant du soutien apporté par les assistants pédagogiques dans le cadre de la mise en place d'actions pédagogiques particulières pendant le temps scolaire (constitution de groupes restreints, tutorat le soir), les intervenants ont expliqué qu'il s'agissait d'une méthode d'intervention qui rassurait les enseignants (ils « gardent la main »), et permettait un suivi relativement global et régulier des élèves.

Ils ont insisté sur la nécessité de recruter des personnels compétents , c'est-à-dire qui se destinent aux métiers de l'éducation. Ces exigences pouvaient poser des problèmes de recrutement et le collège d'Aulnay-sous-Bois avait, au vu des expériences passées, choisi cette année de ne pas pourvoir un poste plutôt que de recruter quelqu'un par défaut. D'aucuns ont estimé que la présence des assistants pédagogiques en classe permettait de préparer à terme une intervention d'autres enseignants.

Toutefois, il convient de souligner qu'en la matière tout est question de personnes, puisque les cours de français faisaient déjà l'objet de co-intervention entre enseignants (visite du matin, dans deux ateliers d'écriture).

Les intervenants ont insisté sur le fait que ces nouvelles pratiques les conduisaient à s'interroger sur la manière d'enseigner en éducation prioritaire, de prendre du recul sur les pratiques pédagogiques traditionnelles et les enseignements de l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM). A ce titre, ils ont notamment souligné que leur formation ne leur permettait pas suffisamment de répondre aux besoins spécifiques de l'éducation prioritaire.

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