2. Données qualitatives

D'un point de vue qualitatif , il peut être utile de rappeler quelques repères.


• Les dépenses publiques représentent une modalité particulière d'allocation de ressources économiques mais qui se substitue, ou à laquelle peuvent se substituer, des dépenses privées 73 ( * ) . Par exemple, dans le domaine de la protection sociale, les dépenses publiques atteignent en France un niveau tel que les dépenses privées y sont marginales ; à l'inverse, dans les pays où les dépenses publiques de protection sociale sont faibles, les dépenses privées sont souvent importantes.

DÉPENSES SOCIALES PUBLIQUES ET PRIVÉES BRUTES DE PROTECTION SOCIALE ET SANTÉ - 2003* (EN % DU PIB)

Pays

Dépenses publiques

(dont dépenses fiscales)

Dépenses privées

Total

Suède

31,3

0

3

34,3

France

29,7

1

2,7

32,4

Allemagne

29,4

2,1

3

32,4

Danemark

27,6

0

2,5

30,1

Belgique

27,1

0,6

3,9

31

Autriche

26,1

0

2,1

28,2

Norvège

25,2

0,1

2,6

27,8

Italie

24,6

0,2

2,3

26,9

Finlande

22,5

0

4,7

27,2

Pays-Bas

21,6

0,7

7,7

29,3

OCDE-24

21,4

0,7

3,2

24,6

Royaume-Uni

21,1

0,5

6,8

27,9

Espagne

20,7

0,4

0,3

21

Islande

18,7

2,1

5,1

23,8

Canada

18,6

1,3

5,4

24

Japon

18,5

0,8

3,3

21,8

États-Unis

18,4

0,5

10,1

28,5

Australie

18,2

0,3

4,4

22,6

Nouvelle Zélande

18,1

0,1

7,7

25,8

Irlande

16,3

0,4

0,5

16,8

Mexique

7,7

0,9

0,2

7,9

Corée

6,3

0,6

2,4

8,7

* Hors dépenses fiscales pour retraites, y compris les services de santé.

Source : Délégation pour la planification, à partir de données OCDE (2005)


• Il n'en reste pas moins que, généralement, les pays à niveau élevé de dépenses publiques consacrent plus de ressources que les autres aux différentes fonctions (protection sociale, santé, éducation, environnement, sûreté, défense...) que les autres. Mais, les écarts entre pays développés sont beaucoup plus modestes quand on considère l'ensemble des ressources (publiques et privées) consacrées à telle ou telle fonction que lorsqu'on considère chaque catégorie de dépenses isolément.


• Ces écarts résiduels semblent témoigner que l'intervention publique s'accompagne d'un niveau global des ressources consacrées aux différentes fonctions couvertes par elle, légèrement supérieur à ce qu'il est quand elle est moins développée.

Mais, la question fondamentale est de savoir à quoi correspond ce supplément de ressources .

S'agit-il de coûts unitaires plus élevés ? S'agit-il d'un volume de services plus fort ?

Et, dans cette hypothèse, celui-ci est-il justifié, ce qui suppose d'en identifier les avantages, ou est-il superflu ?

Telles sont les questions qu'il faut poser et sur lesquelles il conviendrait que nos connaissances progressent.


• A ce propos, ainsi que le relève le rapport précité, il est probable qu'un lien existe entre le niveau des dépenses publiques et la situation des inégalités des niveaux de vie. Globalement, il semble que le niveau des inégalités, et en particulier, le taux de pauvreté soit d'autant plus faible que les dépenses publiques sont plus élevées. Mais, comme le suggère aussi le rapport de la délégation, il serait utile de préciser ce lien, ainsi que l'objectif souhaitable qu'on peut assigner aux dépenses publiques dans la réduction des inégalités, et d'optimiser la portée redistributive des dépenses publiques.

* 73 Cette observation est importante car elle signifie qu'une réduction des dépenses publiques peut ne pas s'accompagner d'une réduction à due proportion des ressources consacrées au domaine dans lequel ces dépenses interviennent.

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