2. Un environnement naturel fragile, menacé par la faiblesse structurelle des communes

La difficulté des communes pour assurer les services de proximité dans des conditions satisfaisantes a des répercussions dommageables sur l'environnement. En effet, compte tenu de la dispersion du territoire, les communes constituent l'échelon de proximité susceptible de relayer les actions de protection de l'environnement.

Or, vos rapporteurs soulignent que l'environnement relève des compétences de la Polynésie française.

Or, dans une étude consacrée à la Polynésie française en 2003, le Comité français de l'Union mondiale pour la nature estime que les mesures de protection des sites terrestres sensibles sont insuffisantes, car « elles ne concernent que 9 îles (dont 5 îlots ou atolls inhabités) sur les 118 que compte la Polynésie. La surface terrestre totale protégée est de 7 090 ha, soit environ 2 % des terres émergées. Ces aires manquent de surveillance et ne sont pas gérées. De plus, il s'agit de milieux souvent dégradés par les espèces introduites . » 50 ( * )

Le Comité souligne par ailleurs, s'agissant du récif corallien, la dégradation du récif frangeant, directement accolé à la côte et subissant de plein fouet les activités humaines. Ainsi, à Tahiti, 20 % du récif a été détruit par les extractions et les remblais, tandis qu'à Bora-Bora, près des trois quarts sont moyennement à fortement perturbés par les activités humaines.

Il regrette que les aires maritimes protégées ne concernent que 3 îles sur les 118 que compte la Polynésie. La surface totale marine protégée couvre ainsi 12,3 km2, dont 11,8 km2 de lagons, pour une surface lagonaire totale de 12 800 km2, soit moins de 0,1 %. Ces aires ne font en outre, selon le Comité français de l'Union mondiale pour la nature, l'objet d'aucune gestion rationnelle.

Vos rapporteurs estiment que la collectivité et les communes doivent mettre en oeuvre une politique concertée de préservation du milieu naturel , afin de faire du respect de l'environnement un argument touristique majeur. Une telle politique suppose toutefois que les communes soient en mesure d'assumer leurs compétences minimales.

Enfin, la prise en compte de l'environnement suppose également que les populations puissent être protégées en cas de cyclone, en particulier aux Tuamotu. Le contrat de projet signé en 2008 prévoit d'ailleurs des aides aux communes pour que les nouvelles mairies à construire puissent aussi être utilisées comme abris anti-cycloniques .

* 50 http://www.uicn.fr/IMG/pdf/13_UICN_2003_Biodiv_OM_-_Polynesie_francaise.pdf Le Comité français pour l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) siège au sein du Comité national de l'IFRECOR. Il se fonde sur un partenariat regroupant deux ministères (écologie et affaires étrangères), cinq établissements publics et trente-cinq organisations non gouvernementales, ainsi qu'un réseau de plus de deux cents experts rassemblés au sein de commissions et de groupes de travail.

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