E. UN PROJET DONT LA PERTINENCE EST PLUS QUE JAMAIS SUBORDONNÉE À LA CESSION DANS DE BONNES CONDITIONS DE L'ÎLOT SAINT GERMAIN

Indépendamment du jugement porté sur l'impact sur la gestion du ministère du regroupement des implantations parisiennes sur le site de Balard, celui-ci pouvait se justifier dans une perspective purement immobilière.

Comme on l'a indiqué, le projet Balard consiste à construire un bâtiment destiné à accueillir 5 000 personnes, pour une SHON de 130 000 m².

Certes, le projet Balard doit être financé non par les ressources tirées des cessions, mais par un partenariat public-privé. Cependant, cette dissociation des deux dossiers est largement optique. En effet, les 600 millions d'euros de coût affiché de la construction du nouveau bâtiment sur le site de Balard devront bien être payés par l'Etat, PPP ou non.

En réalité, d'un point de vue logique et comptable, le projet Balard est de fait financé par la cession des biens immobiliers abritant les effectifs qu'il est prévu d'y regrouper. La construction du nouveau bâtiment, dont le coût est évalué à 600 millions d'euros par le Gouvernement, devrait à peu près correspondre au produit de ces cessions.

Cet équilibre financier est cependant soumis à d'importants aléas.

Tout d'abord, rien ne garantit que le marché immobilier se redressera à moyen terme pour ce type d'opérations.

Ensuite, l'îlot Saint Germain, ayant une superficie utile de 55 000 m², dans un arrondissement central de Paris, correspond à environ la moitié du produit attendu. Si, compte tenu de son caractère atypique (en raison en particulier de sa superficie), il ne pouvait être cédé, ou ne pouvait l'être dans de bonnes conditions, le regroupement sur le site de Balard serait financièrement très déséquilibré.

Il serait paradoxal qu'une mesure présentée comme source d'économies et d'efficacité ait pour principale conséquence d'entraîner la présence à Paris, pendant une durée indéterminée, d'un immeuble inoccupé, de très grande superficie, que l'on ne parviendrait pas à céder.

Certes, le regroupement sur le site de Balard n'est pas une simple opération immobilière. Il s'agit également d'améliorer la gouvernance du ministère, et de faciliter la réduction des effectifs (en réalisant quelques économies d'échelle et en mettant mieux en évidence les « doublons »). On peut cependant se demander si ces avantages seraient suffisants pour compenser un déséquilibre de plusieurs centaines de millions d'euros du volet « immobilier » de l'opération.

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