F. OBSERVATIONS SUR LA CÔTE D'AZUR

Plutôt que de vous présenter les Baléares, je vais faire un zoom sur les observations sur la Côte d'Azur de ce tsunami, qui ont été assez méconnues. Vous allez voir qu'elles existent. On a pu réaliser une enquête depuis le golfe du Lion jusqu'à la frontière italienne. En interrogeant les ports de plaisance, en particulier, on s'est rendu compte que huit ports avaient noté des perturbations hydrauliques tout à fait compatibles avec l'arrivée d'un train de vagues de tsunami. Il n'y eut aucun port touché dans le golfe du Lion qui, cette fois, avait été préservé. En revanche, une série de ports sur la façade de la Côte d'Azur ont observé essentiellement des courants très forts, des tourbillons, des vidanges complètes de bassin en certains points, des descentes brutales de l'eau d'au moins un ou deux mètres, et un certain nombre de dégâts assez notables.

Il est intéressant de noter qu'il s'agit d'un phénomène portuaire. On revient à la définition du terme tsunami qui était traditionnellement observé dans les ports seulement. Des embarcations se sont retrouvées coincées sous les pontons et il y eut aussi quelques dégâts sur les petits bateaux. Ce tsunami est arrivé au milieu de la nuit. Il a par exemple réveillé des plaisanciers qui dormaient dans leur bateau.

G. LE TSUNAMI DE 1755 : LES CÔTES FRANÇAISES ET L'ATLANTIQUE

Le tsunami de 1755, au large de Lisbonne, est l'événement historique le plus fameux. Il fut très destructeur près de la source. Il est très documenté au Portugal, en Espagne, au Maroc. Il se situe dans la seule zone tsunamigène du Nord-Est atlantique. Il n'est pas documenté sur les côtes françaises de l'Atlantique. Il faut souligner qu'il est documenté sur la côte Sud-Ouest de la Cornouaille et sur l'Irlande. On n'a pas une idée très claire des effets qu'il a pu avoir sur la Bretagne, en particulier. Le reste de la façade atlantique était probablement un peu plus protégé.

Si on en vient aux Antilles, ce tsunami rentre dans la catégorie des tsunamis transocéaniques et a produit des inondations en plusieurs points qui ont été remarquées, avec des run-up , des hauteurs d'inondation qu'on peut estimer à plusieurs mètres. Ici vous avez un exemple de synthèse de ces observations sur l'île de La Martinique.

H. LES ANTILLES : SÉISMES LOCAUX ET DISTANTS

Les Antilles sont un arc de subduction, associé à une activité sismique et volcanique importante. Le recul historique que nous avons est un peu plus limité que la Méditerranée. On a une vision peut-être un peu faussée en termes de tsunami. Les séismes récents ne représentent pas forcément les magnitudes maximales. On peut atteindre des magnitudes 8 sur la zone.

Le séisme de La Martinique par exemple, qui aurait pu déclencher un tsunami, était trop profond pour générer un tsunami. Par contre, le séisme des Saintes en 2004, qui correspond à un séisme d'arrière-arc de magnitude 6.3 a pu générer un tsunami tout à fait notable qui a été observé en plusieurs points des îles des Saintes.

Historiquement, le séisme de 1843 s'est produit au Nord-Est de la Guadeloupe, de magnitude probablement proche de 8, mais très curieusement il n'y a pas de tsunami associé à ce séisme. Plusieurs raisons sont évoquées, mais à l'heure actuelle on a l'impression qu'il n'a pas généré de tsunami, contrairement à un très fort séisme qui se trouvait au nord de l'arc des Antilles, au niveau des Iles Vierges en 1867, pour lequel un tsunami a été largement observé en plusieurs points des Antilles. Aux Antilles, l'autre risque, ce sont les sources lointaines, du type du séisme de Lisbonne en 1755.

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