B. RÉSEAUX DE MESURE ET DE SURVEILLANCE

Comment obtient-t-on ces informations détaillées sur la localisation et la taille des événements sismiques ? Grâce à des réseaux de surveillance et de mesure. On en distingue actuellement deux types :

- ceux destinés à la détection, à l'exploration, à l'alerte, dont l'objectif est de détecter un maximum d'événements, de les localiser, de les quantifier, d'en préciser les attributs, et de faire progresser la connaissance en matière de sismologie. Les sites d'enregistrement sont généralement situés dans des endroits les plus calmes possible (donc loin des villes) ;

- ceux destinés à mesurer les mouvements forts dans la région épicentrale, à proximité immédiate du séisme, quand il se produit un événement fort. Ceci permet plus directement de quantifier la menace sismique, ce qu'on appelle dans notre jargon l'aléa sismique. Cela a des implications directes sur les niveaux de dimensionnement pris pour les bâtiments. Les sites d'enregistrement sont au contraire préférentiellement dans les zones à enjeux forts (concentrations urbaines, installations industrielles).

1. Organisation générale de l'observation sismologique en France

La surveillance sismologique de la France est à l'heure actuelle organisée de la manière suivante. Le recueil des données instrumentales est assuré par plusieurs réseaux principaux :

• Le RéNaSS (Réseau National de Surveillance Sismique) qui est un réseau « académique » dont le fonctionnement est assuré par les universités et le CNRS. S'y ajoutent localement des réseaux régionaux plus denses permettant des études plus fines ;

• Le réseau du Laboratoire de détection géophysique du CEA qui est le plus ancien (mis en place dans les années 60), dont la vocation était de détecter tous les événements produisant des ondes sismiques (séismes et explosions) ;

• Le « RAP » (Réseau accélérométrique permanent) : en parallèle à ces réseaux de détection, le RAP vise à mesurer les mouvements « forts » en cas de séisme significatif sur le territoire national. Sa création est relativement récente (1995) et il est organisé en Groupement d'Intérêt Scientifique rassemblant les principaux organismes travaillant dans le domaine de l'évaluation de l'aléa sismique en France.

Les données ainsi récoltées sont rassemblées, interprétées et distribuées sous différentes formes par différents organismes. J'en citerai ici deux :

• Le BCSF ou "Bureau central sismologique français" - , dont vous avez un représentant éminent ici en la personne de Michel Cara, qui vous parlera tout à l'heure -: Le BCSF est chargé de rassembler les données macrosismiques (c'est-à-dire les informations, généralement plus qualitatives, sur les effets des séismes sur la population (ressenti), la nature et les constructions (dommages), de faire des bulletins sismiques et de faire des monographies sur des séismes significatifs. Il a un site web très bien fait sur lequel on peut en plus témoigner en cas de séisme, comme par exemple celui de la semaine dernière dans les Alpes, et l'autre en Vendée.

• SisFrance est une base de données rassemblant les données d'intensité observées lors des séismes historiques du territoire métropolitain. Elle est hébergée au BRGM et maintenue par le BRGM, l'IRSN et EDF. Elle est complétée par trois autres bases "soeurs" (SisFrance/Antilles, SisFrance/ Réunion et SisFrance/Calédonie, qui rassemblent le même type de d'observations "macrosismiques (intensité) pour certaines Collectivité d'Outre Mer : ces trois dernières sont hébergées et maintenues par le BRGM.:

La configuration de ces différents réseaux est représentée sur les quelques diapositives suivantes. Vous avez ici à gauche le réseau de détection universitaire géré depuis Strasbourg (RENASS), et à droite le réseau du CEA/LDG, concernant tous deux la métropole. Arnaud Lemarchand devrait présenter plus tard le réseau Antilles. Pour l'enregistrement des mouvements forts, le réseau accélérométrique permanent comprend actuellement environ 150 stations concentrées dans les zones les plus fortement sismiques, c'est-à-dire l'Est, le Sud, la Zone du Massif central au grand Ouest et les Antilles.

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