F. QUELS SECOURS EN CAS D'ÉVÉNEMENT MAJEUR ?

L'élément qui ressort, dont nous avons entendu parler à plusieurs reprises durant cette conférence, est que l'événement qui nous semble être à chaque fois le point de repère est le tremblement de terre dit « Ligure » de 1887. Aussi bien pour l'étude sur Menton que sur Nice, on a déplacé cet épisode pour « générer » un événement similaire face à la zone urbanisée du littoral de la Côte d'Azur.

1. Un élément imprévisible

Le premier élément qui nous impacte, au niveau des secours, est que nous serions confrontés à un événement non prévisible, non identifiable et que nous découvrirons en temps réel. Nous découvrirons l'événement lorsqu'il se produira. Nous n'avons pas de retour d'expérience local qui nous permettrait de nous projeter à ce niveau, ce qui complique fortement les études, et surtout les prévisions que nous pourrions être amenés à faire.

2. L'impact sur la population

Le second élément à prendre en considération est l'impact qu'aura cet événement sur notre propre population. Les agents des services publics, à commencer par ceux des services d'incendies et de secours, qui sont mobilisés lorsqu'ils sont de garde, en tout cas mobilisables pour porter secours, seront également directement concernés par l'événement, puisqu'ils logent sur place. Leur famille est là. Nous aurions forcément une conséquence liée à cette implication directe de nos effectifs, ce qui va automatiquement dégrader notre réponse. Nous devons en tenir compte.

3. Destruction des voies de communication

Le troisième élément important est la déstructuration de ce qui fait le soutien de nos actions, à savoir les voies de communication. Le département des Alpes-Maritimes, quoi qu'on en pense, est un département de montagnes. Nous serons forcément confrontés à des difficultés de circulation pour se déplacer d'un point A à un point B, de facto, il sera très difficile d'avoir rapidement une connaissance de l'événement, surtout de ses conséquences. En période de grosses pluies, un certain nombre d'axes principaux, y compris l'autoroute, sont régulièrement fermés.

Par rapport à ce qu'on évoquait tout à l'heure sur la manière dont nous essayons de préparer cet événement, et suite à ce que vient de dire Monsieur Carteirac, et des différentes études qui ont été menées, trois critères principaux sont pris en considération.

Le terrain sur lequel est bâtie la zone urbaine

Est-ce du sol fiable, non fiable, alluvionnaire ? Il faut considérer les problèmes de liquéfaction. Des études très complètes ont été menées à ce niveau.

L'étude du bâti

On a défini quatre grandes périodes de bâti pour la zone urbaine de la Côte d'Azur :

• avant 1860. Pourquoi 1860 ? C'est le rattachement du comté de Nice à la France. C'est le début de l'urbanisation forte de la zone urbaine de Nice ;

• 1860-1945 correspond au développement de la Révolution industrielle ;

• 1945-1992 correspond à l'urbanisation et au déplacement des populations rurales vers la zone urbaine ;

• après 1992, c'est la mise en application des règles parasismiques.

La densité de population

C'est le troisième élément que nous avons intégré dans nos études pour faire le zonage.

Lorsqu'on recoupe ces trois données différentes, nous arrivons à des zones qui représentent un danger et un risque plus ou moins important. En fonction de ces zones à risques, nous avons préétabli un zonage opérationnel. Nous avons appliqué la MRT, la méthode de raisonnement opérationnel tactique. Nous avons, de façon arbitraire, défini des secteurs sur l'ensemble de l'arrondissement de Nice, celui qui est touché par le risque sismique, qui représente potentiellement une population de 500 000 habitants.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page