D. SCÉNARIOS EN GUADELOUPE

Je vous donne l'exemple de la Guadeloupe pour voir ce qu'on peut attendre de cet exercice. Il est en cours pour la Martinique. L'objectif des scénarios départementaux est de hiérarchiser les éléments exposés qu'il faut peut-être renforcer en priorité. Cela permet également d'avoir une évaluation en termes de victimes. Cela pourrait aussi permettre d'améliorer les PPR. Ce peut être utilisé aussi pour comprendre le fonctionnement des différents réseaux.

Vous voyez ce qui a été fait en Guadeloupe. Le taux de bâtiments endommagés est évalué selon une échelle assez fine. Vous voyez comment ils ont été affectés. Il s'agit de donner, commune par commune, le nombre de bâtiments qui pourrait être dans un état de dommages assez avancé.

E. MICROZONAGE

Je ne sais pas si le temps me permet de parler de microzonage. Cela a déjà été évoqué à plusieurs reprises. Le microzonage est une étude plus fine à l'échelle d'une commune à 1/25 000ème ou à 1/10 000ème. Le microzonage est très utile pour le PPR. Il a été initialement envisagé plus pour évaluer l'agression sismique. On a maintenant l'habitude d'évaluer le risque. Donc c'est vraiment la vulnérabilité et le risque.

Le microzonage, par contre, ne se substitue pas aux scénarios départementaux de risque, car il ne permet pas de voir quelle pourrait être l'interaction entre les différentes communes par exemple, en termes de réseaux et d'échanges.

Vous voyez ce qui a été fait pour la Trinité. Vous voyez que nous avons effectué une étude locale sur les effets du sol, les effets topographiques, sur les aléas de liquéfaction, lorsque le sol se comporte comme un fluide pendant le séisme. Il s'agit ensuite de pouvoir combiner ces informations avec la vulnérabilité des bâtiments. Nous avons pu également faire l'inventaire de l'ensemble des données existantes. Vous voyez que beaucoup d'études ont été réalisées en France pour évaluer la vulnérabilité des bâtiments dans les Antilles.

F. CONCLUSION

Il est important d'améliorer l'analyse de la vulnérabilité. Pour cela il faudrait intégrer, lorsqu'on parle des hôpitaux ou des systèmes de secours, un système dans lequel on ne se limite pas à l'analyse des bâtiments, les dommages directs. Il faut regarder les réseaux et leur fonctionnalité. Cela ne sert à rien d'avoir un hôpital qui fonctionne, si la route qui amène les blessés à l'hôpital est hors d'usage. Il en va de même pour les réseaux de l'eau, de l'électricité. Il est donc indispensable de ne pas oublier la fonctionnalité, lorsqu'on considère les événements. Il faut vraiment une étude générale.

Il faudrait aussi inventer des méthodes nouvelles pour mieux traiter et mieux renforcer un ensemble de bâtiments. On a parlé aujourd'hui des coûts élevés que le renforcement des bâtiments peut entraîner aux Antilles. On doit se demander, lorsque nous sommes confrontés à une action qui demande un investissement important, s'il ne faut pas en parallèle inciter à l'innovation.

Il faut aussi inciter les chercheurs, les bureaux d'études, les inventeurs, à réfléchir à des méthodes qui soient qualifiées. Il faut vérifier et faire une économie d'échelle. On est confronté à un nombre tellement important de systèmes à traiter que cela vaut le coût d'impulser ce genre de réflexion.

Je recommande aussi, personnellement, que la démarche soit davantage une démarche multirisques. Malheureusement, les Antilles sont confrontées à des aléas de différentes natures. C'est très bien qu'on parle des séismes, mais je pense qu'il est important qu'on tienne également compte des autres aléas et qu'on cherche des solutions d'ensemble. Il serait dommage qu'on propose des méthodes qui renforcent des bâtiments contre le séisme et qu'on découvre que contre les cyclones ces systèmes ne sont pas efficaces.

Une approche multirisque a beaucoup d'avantages. Il faut tenir compte des effets cascades. Que se passe-t-il quand un séisme entraîne un mouvement de terrain ? Quel pourrait être l'impact éventuel d'un séisme sur des usines ? On pourrait avoir une aggravation de la situation suite à cet accident industriel engendré par le séisme. Je pense que cet effet cascade est important aussi bien sur le plan de la sécurité civile que d'une manière générale pour l'aménagement.

Enfin, je recommande également de regarder les effets de concomitance ou ce qu'on appelle la probabilité conjointe. Il arrive qu'en période de précipitations fortes, un séisme survienne et provoque beaucoup plus de mouvements de terrain. Évidemment, ce n'est pas le séisme qui a entraîné la précipitation. Ce n'est pas la précipitation qui a entraîné le séisme, mais il se trouve que ces deux événements se produisent d'une manière assez rapprochée. Les effets de la probabilité conjointe de l'occurrence d'événements sont des points importants.

Que se passe-t-il dans le cas d'une éruption volcanique ? Les cendres se déposent sur les bâtiments ? La réponse pour les bâtiments pourrait être différente. Il faudrait également en tenir compte dans les projets futurs.

M. Roland Courteau

Je dois signaler que Monsieur Steve Tait, directeur de l'Observatoire volcanologique et sismologique a dû nous quitter pour des raisons personnelles. J'appelle maintenant le lieutenant colonel Philippe Cova.

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