B. MISSIONS

On peut distinguer des missions permanentes et des missions de crise.

1. Missions permanentes

• assurer à la sécurité externe du centre spatial guyanais 2 ( * )

• contribuer au maintien de la sécurité dans la zone de souveraineté :

o surveillance des frontières

o présence militaire aux frontières

• affirmer la présence française dans la zone de responsabilité permanente et développer les actions de coopération régionale dans une optique sécuritaire zonale

• participer à l'action de l'Etat par la mise en oeuvre de capacités militaires :

o lutte contre l'orpaillage clandestin

o lutte contre l'immigration clandestine

o action de l'Etat en mer

2. Missions de crise

• Conduire ou participer à une action militaire régionale.

• Contribuer à une opération de secours d'urgence (humanitaire, catastrophe naturelle...).

Dans le cadre de ces missions, les responsabilités spécifiques de chacun des intervenants sont les suivantes :

Armée de terre

• 3ème REI

• 9ème RIMA

Protection du CSG

Surveillance partie est de la Guyane

Gestion du CEFE (Regina)

Soutien de l'ensemble des forces terrestres et de la garnison à Cayenne

Surveillance de la partie Sud et Ouest de la Guyane

Armée de l'air

Mesures actives de sécurité aérienne

Surveillance de la zone militaire SOP3 au profit du CSG

Défense de l'espace aérien guyanais

Soutien des forces armées en Guyane

Marine

Surveillance et sauvegarde des approches maritimes

Défense maritime du territoire

Sureté aéromaritime dans le cadre de la protection du CSG

Gendarmerie

Protection du CSG

Sécurité routière

Lutte contre l'orpaillage clandestin

Lutte contre la délinquance et l'immigration clandestine

Service militaire adapté

Assurer aux jeunes guyanais une formation professionnelle

Contribuer à la mise en valeur du département (travaux lourds d'infrastructures)

Participer en liaison avec les FAG à la mise en oeuvre des plans généraux de protection d'aide au service public

La définition de ces missions, qui relèvent très largement des missions traditionnelles de soutien des armées à l'Etat, repose sur une analyse et une évaluation des menaces spécifiques à la Guyane.

Votre mission a pu constater au travers des différents entretiens avec les autorités civiles et militaires qu' il n'existe pas, à ce stade, de menaces militaires ou terroristes directes sur la Guyane. Des menaces, notamment la menace terroriste, contre le CSG ne peuvent naturellement pas être écartées. Même s'il n'existe pas de menace directe sur le site de Kourou et que la probabilité d'une attaque militaire reste faible, d'autres dangers subsistent : sabotage, espionnage industriel... D'autre part les événements du 11 septembre montrent qu'une attaque terroriste n'est pas à exclure. La protection d'un site aussi stratégique pour la souveraineté nationale que le CSG est donc essentielle.

Les actions de renseignement humain ou technologique sont particulièrement importantes dans ce contexte.

Il peut également s'agir de menaces indirectes comme la recherche d'un effet médiatique en relation avec les activités du CSG ou encore l'instrumentalisation de la menace de risques potentiels ou la manipulation de la situation économique et sociale.

Les menaces constituées par l'immigration clandestine, la pêche illicite, le narcotrafic, le trafic d'armes ou, bien celles qui résultent de l'orpaillage clandestin avec ses conséquences sanitaires, économiques, environnementales ou sécuritaires (augmentation de la délinquance, prostitution...) sont également clairement identifiées.

Observations de la mission

________

1. Les forces armées en Guyane paraissent bien dimensionnées. Il existe une forte adéquation avec les missions qui leur sont confiées et l'évaluation des menaces. Toutefois, l'accroissement de l'activité du CSG, avec la mise en service du pas de tir Soyouz en 2011, et les conséquences de la pérennisation de l'opération Harpie depuis mars 2010 et de la politique de présence sur le terrain posent indiscutablement la question d'une hausse des effectifs.

2. Compte tenu des difficultés du terrain (96 % du territoire recouvert par la forêt primaire, réseau routier limité), l'aéromobilité des forces est vitale pour le succès des missions qui leur sont confiées. Cette aéromobilité est aujourd'hui insuffisante.

a) La gendarmerie nationale doit disposer le plus rapidement possible de trois hélicoptères de type EC145 ;

b) la mise en place d'un second avion de type Twin Otter au sein des FAG paraît également indispensable pour assurer les missions logistiques pour l'instant prises en charge par les hélicoptères Puma ; cette mise en place serait programmée pour 2012 ;

c) la flotte d'hélicoptères des FAG, en particulier les PUMA, sont des appareils vétustes, ce qui ne peut qu'entraîner des coûts de MCO importants ;

d) à l'exemple des possibilités dont dispose la gendarmerie, les FAG devraient pouvoir disposer d'une capacité juridique et financière de passer des marchés de transport logistique avec les sociétés d'hélicoptères privées en Guyane de manière à consacrer la flotte d'hélicoptères militaires aux actions opérationnelles.

3. Compte tenu des particularités des opérations menées en Guyane qui, par leurs difficultés et leur dangerosité, s'apparentent à des opérations extérieures, une meilleure reconnaissance de cette spécificité d'action permettrait de mieux mettre en valeur l'engagement, la détermination et la motivation du personnel engagé.


* 2 Il s'agit de la sécurité externe du CSG. La sécurité interne est assurée par des intervenants privés ou des détachements de pompiers sous la responsabilité du CSG (instruction interministérielle 4500).

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