II. ADAPTER L'OFFRE TOURISTIQUE

A. UNE EXCESSIVE CONCENTRATION DE L'OFFRE

Le tourisme international en France est polarisé sur Paris comme porte d'entrée sur le territoire, avec 9,5 millions de visiteurs étrangers. Second pôle d'attraction, le rayonnement mondial de Nice se limite à 1,2 million de touristes. Par comparaison, les arrivées constatées en Espagne et en Italie sont réparties sur un plus grand nombre de destinations. Ainsi que l'illustre le tableau ci-dessous, alors que seules deux villes dépassent le million de visiteurs en France, ce sont trois villes en Espagne et quatre en Italie, destination par excellence du tourisme urbain, qui atteignent ce niveau.

Villes recevant annuellement plus de un million de visiteurs étrangers

(en millions de visiteurs)

France

Espagne

Italie

Paris (9,5)

Barcelone (4,7)

Rome (6)

Nice (1,2)

Madrid (3,9)

Venise (2,9)

-

Séville (1,2)

Milan (1,9)

-

-

Florence (1,7)

Source : DGCIS

B. UN SOUS-INVESTISSEMENT PRÉOCCUPANT

1. La nécessité d'un effort d'investissement constant

Pour 2010, l'investissement touristique est de l'ordre de 9,7 milliards d'euros, en fléchissement depuis le milieu des années 2000, où il était supérieur à 10 milliards d'euros. Le poste principal de ces investissements est constitué par les résidences secondaires, qui en représentent 37 %, suivies par l'hôtellerie (16%), la restauration (14%) et les résidences de tourisme (9%).

La réforme du classement des hébergements touristiques va nécessiter un effort de mise à niveau, puis un flux d'investissement régulier afin que les hébergements puissent répondre à des normes de classement désormais évolutives, révisées au moins tous les cinq ans. De même, la mise aux normes de sécurité et d'accessibilité suscite un fort besoin d'investissements.

Source : Atout France

2. Un fléchissement de l'investissement dans certains secteurs

Toute une fraction de l'offre de bâti touristique est aujourd'hui obsolète. C'est en particulier le cas d'une partie de la petite hôtellerie indépendante, notamment en zone rurale, de certaines résidences de tourisme, de nombreux palais des congrès, et de la plupart des hébergements de tourisme à vocation sociale. Il existe un risque d'assister à l'apparition de véritables

« friches touristiques » dans notre pays.

En fait, le secteur touristique souffre d'un sous-investissement chronique dû à la faible rentabilité des capitaux investis, en raison notamment du caractère trop saisonnier de l'activité. Ainsi, la formule « tout compris » en hotel-club a-t-elle beaucoup de succès, en particulier auprès des clientèles nord européennes, mais le territoire français est très insuffisamment équipé par rapport à l'Espagne et au Maroc.

Les débats de la table ronde consacrée au renforcement de l'offre touristique ont montré que le chantier prioritaire doit porter sur la rénovation de l'ancien. Sur trois millions de résidences secondaires en France seulement un million sont mises en location de manière épisodique. Pour justifier la mise en oeuvre d'incitations fiscales, financières et réglementaires, Gérard Brémond, président de Pierre et Vacances, a indiqué que l'instabilité fiscale était préjudiciable au lancement de projet de longue haleine, les autres freins à l'investissement étant liés aux autorisations administratives et aux recours administratifs ( Cf. infra table ronde n° 3).

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