2. Aller vers le « juste prix » de la viande bovine
a) Le salut des éleveurs passe par les prix

Au delà des divergences d'analyse, l'ensemble des acteurs de la filière s'accorde sur un constat simple : l'élevage ne survivra que s'il sait répondre à la problématique du prix.

Les aides viennent en effet compenser des handicaps, rémunérer un surcoût de production généré par les contraintes qui sont imposées aux éleveurs, mais n'ont pas vocation à constituer la composante principale de la rémunération de l'agriculteur.

Au demeurant, la réforme de la PAC pour la période 2014-2020, actuellement en négociation entre États membres de l'Union européenne, conduira au mieux à la stabilisation des aides publiques allouées et en aucun cas à leur augmentation.

b) Organiser la transparence des prix et des marges

Le conflit entre éleveurs et abatteurs à l'automne 2010 a mis en lumière les difficultés à s'entendre dans la filière et la méfiance réciproque qui existe dans le processus conduisant à la détermination du prix, à travers la question du classement des carcasses et celle de la transparence des cotations.

Les machines à classer les carcasses constituent un outil permettant de déterminer, en fonction de la conformation de la carcasse et de l'état d'engraissement, le prix final qui sera payé à l'éleveur. Il s'agit d'un correctif à l'application brute du seul poids de carcasse. La volonté de mettre fin aux conflits d'interprétation entre éleveurs et abatteurs, sur lesquels pèse la responsabilité juridique du classement, a conduit à l'accord interprofessionnel du 30 juin 2010, dans le cadre d'Interbev, qui rend obligatoire l'installation d'une machine à classer dans tous les abattoirs de plus de 3 000 tonnes de gros bovins avant le 30 juin 2012. Lors des auditions, il a été indiqué à votre rapporteur que le plan d'équipement des abattoirs en machines à classer était en cours.

La question de la transparence des cotations trouve également sa source dans la méfiance des éleveurs à l'égard d'un système qui ne valorise pas suffisamment leurs efforts. Les professionnels ont ainsi préparé une réforme du système des cotations, afin de passer de dix à quatre zones de cotation et de mieux différencier les animaux présentés à la cotation en fonction du type racial (races à viande, races laitières, races mixtes). L'objectif de cette réforme, qui entrera en vigueur dès la fin 2011, est de restaurer la confiance entre acteurs du marché et de mieux valoriser les bêtes issues de races à viande par rapport à la vache laitière de réforme.

Enfin, la transparence passe par l'analyse des prix et des marges effectuée par l'observatoire , mis en place par la LMAP et dont la présidence a été confiée à M. Philippe Chalmin.

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