2. Des communautés françaises nombreuses et exposées
Au Sahel, en Afrique de l'Ouest et du Nord, les communautés françaises sont particulièrement nombreuses. Les Français y sont bien souvent la première communauté occidentale présente.
Graphique n° 11 : Nombre de Français immatriculés au registre des Français de l'étranger en 2012
Source : Rapport du directeur des Français de l'étranger (2012)
Nos communautés françaises, nombreuses et exposées, sont naturellement notre première préoccupation.
On imagine sans peine ce que pourrait être la répercussion de la montée du terrorisme dans un pays comme le Sénégal -pays qui participe par ailleurs à la MISMA-, par exemple (sans parler, naturellement, de l'Afrique du Nord).
Outre les cibles diplomatiques (ambassade et consulat), les établissements publics (2 Instituts culturels, 2 Alliances françaises, bureaux de l'AFD et de l'IRD), nous avons au Sénégal 13 établissements scolaires accueillant 3 700 élèves, plus de 26 entreprises françaises implantées, sans parler des ONG, et un total de 19 000 ressortissants.
Du fait de cette forte présence, l'exposition à une attaque terroriste est importante.
Outre le fait que la plupart des 200 000 Français qui vivent en Afrique sont en Afrique de l'Ouest et au Maghreb, il faut tenir compte du fait que la montée du terrorisme a un fort impact en termes de tourisme . Le tourisme a aujourd'hui totalement disparu au Nord Mali ou au Niger, par exemple, impactant négativement les pays concernées.
De plus, mettre en place des actions de coopération civile dans des zones dangereuses pose de nouveaux défis de sécurité pour les acteurs du développement.
Nous avons, dans notre premier rapport, déjà eu l'occasion de parler de la question des zones « rouges », interdites, dans les fiches « Conseils aux voyageurs » du ministère des affaires étrangères, qui posent la question de la présence en leur sein des acteurs du développement mais aussi du maintien des activités touristiques dans certains endroits où ce maintien pourrait s'avérer vital pour l'économie, mais où la montée des menaces doit être prise en compte.
Nous recommandions d'étudier la pertinence de la création d'un nouveau niveau d'alerte, intermédiaire, entre « jaune » (vigilance normale) et « orange » (déconseillé) dans les fiches « Conseils aux voyageurs », pour mieux concilier impératifs de sécurité et nécessité du développement dans les régions concernées par la montée des menaces terroristes. Cette recommandation a été mise en oeuvre, par la création d'un quatrième niveau de zonage (vigilance renforcée).