Introduction : Mme Brigitte Gonthier-Maurin, Présidente de la délégation aux droits des femmes

Monsieur le Président,

Madame la Présidente de la Fondation pour la mémoire de la Déportation,

Monsieur le Président de la Fondation de la Résistance,

Mesdames et Messieurs les Professeurs,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Je tiens tout d'abord à remercier une nouvelle fois notre président, Jean-Pierre Bel, qui a bien voulu apporter son soutien actif à ce colloque et, bien entendu, notre collègue Jean-Jacques Mirassou dont la loi a rendu possible l'organisation d'une telle journée.

Je suis très reconnaissante aussi aux témoins, dont certaines ont fait une longue route pour être parmi nous aujourd'hui.

Merci aux présidents des Fondations pour la Mémoire de la déportation et de la Résistance, Marie-José Chombart de Lauwe et Jacques Vistel, qui ont accepté malgré leurs nombreuses obligations de jouer un rôle actif dans ce colloque.

Que soient également remerciés tous les intervenants et intervenantes, et ceux qui ont accepté la lourde charge de présider chaque table ronde. Enfin, un grand merci, sincèrement, à toute l'équipe du secrétariat de la délégation aux droits des femmes.

Ce colloque n'est pas le premier sur les femmes résistantes, heureusement ! Pourtant, c'est une première au Sénat et je suis particulièrement fière d'y contribuer.

Les résistantes ont en effet joué un rôle important dans la féminisation - par ailleurs éphémère - de notre hémicycle après la guerre. Le Sénat se devait de rappeler cette filiation entre la Résistance des femmes et l'apparition d'une première génération de femmes élues.

« C'est la participation des femmes , disait Lucie Aubrac, qui a donné à la Résistance son extension et sa profondeur. » 4 ( * )

Cet apport décisif des femmes à la Résistance conforte l'intérêt de notre rencontre. La Résistance des femmes a cependant commencé par des « actes obscurs, en apparence anodins et sans gloire » 5 ( * ) , selon les termes d'une autre résistante éminente, Yvonne Dumont, qui siégea d'ailleurs dans notre hémicycle de 1946 à 1959. Actes obscurs et sans gloire certes, mais extrêmement dangereux, qui ont conduit de nombreuses résistantes au supplice.

C'est à ce double visage des femmes résistantes que nous avons voulu rendre hommage : leur anonymat invisible - « Vous n'êtes qu'un prénom » , disait Lucie Aubrac - et leur courage exemplaire.

Vous avez dans vos dossiers le programme du colloque : il est particulièrement dense, mais le sujet le méritait !

Nous avons souhaité faire se rencontrer des intervenants très divers : témoins, universitaires (venue d'Allemagne, pour l'une d'entre elles), responsables de structures du monde de la Résistance et de la Déportation et de musées de la Résistance, avec une mention pour les membres de notre délégation particulièrement investis dans ce sujet, et pour notre collègue Corinne Bouchoux, à la fois sénatrice et historienne.

Enfin, permettez-moi d'exprimer une nouvelle fois mes regrets à celles et ceux qui ont proposé de venir nous faire partager leurs connaissances, à un moment hélas où le programme était déjà trop avancé pour que leurs initiatives puissent être prises en compte.

Le programme de ce colloque vise à illustrer la diversité des résistances féminines, y compris sur le plan régional, avec l'évocation particulière de la Résistance des femmes du Nord. Diversité encore, s'agissant de la présentation des missions confiées aux résistantes, à travers notamment les fonctions d'agents de liaison et de renseignement, sans oublier le rôle original de Rose Valland.

En présentant des portraits de résistantes, nous avons fait le choix de mettre en valeur des personnalités qui ne font pas nécessairement partie des résistantes les plus célèbres et de nous essayer, à travers Sophie Scholl, à un portrait croisé de la Résistance féminine française et allemande.

L'exposition proposée dans le foyer voisin permet aussi à Charlotte Delbo d'être parmi nous aujourd'hui.

Vous trouverez dans vos dossiers 6 ( * ) des notices biographiques de résistantes et des passages de textes que certaines ont écrits sur la Résistance et la Déportation, pour permettre à leurs paroles de se faire entendre aujourd'hui, y compris à travers des poèmes dont je vous recommande la lecture.

Pour compenser la nécessaire brièveté des interventions des anciennes résistantes qui nous font l'honneur d'être présentes parmi nous cet après-midi, de courts enregistrements vidéo de leurs témoignages, filmés par la Direction de la communication du Sénat - que je remercie - seront projetés aujourd'hui. Vous pourrez aussi consulter en ligne les versions longues de ces témoignages particulièrement émouvants et toujours passionnants.

Toutes ces informations sont enrichies encore par des reportages vidéo effectués au musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne et au musée de la Résistance de la Haute-Garonne. Je remercie les conservateurs pour leur accueil et leur professionnalisme.

Malgré tous ces efforts, le sujet de la Résistance des femmes sera, bien sûr, loin d'être épuisé ce soir. Toutes ne pourront pas être évoquées : je pense notamment à mon amie Madeleine Vincent. Je pense aussi à la contribution des résistantes espagnoles et russes ou aux Rochambelles, sans oublier toutes les régions françaises dont les résistantes auraient mérité d'être mises à l'honneur aujourd'hui.

Il y a encore tant de sujets à explorer, et j'espère que nous ferons des émules... Car peut-être sommes-nous à la veille de créer un processus pour que chaque 27 mai nous permette de nous réunir au Sénat autour du thème de la Résistance, sans nous limiter nécessairement d'ailleurs, pour l'avenir, aux femmes.

Pour le bon déroulement de nos travaux, j'appelle chacune et chacun à respecter son temps de parole, de sorte que nous puissions envisager une courte pause vers 17 h 30 et que la fin de notre colloque puisse intervenir vers 19 h 30, après le discours de clôture de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

Place, donc, à la première table ronde, présidée par Jacques Vistel, président de la Fondation de la Résistance.

Très bel après-midi à tous et toutes.


* 4 Cité dans Les femmes dans la Résistance en France , Actes du colloque international de Berlin, 8-10 octobre 2001, Tallandier, 2003, p. 16.

* 5 Actes du colloque Les femmes dans la Résistance tenu les 22 et 23 novembre 1975 à Paris (Grand Amphithéâtre de la Sorbonne) à l'initiative de l'Union des Femmes françaises, Ed. du Rocher, p. 123.

* 6 Les documents figurant dans le dossier remis au public le jour du colloque ont été reproduits en annexe.

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