B. RÉALISATIONS ET PROJETS

1. Feuille de route « Érosion » à Mayotte

La situation géographique de Mayotte, sur un plancher océanique à l'entrée du canal du Mozambique, est celle d'un archipel dont les sols sont d'origine quasi exclusivement volcanique. L'altération et l'érosion, favorisées par un climat chaud et humide, contribuent à façonner la géomorphologie de l'île. Les sols ferralitiques argileux sont très friables et s'érodent facilement, ce qui a pu conduire à la formation de zones de sol nu, non propices aux cultures.

Ce phénomène entraîne un nombre important de risques pour la biodiversité : réduction de la fertilité des sols, dégradation du bilan hydrique, augmentation du ruissellement en amont et pics de crues avec risques d'inondations en aval pouvant entraîner l'envasement du lagon, etc.

Face à cela, les acteurs locaux se sont concertés pour rédiger en 2012 une feuille de route pour lutter contre l'érosion. Le projet, porté par la DEAL, la DAAF et le Parc naturel marin de Mayotte (PNMM) doit permettre de disposer sur les années 2014 à 2020 d'un calendrier de travail avec des actions prioritaires et des porteurs identifiés.

L'objectif est d'améliorer la connaissance des processus d'érosion des sols, grâce à des outils de mesure et à une ingénierie spécifique, afin de mettre en place des mesures qui permettront de limiter la production de sédiments et donc de protéger le lagon.

Cette feuille de route concertée a d'ores et déjà permis de nombreuses avancées dans la connaissance de la biodiversité et dans l'identification des phénomènes et des milieux :

- identification de la typologie des phénomènes érosifs ;

- identification des pratiques existantes ;

- identification de bassins versants représentatifs de l'ensemble des problématiques liées à l'érosion en milieu continental.

Il pourrait, à terme, déboucher sur la création d'un observatoire de l'érosion, qui serait à même de récolter toutes ces données essentielles, et de quantifier les phénomènes à l'oeuvre, centré sur deux bassins versants pilotes (Dzoumogné et Tsamboro). Une modélisation de la circulation des courants en 3D dans le lagon serait alors rendue possible et, en conséquence, l'évaluation des transferts sédimentaux littoraux et d'envasement lagonaire.

Source : DEAL - Mayotte

2. Campagne de communication sur la maîtrise de la demande en énergie et mise en place d'un Espace Info énergie en Polynésie française

La Polynésie française importe 87 % de son énergie (gaz et hydrocarbures), ce qui la place dans une situation de dépendance énergétique encore très forte. Sa consommation d'électricité est par ailleurs en constante progression, notamment dans les secteurs de l'industrie et de l'hôtellerie, mais aussi dans le résidentiel.

C'est pourquoi elle met en oeuvre une politique de promotion du développement des énergies renouvelables. Elle a ainsi engagé un programme pluriannuel d'installation de panneaux photovoltaïques sur certains de ses bâtiments administratifs. Mais elle a également mis l'accent depuis quelques années, sur une politique de maîtrise de la demande d'énergie.

Dans ce cadre, entre avril et septembre 2015, le Gouvernement de la Polynésie française a mené, en partenariat technique et financier avec l'Ademe, une grande campagne de communication sur ce sujet. Cette campagne a principalement consisté en la diffusion au grand public de messages radiophoniques et audiovisuels de sensibilisation sur des éco-gestes simples du quotidien, ayant pour but la maîtrise de l'énergie et la démarche éco-citoyenne. L'évaluation des impacts de cette campagne devraient permettre d'adapter les actions de sensibilisation sur ce sujet.

En outre, les actions menées dans le cadre de cette campagne servent également de support aux actions de l'Espace Info Énergie de Papeete, qui a ré-ouvert en mars 2015, et qui a pour mission d'informer gratuitement et de manière objective les citoyens sur la maîtrise de l'énergie, le recours aux énergies renouvelables et le changement climatique. Cet espace participe à plus d'une dizaine d'événements et parvient à sensibiliser de larges publics.

La transposition d'un tel dispositif à d'autres pays et territoires d'outre-mer du Pacifique est envisageable, comme cela est prévu en Nouvelle-Calédonie par exemple.

Source : Gouvernement de Polynésie française

3. Réseau d'Aires marines éducatives en Polynésie française

Une aire marine éducative est une zone maritime littorale gérée par des élèves de cycle 3 d'une école à travers une démarche participative qui les implique autour d'un projet d'action citoyenne de protection du milieu marin.

Le concept d'aire marine éducative est né de l'imagination des enfants de l'école primaire de Tahuata (Marquises). Son lancement fait suite à la campagne océanographique Pakaihi i te moana , qui s'est déroulée aux Marquises en 2012. Suite à des échanges avec les scientifiques, les enfants avaient alors exprimé le souhait de devenir responsables de leur propre aire marine protégée dans la baie en face de leur école. Ce projet a été présenté lors du troisième congrès international des aires marines protégées en octobre 2013.

La Polynésie française, en collaboration avec ses partenaires, a ainsi décidé de structurer la démarche autour d'un label « Aire marine éducative » (Ame) récompensant les écoles souhaitant s'engager dans ce processus de gestion du milieu marin. L'objectif est de mettre les écoles au coeur des dispositifs écocitoyens. Trois axes structurent le label : connaître la mer, échanger avec les professionnels et gérer la zone littorale.

Les objectifs de ces six aires marines éducatives sont de plusieurs ordres :

- éducatif : faire connaître son patrimoine naturel et culturel maritime en valorisant une approche intergénérationnelle en langue française et polynésienne ;

- civique : participer à la gestion durable du domaine public qu'est la mer ;

- environnemental : sensibiliser à l'environnement dans une approche transversale mêlant l'écologie, les usages et la culture ;

- scientifique : rendre la science accessible à la population et aux jeunes générations ;

- professionnel : concourir à l'émergence de nouveaux métiers liés au patrimoine, notamment les référents des aires marines éducatives pour appuyer les enseignants ;

- touristique : valoriser le patrimoine maritime polynésien et les baies d'exception ;

- coopératif : insuffler des démarches similaires dans le Pacifique.

Le programme Pukatai bénéficie déjà à l'issue de la première année pilote d'un rayonnement à l'international grâce au Congrès mondial des Parcs de Sydney en novembre 2014 et au Congrès Oceania 21 en avril 2015 où des présentations ont été effectuées.

À l'échelle locale, la création des aires marines éducatives a entraîné des changements de comportement chez la population sans avoir eu besoin de cadre juridique formel. En effet, dans plusieurs baies AME, les adultes et plus particulièrement les pêcheurs respectent le périmètre de l'AME et les recommandations des enfants (zone de mouillage, taille minimale de capture, etc.). En outre, les élèves prennent leur rôle de « gestionnaire » de leur AME très à coeur et se rendent régulièrement dans la baie afin d'observer le milieu et les activités qui y sont réalisées.

Les états écologiques réalisés dans les AME confirment un très bon état de santé du milieu. Un travail de sensibilisation à la démarche scientifique du suivi de l'état écologique et une restitution des principaux résultats ont été réalisés dans les classes.

Source : Gouvernement de Polynésie française

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