IV. - Projection du film de Frédérique Bedos
« Des femmes et des hommes »

Le film Des femmes et des hommes a été réalisé dans le cadre de l'ONG « Le projet Imagine », créée par Frédérique Bedos, journaliste, pour inspirer et mobiliser le grand public autour des défis majeurs de notre temps à partir du témoignage de « héros anonymes ».

Des femmes et des hommes est le résultat d'une enquête de plusieurs mois, effectuée en 2014-2015 et qui montre, à partir de témoignages très divers (universitaires, responsables d'institution comme la FAO , ONU-Femmes et la CEDEF-CEDAW , militantes associatives, expertes, grands reporters...), rassemblés sur tous les continents, que l'égalité entre les femmes et les hommes, qui ne résulte nulle part dans le monde d'un processus naturel, est aujourd'hui menacée.

1. PRÉSENTATION DU FILM DE FRÉDÉRIQUE BEDOS

Chantal Jouanno, présidente de la délégation aux droits des femmes. - En cette période troublée pour les droits des femmes, où l'on a l'impression que la barbarie progresse, il est particulièrement important de prendre connaissance du travail accompli par Frédérique Bedos, qui a enquêté pendant plus d'un an sur l'égalité entre hommes et femmes, considérée dans ses aspects les plus divers : représentation politique des femmes, place des femmes dans l'économie, dans l'agriculture, violences faites aux femmes, sort des femmes pendant les guerres et après les conflits, manière dont les religions considèrent les femmes...

C'est d'ailleurs la partie de ce film sur les religions, particulièrement réussie, qui a permis, le 14 janvier dernier, de lancer une table ronde de la délégation sur le thème « l'égalité entre hommes et femmes contre les extrémismes religieux », qui a été un moment fort de nos travaux.

Je rends hommage à la clairvoyance de ma collègue Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication, qui très tôt a su identifier le talent hors normes de Frédérique Bedos et qui, depuis plusieurs mois, m'invitait à la rencontrer et à organiser une projection publique de ce documentaire.

La projection de ce soir concerne la version « courte » du film de Frédérique, dont une version plus longue analyse des sujets encore plus variés, notamment la place des femmes dans l'armée française, ce qui rejoint le thème d'un travail que la délégation aux droits des femmes a porté à l'occasion du 8 mars 2015 12 ( * ) .

La conclusion que l'on tire tout naturellement des témoignages mis en valeur par Frédérique Bedos est que, contrairement à ce que l'on pouvait croire il y a trente ans, il n'y a pas de progrès naturel vers l'égalité entre hommes et femmes et qu'aucune région du monde n'est à l'abri d'une régression dans ce domaine.

J'espère pour ma part que le rapprochement entre notre délégation et Le projet Imagine , mis en place depuis janvier, va durer et se concrétiser encore, car les travaux de Frédérique Bedos suscitent dans notre délégation un écho tout particulier.

Merci à tous et toutes d'être présents ce soir pour assister à cette projection.

Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication . - Lorsque vous aurez vu ce film, vous comprendrez les raisons pour lesquelles j'ai insisté auprès de Chantal Jouanno pour que la délégation aux droits des femmes et la commission de la culture organisent conjointement cette projection.

Il me paraissait important de mettre aujourd'hui en avant une femme journaliste, une véritable artiste ! Bien que les réalisatrices et les productrices soient de plus en plus nombreuses dans les médias, nous n'atteignons cependant pas encore la parité. Cette journée nous offrait une occasion de montrer le travail remarquable de Frédérique.

Historienne d'art, Frédérique Bedos a commencé sa carrière à New York en tant que reporter culturel à Fashion & Design TV . Elle a ensuite travaillé à Londres pour MTV avant de rejoindre France 2 , puis M6 . Peut-être vous souvenez-vous de l'avoir vue présenter les « Victoires de la musique ». Voilà quelques années, Frédérique a créé l'ONG Le projet Imagine , une initiative généreuse qui vise à mettre en valeur des femmes et des hommes exceptionnels et à nous donner ainsi un peu d'espérance. Frédérique se qualifie d'ailleurs de « journaliste de l'espérance ».

C'est dans ce cadre qu'elle a réalisé le film que nous allons regarder ensemble. Il a été présenté pour la première fois le 8 mars 2015. Diffusé sur TV5 Monde , il a, en un an, réuni déjà près de 33 millions de téléspectateurs. Vous contribuerez aujourd'hui au défi que Frédérique s'est fixé de rassembler cent millions de spectateurs autour de ce film. Vous comprendrez aussi combien il est essentiel de le diffuser le plus possible dans le monde entier.

Je tiens à ce que nous l'applaudissions. Il est rare de voir des personnes mettre à ce point en pratique, au quotidien, l'espérance.

Frédérique Bedos, réalisatrice . - Merci beaucoup. C'est un grand honneur de présenter ce film au Sénat. Ce film a été produit et réalisé dans des conditions particulières, au sein d'une ONG d'information, Le Projet Imagine . Vous pourrez en savoir plus sur Internet à l'adresse : www.leprojetimagine.com

Après une vingtaine d'années dans les médias, j'ai noté que ceux-ci, tant la télévision que la radio, mettaient souvent en évidence le pire de la nature humaine. Or nous n'avons pas forcément besoin des médias pour savoir que le genre humain est capable du pire ! Mais l'humanité est aussi capable du meilleur et les enjeux auxquels nous devons faire face devraient justement nous encourager à entreprendre de bâtir le meilleur. C'est sur cette analyse que j'ai créé cette ONG.

Ce sont aussi des souvenirs d'enfance qui ont porté ce projet. Je viens d'une famille particulière, formée d'une vingtaine d'enfants adoptés. Ces enfants venaient du monde entier, personne n'en voulait. En 2008, j'ai pris conscience que mes parents adoptifs étaient des héros, des héros modernes, de l'ombre, humbles, qui n'ont pas agi pour la gloire. J'ai pensé qu'il existait des personnes de cette trempe partout dans le monde. Ces héros ne refont pas le monde par des discours, mais « les mains dans le cambouis ». Ce faisant, ils sont porteurs d'un puissant message d'espérance auquel nous pouvons nous identifier, puisque ces femmes et ces hommes nous ressemblent. Ils ne possèdent pas le portefeuille de Bill Gates ni le cerveau d'Einstein, mais ils nous montrent que tout est possible et que l'avenir est entre nos mains.

J'ai souhaité les mettre en lumière au sein d'une ONG, d'une manière totalement indépendante et dans un esprit de redistribution.

Nous faisons, comme le disait Catherine, du journalisme avec espérance. Nous alimentons une rubrique de portraits de héros du monde entier, que nous aidons par ailleurs. Nous réalisons également de grands documentaires de société qui se situent eux aussi sur cette crête très fragile qui consiste à dénoncer l'indéfendable et à observer les problèmes bien en face, tout en gardant toujours un regard bienveillant, respectueux et constructif. Il s'agit de donner l'envie, à la fin du film, de s'emparer du sujet pour essayer de résoudre les problèmes et construire quelque chose de meilleur.

J'espère que ce film vous plaira. Diffusé par TV5 Monde , il a été vu par 33 millions de personnes, comme l'a déjà indiqué Catherine Morin-Desailly. Il est traduit en douze langues et de nombreuses chaînes ont décidé de le diffuser, en France avec Public Sénat , en Belgique avec la RTBF , mais aussi en Argentine, au Brésil, en Suisse, en Allemagne ou en Hongrie. Il est enthousiasmant de penser que le film pourra réunir cent millions de spectateurs.

Ce soir, nous devrions nouer un débat très intéressant, constructif, riche. Il est toutefois dommage que nous restions à débattre entre nous. Nous devons absolument atteindre le grand public et c'est un peu la mission que nous nous sommes fixée au sein de notre ONG. Je vous remercie.

[Applaudissements.]

[Il est procédé à la projection du film. On y entend les témoignages suivants :

Phumzile Mlambo-Ngcuka, sous-secrétaire générale des Nations Unies, directrice exécutive de United Nations Entity for Gender Equality and the Empowerment of Women (ONU Femmes ) : « L'inégalité, la paix et la sécurité [...] ne peuvent être résolus sans l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes [...] La vie des mères doit être améliorée car elles pourront alors s'occuper de la qualité de vie de leurs propres enfants [...] Si on ne fait pas ce travail avec les femmes, elles donneront naissance à la génération suivante de pauvres. Et dans ce cas nous n'avançons pas, nous reculons ! »

Marcela Villarreal, directrice des partenariats à l' Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO of the United Nations) : « L'égalité hommes femmes est très étroitement liée à la réduction de la pauvreté et de la faim dans le monde. Nous estimons que plus de cent millions de personnes sortiraient de la faim si les femmes avaient le même accès aux ressources de production dans le secteur agricole que les hommes. »

Nicole Ameline, présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW ) : « L'égalité a souvent été considérée comme une question de femmes. C'est une question de société et d'humanité [...] Un sujet universel. N'oublions pas que nous sommes dans un monde d'hommes, construit par les hommes, pour les hommes. Longtemps, les femmes ont été des objets de droit, pas des sujets de droit. »

Patricia Barbizet, directrice générale d' Artemis : « Les Lehman Sisters n'auraient pas fait ce qu'on fait les Lehman Brothers [...] parce que des regards différents, des aspects différents auraient pu donner plus d'éthique, de réalisme et moins de concurrence. Le monde du business doit promouvoir l'éducation, la formation et l'accès à la vie professionnelle des femmes. Si les Japonaises se mettaient à travailler, la croissance japonaise repartirait, ne serait-ce que par l'apport que cela représenterait. C'est vrai dans tous les pays. On ne peut pas se priver de la moitié de la planète en termes d'intelligence, d'engagement... »

Huang Hug, élue une des cent personnalités les plus influentes du monde par le magazine Time en 2011 : « Ce qui s'est passé en 1949, lorsque les communistes ont pris le pouvoir en Chine, est le fait que Mao, au moins sur le plan administratif, a pensé que les femmes devaient être égales aux hommes [...] Mais en profondeur, culturellement, il reste encore cette énorme stigmatisation des femmes et de l'égalité des sexes. »

Rama Mani, associée de recherche principale au Centre d'études internationales de l'Université d'Oxford, conseillère au World Future Council : « L'Évacide, littéralement le génocide des femmes avant même qu'elles naissent, traverse toutes les classes, toutes les castes et toutes les religions. Il y a 37 millions d'hommes de plus que de femmes, en Inde. C'est une question de sécurité internationale ! »

Zainah Anwar, féministe musulmane de Malaisie, co-fondatrice de l'ONG Sisters in Islam : « Découvrir par moi-même si ce que ces mullahs, ulémas, ces hommes, disent : qu'ils ont le droit de battre et violenter leurs épouses [...], si tout cela est vraiment dans le Coran. Le résultat a été incroyable. Pour nous, ce fut réellement l'aventure la plus libératrice que nous ayons vécue ! »

Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement juif libéral de France : « Ne nous demandons pas si les religions sont misogynes. Demandons-nous si les traditions religieuses sont misogynes aujourd'hui, au XXI ème siècle [...]. Malheureusement, il faut être honnête et admettre que, bien souvent, ceux qui parlent au nom de ces traditions, leurs représentants officiels, en 2014, le sont [...]. Au nom de la pudeur, on fait des textes une lecture obscène. »

Marwa Sharafeldin, chercheure à l'Université de Londres en études orientales et africaines : « Ma définition du féminisme est de faire en sorte que les femmes soient traitées comme des êtres humains. Alors en tant qu'homme on peut être féministe, en tant que femme on peut être féministe [...]. Arrêtez d'utiliser la religion pour priver les femmes de leurs droits ! »

Caroline Sinz, grand reporter : « Brusquement, je vais devenir victime, dans la foule place Tahir. J'avais pensé aux enlèvements, aux bombes mais je n'avais jamais pensé au viol... Je n'aurais jamais pensé que cela m'arrive en plein jour, sur une place publique, en plein reportage. Si j'ai été sauvée, c'est aussi pour parler. Quand on est journaliste, si on se tait, qui parlera à notre place ? »

Scilla Elworthy, fondatrice de Oxford Research Group , fondatrice de l'organisme philanthropique Peace Direct , membre du World Future Council , Prix Niwano pour la Paix 2003 : « Aujourd'hui, nous avons des conflits récurrents et non pas des conflits nouveaux. 50 % des accords de paix échouent dans les cinq ans. Pourquoi ? 50 % de la population qui est impactée par la guerre, les femmes et les enfants, ne se trouve pas à la table des négociations. »]

2. COMPTE RENDU DU DÉBAT AVEC LE PUBLIC

Chantal Jouanno, présidente de la délégation aux droits des femmes . - Le débat est donc ouvert. Le sujet des inégalités entre hommes et femmes est posé par ce film avec finesse, sans doute parce que c'est une femme qui le traite.

Je voudrais juste, avant de vous donner la parole, vous dire combien nous avions été frappés, lors de la projection d'un passage de ce film en réunion de délégation, par l'interprétation faite des textes fondateurs des religions dans un sens défavorable à l'égalité entre hommes et femmes. On l'oublie souvent, mais c'est cette lecture qui a déterminé nos cultures et qui, inconsciemment, modèle encore nos pensées dans une logique inégalitaire. Lors de notre débat en janvier dernier, nous avions identifié les passages déterminants de ces textes dont la traduction a pu encourager une lecture patriarcale. Mais bien d'autres sujets sont posés par ce film.

Frédérique Bedos . - Vous avez vu la version de 52 minutes. Il existe une version de 1 heure 45 sur le site internet de l'ONG Projet Imagine et nous pourrons accompagner tous ceux qui souhaitent organiser une projection en région. Je suis très impatiente d'engager cet échange.

Françoise Morvan, présidence de la Coordination française pour le Lobby européen des femmes (CLEF) . - Je souhaiterais revenir sur la proposition de Frédérique Bedos visant à faire en sorte que ce film soit largement connu. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes (CEDEF), qui est la deuxième convention internationale signée et ratifiée sur ce sujet, reste aujourd'hui méconnue et à bien des égards confinée aux milieux féministes.

Nous organiserons un événement autour de la CEDEF alors que la France présentera cette année son septième rapport devant le comité CEDAW . L'objectif est de décrire la mise en oeuvre de la convention sur notre territoire et toutes les avancées réalisées en matière d'égalité. Les ONG ont la possibilité d'élaborer un rapport alternatif à celui des autorités françaises. La CLEF et ses 65 associations membres ont rédigé un rapport que nous présenterons également à Genève, début juillet.

Nous effectuons par ailleurs un tour de France pour faire connaître le travail de six universitaires de Tours, dirigées par Diane Roman, qui ont publié un ouvrage sur la CEDEF 13 ( * ) mettant en lumière les difficultés pour les femmes d'accéder à l'égalité. Pour l'instant, nous n'avons rencontré aucune difficulté à Lille, Rouen, Brest, Bordeaux, Lyon et Strasbourg. Il devrait en être de même à Toulouse. La situation s'est révélée plus délicate à Marseille ou Nantes. Il s'agit moins de réticences que de questions de calendrier ou d'opportunités. Je saisis donc cette occasion pour demander votre aide, Mesdames et Messieurs les sénatrices et sénateurs, pour m'aider à solliciter les principales mairies de ces territoires.

En effet, même si notre ONG revêt une certaine importance, y compris à l'échelle internationale, je reste une présidente d'ONG. Or, il sera toujours plus facile pour un maire d'associer un président d'université et toutes les personnalités institutionnelles qui devraient assister à ces manifestations autour de la CEDEF. Il nous a parfois été reproché de travailler essentiellement avec des associations féministes. Nous diffuserons donc le film de Frédérique Bedos et nous organiserons une conférence avec des participations plus institutionnelles.

Nous souhaiterions également monter des ateliers relatifs à la réalité de la région, dans le domaine de l'égalité, avec des associations féministes. Nous avons pour objectif de faire en sorte que la CEDEF soit affiché dans toutes les universités, les tribunaux et les écoles, comme l'est aujourd'hui la Déclaration universelle des droits de l'homme. Merci pour votre soutien.

Maryvonne Blondin . - Qu'attendez-vous des mairies ? Comment peuvent-elles vous aider dans votre projet ?

Françoise Morvan . - Nous les sollicitons pour organiser le débat avec les représentants institutionnels. Nous avions prévu de traiter un thème dans chaque ville, par exemple celui de la prostitution à Nantes, celui de l'égalité professionnelle à Brest, etc. On le voit dans la version longue du film, la Marine a accompli de nombreux progrès dans ce domaine. Puis nous tiendrons un débat sur les violences à Strasbourg, le 25 novembre.

Frédérique Bedos . - Je m'aperçois que la version courte du film, que nous venons de voir, ne comporte que des témoignages féminins. Or, des hommes interviennent dans la version longue, notamment pour évoquer la féminisation de la Marine. Lorsque j'ai réalisé cette version de 52 minutes, je n'ai conservé que les moments les plus forts. Je ne me rendais pas compte que, ce faisant, j'avais retiré tous les hommes ! J'aimerais qu'un sénateur présent dans cette assemblée s'exprime et réagisse à ce film.

Yves Détraigne . - Je suis frappé de constater au travers de ce film que toutes les sociétés, toutes les cultures ont fonctionné sur un modèle de domination masculine, probablement pour des raisons liées à la force physique. L'homme décide, organise, laissant penser qu'avant que soit mis en place un mode d'organisation de la société, c'est le plus fort qui a toujours eu raison. Le film confirme que toutes les religions sont apparues au fil du temps dans une société où, par nature, l'homme, à cause de sa force physique, avait le dernier mot. Ce faisant, elles ont forcément été influencées par l'époque où elles sont nées et par le contexte culturel dans lequel elles sont apparues. Mais il est particulièrement étonnant de noter que les sociétés, dans le monde occidental du moins, ont évolué alors que certaines organisations, religieuses ou non, où les hommes ont souvent la majorité, n'ont pas bougé. Ce décrochage interpelle. La plupart des religions suivent des dogmes très anciens auxquels il est, par définition, difficile de s'opposer. Un décalage se produit entre une société civile qui évolue et des dogmes religieux ou sociaux qui ne changent pas à la même vitesse. Les mouvements féministes permettent de réagir à cela.

Frédérique Bedos . - En tant qu'homme, vous sentez-vous féministe ?

Yves Détraigne . - Je ne suis pas féministe au sens où certains de ces mouvements donnent l'impression de vouloir remplacer la domination qu'exerçaient autrefois les hommes par une domination qu'exerceraient les femmes...

Frédérique Bedos . - Dans le film, Marwa Sharafeldin, féministe égyptienne, définit le féminisme comme le fait d'agir pour que les femmes soient reconnues comme des êtres humains.

Yves Détraigne . - C'est la moindre des choses ! Le film me semble très intéressant, car nous voyons que dans toutes les sociétés, c'est l'homme, probablement parce qu'il frappe le plus fort, qui a longtemps eu raison.

Frédérique Bedos . - Il semble effectivement que la domination exercée sur la femme représente la valeur la mieux partagée au monde, quelle que soit la culture, quel que soit le pays. Cette pratique paraît même universelle. L'analyste jungienne Anne Baring a écrit un livre pour réfléchir aux racines de celle-ci. L'une de ses théories est qu'avant même l'apparition de l'écriture, une civilisation agricole s'était mise en place et l'égalité semblait y être de mise ; les femmes ne subissaient alors pas de violences particulières. D'après ses recherches, c'est le développement de l'urbanisation qui a fait naître des rivalités entre les grandes villes, entraînant avec elles une civilisation de la guerre. Lorsque les hommes ont endossé l'habit du soldat, ils ont commencé à dominer les femmes de façon brutale. Il ne s'agirait donc pas d'un comportement simplement naturel, mais aussi d'un état d'esprit.

Chantal Jouanno, présidente de la délégation aux droits des femmes . - J'aimerais bien, pour aller plus loin sur ce point, que nous évoquions la question de l'influence des textes fondateurs sur nos sociétés.

Anne Soupa, présidente du Comité de la jupe . - Je préside le Comité de la jupe , une association catholique qui défend la place des femmes et leur rôle dans l'Église catholique. Je tiens à attirer votre attention sur les mouvements de réaction qui se développent actuellement contre les droits des femmes. L'opinion courante pense que, sur ce point le décalage entre la société et les religions existe, mais que, bon an mal an, les religions se plient aux évolutions de la société. Or la situation n'est pas aussi simple que cela. On assiste en effet en ce moment à d'importants mouvements de résistance de la part des religions, qui freinent la mise à niveau de leur comportement et de leur discipline avec l'état actuel de la société. On doit malheureusement constater une régression certaine du monde catholique depuis vingt ou trente ans. La situation se révèle plus complexe que nous pourrions le croire et demande une véritable mobilisation. Nous devons toutes et tous veiller à ce que ce décalage ne soit pas trop marqué entre la religion et l'état de la société et que ces résistances soient combattues au nom de la raison. On assiste au déploiement d'arguments obscurantistes que l'on n'aurait pas osé défendre voilà trente ou quarante ans. C'est grave ! Prenons-en conscience...

Chantal Jouanno, présidente de la délégation aux droits des femmes . - Pourriez-vous, en quelques mots, expliquer ce qui s'est passé à cet égard à l'époque du pontificat de Jean-Paul II ?

Anne Soupa . - Sous le pontificat de Jean-Paul II a été théorisée la situation seconde de la femme. Auparavant, la société et l'Église étaient à peu près au diapason et avaient des conceptions à peu près semblables du rôle et de la place des femmes. Avec la progression de l'émancipation féminine, un fossé s'est petit à petit creusé entre l'Église et la société ; l'Église s'est retrouvée dans une position de réaction. L'une des manifestations de cette évolution est son refus de la contraception dans l'Encyclique Humanae Vitae , en 1968. Dès lors, le Magistère catholique a déployé de plus en plus d'arguments justifiant la situation seconde de la femme. Jean-Paul II s'est appuyé sur une exégèse du chapitre 2 de la Genèse. À partir de la phrase « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je vais lui faire une aide qui lui soit assortie », il a défendu l'idée que la femme avait vocation à être cette aide, alors que le texte biblique parlait simplement du second, de l'« autre ». Devenant l'« aide », la femme est confinée aux rôles de mère et d'épouse. Elle représente donc le complément de l'homme. Mais l'homme, lui, n'est jamais le complément de la femme ! C'est ainsi que l'on fait cautionner par les Écritures une soumission de la femme à l'homme, au moment même où le courant exégétique tente de la lever. Mais comment ne voit-on pas qu'assigner à la femme une « vocation » quand l'homme n'en n'a pas besoin est une restriction majeure de sa liberté fondamentale ? Un être n'existe-il pas « parce que c'est lui », sans avoir besoin de justifier son existence par une quelconque utilité ?

Frédérique Bedos . - Et dans le contexte que vous décrivez, les femmes chrétiennes qui veulent vivre leur foi vont également être les vecteurs de cette façon rétrograde de voir les choses. La femme constitue souvent son propre instrument de soumission, qu'elle transmet à ses enfants ! En se dressant contre des normes admises par la société qui nous entoure, les femmes prennent le risque de devenir des parias, d'être mises à l'index. Or, on a envie d'avoir des amis, d'être considéré dans la société... C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles les droits des femmes se révèlent aussi mouvants. Rien n'est donc acquis et nous devons rester très vigilants, notamment dans nos pays où les jeunes femmes ont le sentiment que tout est acté, y compris dans la loi. Nous avons quand même dû voter une loi, en 2014, pour défendre l'égalité « réelle ». Cela démontre que la situation n'est pas aussi simple qu'il y paraît !

Rappelons à ces jeunes femmes de 18-20 ans que des inégalités persistent. En moyenne, les femmes perçoivent un salaire 27 % moins élevé que celui des hommes, à poste et responsabilités équivalents 14 ( * ) . Il existe aussi une précarité spécifique aux femmes. Aujourd'hui, en Europe, une mère isolée sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté, avec des conséquences terribles sur la génération suivante. À Paris, il y a des femmes enceintes qui vivent dans la rue. La crise économique de 2008 a d'abord fragilisé les femmes. Même si l'égalité est acquise dans la loi, dans les faits, les femmes ne peuvent pas toujours bénéficier de leurs droits compte tenu de leur précarité. En Grèce, certaines femmes battues par leur mari n'osent pas le quitter, car elles ne pourraient alors plus nourrir leurs enfants.

Je suis également frappée de voir combien la situation par rapport au territoire devient de plus en plus floue. À la faveur des flux migratoires, certaines pratiques illégales en France, telle que l'excision, sont néanmoins pratiquées au nom de la tradition. Mais les flux migratoires peuvent aussi être à l'origine de progrès dans ce domaine. Des femmes pensent, avec l'excision, faire le bien de leurs filles. Mais en France, au contact des médecins, elles apprennent que ce n'est pas le cas. De retour dans leur village d'origine, elles peuvent porter ce message auprès des autres femmes pour que ces pratiques cessent, et cette transmission se révèle bien plus efficace que toutes les campagnes de communication, parfois perçues comme des tentatives de manipulation.

Gérard Lefort, comédien . - La violence que ce film met en évidence est énorme ; elle traverse toute l'histoire. Je suis membre d' Actrices et Acteurs de France Associés . La présidente et la vice-présidente de cette association sont présentes ici ce soir. Cette association comporte un sous-groupe, dénommé « Le tunnel de la comédienne de 50 ans », car nous avons constaté qu'entre 45 et 60 ans, plus aucun rôle n'est proposé aux comédiennes. Cette situation découle de la puissance des stéréotypes et de la représentation que se font des femmes les hommes qui détiennent le pouvoir. Ce sous-groupe compte une quarantaine de personnes qui déploient une grande énergie pour essayer de faire bouger les choses.

De la salle . - Je suis étudiante. Je n'appartiens à aucune association. Je souhaiterais revenir sur les propos du premier intervenant. Je voudrais témoigner du fait que, dans notre génération, le féminisme est souvent extrêmement mal vu. L'idée, c'est que les femmes cherchent à se venger des hommes, à les détruire pour reprendre le pouvoir. Certaines filles de mon âge en deviennent presque misogynes et pensent que s'il y a des inégalités entre hommes et femmes, c'est que ces inégalités sont justifiées.

Je partage la définition du féminisme évoquée dans le film : les femmes doivent avoir des droits en tant qu'êtres humains à part entière. C'est aussi, il faut le remarquer au passage, le principe des mouvements de libération des Noirs aux États-Unis. Comment pouvons-nous réintroduire de la raison, du bon sens dans la tête de chacun dans notre pays ?

De la salle . - Il s'agit d'une question récurrente, qui a toujours existé. Je mène ce combat pour les femmes depuis les années 1970. Cette question est une affaire d'hommes et de femmes, mais c'est d'abord une affaire de femmes. Or les femmes ne sont pas unies sur une même vision des choses. Il est important de nouer un débat entre nous grâce à des rencontres comme celle d'aujourd'hui, et grâce à l'éducation populaire. Il ne faut pas s'étonner des désaccords qui nous opposent entre femmes. Sommes-nous réellement victimes de discriminations ? Certaines femmes pensent qu'être reconnue à part entière, c'est déjà se placer de côté, être moins bien considérée.

Murièle Roos, éditrice . - J'ai créé le magazine Femme Majuscule pour les femmes qui assument leur maturité. Je pense qu'il est de notre responsabilité, femmes de 45-50 ans, de travailler le sujet du féminisme. Nous avons bénéficié de l'engagement de nos aînées. Nous devons passer le témoin aux plus jeunes, non pas de manière agressive, mais en les accompagnant, en demandant aux hommes de se tenir à nos côtés.

Nous nous heurtons aussi à un problème de représentation des femmes dans les médias. Aujourd'hui, 100 % des médias français appartiennent à des hommes. Je suis la seule femme qui possède un magazine s'adressant aux femmes. En France, aujourd'hui, une femme majeure sur deux, soit une électrice sur deux, est âgée de 50 ans et plus. Où sont-elles, dans les médias ? Nous devons travailler de façon solidaire sur ces problématiques. Il ne s'agit pas de livrer bataille, mais d'obtenir une représentation juste et conforme à la réalité.

J'assiste depuis deux jours à des réunions en lien avec la journée du 8 mars et il me paraît fou qu'en 2016, nous parlions encore de diversité lorsque nous évoquons les femmes, alors qu'elles représentent 51 % de l'humanité. Selon la définition du dictionnaire, longtemps écrit par les hommes, être féministe signifie travailler à l'égalité en droit entre les femmes et les hommes. Il faut donc le dire très clairement : nous demandons simplement à acquérir les mêmes droits que les hommes, car nous sommes des êtres humains comme eux, ni plus ni moins. Chaque fois que les femmes ont milité pour leurs droits, c'est la société tout entière, les femmes comme les hommes, qui en a bénéficié. Les femmes se sont ainsi battues pour obtenir la contraception. Or, il me semble qu'elle profite aussi aux hommes, aujourd'hui !

De la salle . - Je travaille à la télévision et je me bats pour la représentation des femmes à l'écran. Votre film éclaire d'une façon extraordinaire l'absence des femmes dans les instances dirigeantes de nos sociétés. Ce constat n'était pas dressé de manière agressive. Patricia Barbizet soulignait qu'il ne faut pas se priver de l'énergie et des compétences de la moitié de la planète. Ce film démontre que les femmes ont été bâillonnées pendant plusieurs siècles. J'ai pour priorité de leur donner les moyens de s'exprimer dans les médias. Lorsque nous concevons un plateau de télévision, même si l'exercice se révèle parfois difficile, nous devons nous obliger à respecter l'équilibre entre les femmes et les hommes : le débat n'en sera que plus intéressant.

De la salle . - Les femmes ne doivent pas être cantonnées au rôle de témoin émotionnel.

De la salle . - Nous invitons de véritables expertes sur nos plateaux. Mes confrères se plaignent souvent de ne pas en trouver. Mais il y en a, il faut simplement les chercher !

De la salle . - Je suis médecin de santé publique. J'écris aujourd'hui des articles à l'Université Paris Descartes en éthique clinique et j'ai suivi des cours de sexologie. J'ai également effectué une analyse et je discute régulièrement avec des professeurs de psychiatrie sur la physiologie, les différences entre femmes et hommes, les anomalies génétiques, le jeu des hormones. Je crois qu'en comprenant l'autre, on parvient à dialoguer et à améliorer la situation. Les hommes sont nombreux à m'écrire sur leurs peurs et leurs difficultés. Certains éprouvent sincèrement un réel malaise vis-à-vis du féminisme actuel. J'ai un jour écrit que le féminisme avait fragilisé les hommes et plusieurs psychiatres ont réagi. Cochin propose désormais un DU de sexologie - ils sont rares en France - avec des conseillers conjugaux et une anthropologue. Je souhaitais le souligner car cela pourrait vous intéresser.

Chantal Jouanno, présidente de la délégation aux droits des femmes . - Ce matin, Europe 1 invitait des hommes à échanger sur la manière dont ils voient les femmes. Les propos tournaient essentiellement autour des aspects sexuels. Il est symptomatique de constater que les relations entre les femmes et les hommes sont abordées prioritairement sous cet angle.

De la salle . - L'égalité ne signifie pas que nous sommes tous pareils. Je pense que certains hommes peuvent voir les femmes uniquement par ce prisme, mais ce n'est sans doute pas la majorité. Le journaliste qui a organisé ce débat aurait dû trouver un meilleur intervenant.

Stéphanie Rameau, vice-présidente de Ni putes ni soumises . - Je tiens à vous remercier pour votre film qu'il faudrait diffuser dans les collèges et les lycées. Ce matin, je suis intervenue auprès d'élèves primo-arrivants en France pour expliquer les droits des femmes à des personnes issues de cultures différentes. Nous avons noué un débat très libre et je pense que ce film m'aurait beaucoup aidé, car il m'aurait permis de leur montrer que des témoignages sur les inégalités entre hommes et femmes pouvaient venir du monde entier. Je suis ravie d'être avec vous ce soir. Vos propos nourrissent mes réflexions. Nous devons effectivement travailler et débattre ensemble. Le 8 mars est la journée des femmes et des féminismes. Il existe en effet plusieurs féminismes, avec des façons de voir différentes. Je vous remercie encore de m'avoir associée à cette manifestation.

De la salle . - J'avais entendu parler de la tragédie de l'Inde, des meurtres de petites filles. Le film le montre très bien : l'Inde compte aujourd'hui 37 millions d'hommes voués à la solitude et à la frustration, qui ne trouveront pas de femme car elles ont disparu. Or, la frustration sexuelle ne permettra pas de diminuer la violence dans le monde, bien au contraire.

Je souhaitais faire un parallèle avec la situation de la planète. Les substances que nous déversons dans les rivières engendrent, semble-t-il, un phénomène de mutation des espèces par leur féminisation. On assassine des petites filles en masse en Inde et en Chine et, dans le même temps, on assassine la masculinité des espèces. C'est paradoxal ! Des études montreraient les conséquences très préoccupantes de ce phénomène sur les fils d'agriculteurs ou de viticulteurs. Les hommes se féminisent, les femmes disparaissent. Ces évolutions soulèvent de grandes questions, philosophiquement passionnantes, mais très angoissantes.

De la salle . - Je vous remercie pour cette invitation. Que faudrait-il faire pour que des pays comme la Chine et l'Inde changent ? J'ai compris que dans ces pays, le garçon prend en charge les parents vieillissants. Si le garçon présente une si grande valeur, c'est parce qu'il joue en quelque sorte le rôle d'« assurance retraite ». À l'inverse, la fille coûte cher en dot. Pourquoi ces systèmes économiques n'ont-ils pas changé ? Est-ce à cause d'un profond ancrage culturel ? Par ailleurs, j'ai entendu une version de l'excision selon laquelle certaines femmes refuseraient d'y renoncer non pas sous la pression des hommes, mais au nom de leur appartenance au groupe. Il s'agit là de quelque chose de très fort pour un être humain.

Frédérique Bedos . - Je n'ai pas de réponse toute faite sur la question des « femmes manquantes ». Le film montre que la réalité est en fait encore plus complexe. Il ne s'agit pas seulement d'une question de dot ou de retraite, puisque cette barbarie, qui consiste à se débarrasser des petites filles, touche aussi des milieux aisés et cultivés. En Chine, la situation semble évoluer positivement, la politique de l'enfant unique ayant été assouplie. Néanmoins, le pays est vaste, très disparate dans sa réalité, avec des différences énormes entre les grandes villes et les régions rurales les plus reculées. Le changement des moeurs prendra du temps, d'autant que la culture mettait en avant les garçons bien avant l'adoption de cette politique. En outre, comme vous le disiez, la pression sociale exige de faire partie du groupe. Si le groupe prône une certaine pratique, il est toujours difficile de s'en exonérer.

Je suis troublée lorsque je repense à la façon dont nous traitions les filles mères en France, voilà encore quelques décennies. Comment des femmes ont-elles pu se montrer aussi cruelles envers d'autres femmes ? Nous touchons là une question existentielle, qui concerne notre humanité. Cette question, qui concerne la moitié de l'humanité, est universelle.

Pendant l'année d'enquête nécessaire à la réalisation du film, j'ai relevé que nous avions affaire à la question de la différence primordiale entre l'homme et la femme. Si nous réussissions à diminuer significativement les violences faites aux femmes, leur domination, leur instrumentalisation, il me semble que toutes les autres formes de violence, de racisme et de rejet de l'autre au nom de sa différence diminueraient. Cette différence primordiale reste l'élément le mieux partagé au monde ; elle traverse les frontières et les continents.

Nous devons être de plus en plus nombreux à nous préoccuper de ce sujet de cette façon, sans alimenter une guerre des sexes, mais en jouant sur notre humanité profonde. Je souhaite véritablement que des hommes s'emparent du sujet, car ils feront pencher la balance. Pour cela, il ne faut pas présenter ce sujet de manière accusatrice. Il faut le dépouiller de toute idéologie pour s'en tenir aux faits. Or les faits sont criants : ils montrent bien que le prix à payer pour l'humanité entière est trop élevé. Si nous voulons espérer demain un monde en paix, il faut commencer par là.

De la salle . - Je me suis rendue en Inde très récemment et j'ai eu l'occasion de discuter avec des femmes indiennes. À Bangalore, une grande ville industrielle du sud, j'ai vu une pancarte qui indiquait : « Prenez soin de vos petites filles, elles sont très importantes ». J'y ai vu un signe d'espoir.

Chantal Jouanno, présidente de la délégation aux droits des femmes . - Je vous remercie pour ce très beau débat. Je rappellerai l'un des premiers mots de ce film : les droits des femmes sont un flux et un reflux. Il y a des avancées et des reculs. Je m'adresse surtout aux plus jeunes. Nous pouvons observer actuellement des reflux dans certains domaines. Le rejet du féminisme, à mon avis, en fait partie. Bravo, Frédérique ! Nous ferons connaître votre film le plus largement possible.


* 12 Des femmes engagées au service de la défense de notre pays - Rapport d'information n° 373 (2014-2015) du 26 mars 2015, par Mmes Corinne Bouchoux, Hélène Conway-Mouret, Brigitte Gonthier-Maurin, Chantal Jouanno, Françoise Laborde et Vivette Lopez.

* 13 La convention pour l'élimination des discriminations à l'égard des femmes , sous la direction de Diane Roman, préf. de Françoise Gaspard, éd. A. Pedone, 2014.

* 14 Voir par exemple http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1436

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