DISCUSSION

Mme Christine Prunaud, Sénat

Nous sommes convaincus que les femmes qui vous accompagnent ne sont pas là uniquement pour faire acte de figuration. Tout comme les femmes peu nombreuses dans notre commission, auxquelles le président veille toujours à accorder une juste place et une liberté d'expression.

Je voudrais à présent vous parler de la question kurde en Syrie. Je pense que vous pouvez avoir une influence énorme dans la gestion de ce conflit, auquel nous nous devons de trouver une issue. Actuellement, la Turquie pénètre dans le Nord-Est de la Syrie et a pour objectif d'anéantir le peuple kurde. Or, l'armée russe était en place dans cette région qu'elle a quittée récemment, laissant ainsi le champ libre à la Turquie. La Turquie est un Etat très autoritaire, qui brime les droits humains dans son pays et on ne peut pas tolérer qu'elle anéantisse un peuple comme cela hors de ses frontières. Plusieurs parlementaires ont demandé au gouvernement français d'user de son influence afin que cesse ce conflit contre les Kurdes en Syrie mais cela n'a pas été suivi d'effets.

Vous êtes les seuls qui pourraient vraiment influer sur la Turquie dans cette affaire. Je tiens à souligner que ces Kurdes du Nord-Est de la Syrie que je défends ne sont pas des terroristes, loin s'en faut, ce sont même des laïcs. Et je conclurai en évoquant ces femmes kurdes qui ont combattu contre Daech et ont en cela largement contribué à faire tomber les villes détenues par les islamistes.

M. Konstantin Kossatchev, Conseil de la Fédération de Russie

Notre délégation aurait dû comporter plus de femmes mais Mme Bokova a dû renoncer à venir avec nous car elle doit rapporter demain devant la Douma sur un certain nombre de projets de loi. Nous regrettons l'absence de cette collègue mais nous tenons à souligner que la présidence de notre Conseil de la Fédération est occupée par une femme.

Pour ce qui est des événements que vous avez évoqués, survenus récemment au nord de la Syrie où la population kurde est densément présente, M. Poutine était hier en Turquie et il a donné une conférence conjointe avec le Président de la Turquie et le Président de l'Iran. Il a notamment indiqué que les Kurdes de Syrie faisaient partie intégrante de la population multi-ethnique de Syrie quand la question lui a été posée directement.

Je rappellerai, en outre, que nous sommes présents en Syrie pour résoudre le problème du terrorisme et que la partie kurde a toujours combattu ce fléau à nos côtés. Les Russes disposent de deux points d'appui dans cette région - les forces gouvernementales, d'une part, les Peshmerga kurdes, d'autre part. Nous sommes donc préoccupés par les agissements des Turcs à l'encontre de cette population.

Pour autant, nous sommes contraints d'agir en Syrie dans un contexte plus large et nous devons peser le pour et le contre à chaque étape de notre action dans cette région du monde particulièrement complexe. Le mandat qui nous a été donné vise à impulser une désescalade du conflit et n'a pas pour objet de s'opposer aux Turcs pour défendre la population kurde. Les États-Unis nous semblent mieux placés que nous pour remplir cette mission dans la mesure où la Turquie fait partie de l'OTAN.

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