III. UNE UTILISATION DIFFÉRENTE DE L'AIDE MULTILATÉRALE SELON LES ÉTATS

Les États membres du CAD ont recours aux organisations multilatérales pour leur aide publique au développement de façon extrêmement variable. Si la moyenne se situe autour du quart, on observe certaines situations contrastées. Ainsi, les États-Unis, l'Allemagne et le Japon, respectivement premier, deuxième et quatrième donneur d'APD totale, font transiter moins de 20 % de leur aide par des organisations multilatérales . Le Royaume-Uni et la France, troisième et cinquième contributeurs, destinent environ 35 % de leur aide aux organisations internationales. À l'inverse, on peut noter que l'aide multilatérale représente une part très significative de l'aide des pays d'Europe orientale par exemple : autour de 75 % pour la République tchèque, la Hongrie, la Pologne et la République slovaque.

Part des versements bruts d'APD multilatérale sur les versements bruts d'APD totale en 2016

(millions de dollars américains de 2016)

Pays du CAD

Versements multi.

Part multi. sur total

Rang (versements multi.)

Pays du CAD

Versements multi.

Part multi. sur total

Rang (versements multi.)

Australie

987

30 %

11

Corée

698

30 %

16

Autriche

649

40 %

17

Luxembourg

116

30 %

25

Belgique

875

37 %

13

Pays-Bas

1 809

35 %

7

Canada

1 270

32 %

10

Nouvelle-Zélande

86

19 %

26

République tchèque

189

73 %

23

Norvège

929

21 %

12

Danemark

735

29 %

15

Pologne

514

75 %

18

Finlande

421

40 %

19

Portugal

218

56 %

21

France

4 316

37 %

4

République slovaque

80

76 %

27

Allemagne

5 099

19 %

3

Slovénie

53

66 %

28

Grèce

209

57 %

22

Espagne

1 681

37 %

8

Hongrie

144

72 %

24

Suède

1 442

29 %

9

Islande

11

19 %

29

Suisse

810

22 %

14

Irlande

376

47 %

20

Royaume-Uni

6 536

36 %

1

Italie

2 667

52 %

6

États-Unis

5 882

17 %

2

Japon

3 368

20 %

5

Source : commission des finances du Sénat à partir des données de l'OCDE

Cette situation illustre une approche différente de l'aide multilatérale. Certains pays privilégient l'aide bilatérale, qui donne plus de visibilité au pays et permet de piloter finement les secteurs et les pays bénéficiaires. À l'inverse, pour certains pays, la part extrêmement importante de l'aide multilatérale traduit le fait que leur APD dépend essentiellement de leur contribution au budget de l'Union européenne. Enfin, certains pays, comme la France, cherchent à concilier une aide bilatérale importante avec le choix du multilatéralisme, et donc le souhait de peser dans ces organisations multilatérales .

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