N° 286

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 2020-2021

Enregistré à la Présidence du Sénat le 20 janvier 2021

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom des délégués élus par le Sénat (1) sur les travaux de la délégation française à l' Assemblée parlementaire du Conseil de l' Europe entre la première partie de la session ordinaire et la fin de l'année 2020 de cette assemblée, adressé à M. le Président du Sénat, en application de l'article 9 bis du Règlement,

P ar M. Alain MILON,

Sénateur

(1) Cette délégation est composée de : M. François Calvet, Mme Nicole Duranton, MM. Bernard Fournier, Claude Kern, Alain Milon, André Vallini, délégués titulaires ; Mme Nadine Bellurot, M. André Gattolin, Mme Sylvie Goy-Chavent, MM. Christian Klinger, Jacques Le Nay, Didier Marie, délégués suppléants.

INTRODUCTION

Le présent rapport d'information retrace les travaux de la délégation française à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), en application de l'article 29 du Règlement de l'Assemblée nationale et de l'article 9 bis de celui du Sénat, sur la période courant de février à décembre 2020. Habituellement, la publication de ce document intervient à l'issue de chacune des quatre parties de la session ordinaire de l'APCE. Exceptionnellement, il n'en va pas ainsi cette année, en raison d'un contexte inédit à bien des égards.

En effet, si l'APCE avait pu inaugurer sa session ordinaire annuelle lors de la dernière semaine du mois de janvier 2020, le cours normal de ses travaux a ensuite été totalement interrompu juste après les réunions de son Bureau et de la Commission permanente à Paris, dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, les 5 et 6 mars, pour cause d'expansion de la pandémie de coronavirus Covid-19 sur le continent européen. Pour la première fois de son histoire, l'APCE a ainsi dû se résoudre à annuler sa session de printemps à Strasbourg, prévue en avril, puis à reporter et finalement annuler ses sessions d'été, habituellement prévue en juin, et d'automne, en octobre.

Face à cette situation, l'Assemblée parlementaire s'est néanmoins adaptée pour poursuivre ses travaux et tâcher d'exercer un droit de regard exigeant sur les réponses des États membres à la crise sanitaire, du point de vue du respect des libertés et des droits fondamentaux. Dès la fin avril, son Bureau et sa Commission permanente ont ainsi adopté des procédures destinées à permettre les réunions des commissions et autres organes de l'APCE par visioconférence, dans l'attente de la reprise des sessions à Strasbourg.

Les incertitudes entourant la situation sanitaire n'ont malheureusement pas permis, après le déconfinement des populations, la tenue de réunions en présentiel à La Canée, mi-septembre, ni même la programmation en bonne et due forme d'une session plénière d'automne à Strasbourg, mi-octobre.

L'absence de sessions plénières a eu des conséquences très concrètes puisque l'APCE n'a pu procéder à l'élection de la personne appelée à succéder à la Secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe, ni à celle appelée à prendre les fonctions de Secrétaire général de l'Assemblée parlementaire. Il a également été sursis à la désignation de plusieurs juges à la Cour européenne des droits de l'Homme, sans pour autant que cela n'entrave le bon fonctionnement de cette juridiction internationale, le mandat des titulaires se trouvant automatiquement prorogé jusqu'à l'élection de leur successeur. L'Assemblée parlementaire n'a pu également entendre, dans son format de session plénière, la Secrétaire générale du Conseil de l'Europe, le Président en exercice du Comité des Ministres ainsi que, à l'occasion de la présentation de son rapport annuel normalement débattu en avril, la Commissaire aux droits de l'Homme.

Les membres de l'APCE ont néanmoins été en mesure de se saisir de nombreux sujets d'actualité, tels que les conséquences et enseignements à tirer de la crise sanitaire née de la pandémie de Covid-19, mais aussi la situation en Biélorussie à la suite des élections présidentielles du 9 août 2020, la tentative d'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny, ou encore les tensions en Méditerranée orientale.

Ce rapport d'information retrace la teneur de tous ces travaux, ainsi que la part qu'y ont prise les membres de la délégation française. Il recense également les réunions et événements auxquels ces derniers ont participé en France, à l'étranger et par visioconférence, depuis la session d'hiver en leur qualité de membres de l'APCE.

La délégation française elle-même a connu des évolutions importantes au cours des mois écoulés. Plusieurs de ses membres ont été renouvelés, à la suite des élections municipales et, surtout, des élections sénatoriales, ce que retrace aussi le rapport. Ces changements n'ont pas empêché ses membres de continuer à oeuvrer activement, tant au sein de l'Assemblée parlementaire qu'au Parlement français, au service de la promotion des valeurs et des principes du Conseil de l'Europe s'agissant des droits de l'Homme et de l'État de droit.

Fin novembre, la Commission permanente de l'APCE a entériné une réforme du Règlement permettant, dans un contexte exceptionnel similaire à celui de la pandémie de coronavirus, la tenue de sessions plénières en visioconférence ou en format mixte (avec la présence de certains parlementaires et la connexion à distance des autres). Si la situation sanitaire le permet, les membres de la délégation française devraient s'efforcer de revenir siéger à Strasbourg dès janvier 2021.

I. 2020, UNE ANNÉE DE CHANGEMENTS DANS LA COMPOSITION DE LA DÉLÉGATION FRANÇAISE

La délégation française à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe comprend vingt-quatre députés (douze titulaires et douze suppléants) et douze sénateurs (six titulaires et six suppléants). Plusieurs échéances politiques ont remodelé sa composition entre la session d'hiver, fin janvier, et la fin de l'année 2020, à l'issue des élections sénatoriales.

A. DES NOUVEAUX MEMBRES ET QUELQUES NOUVEAUX GROUPES POLITIQUES

La délégation française est appelée à connaître de changements importants dans sa composition en deux occasions : lors des renouvellements intégraux de l'Assemblée nationale et lors des renouvellements partiels du Sénat. Dans l'intervalle, elle peut être concernée par des modifications ponctuelles, liées à des démissions de membres notamment.

Depuis janvier 2020, un autre cas de figure, plus original, est apparu avec la création de nouveaux groupes politiques et le changement de dénomination de certains groupes politiques, auxquels plusieurs membres de la délégation sont affiliés, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat à l'issue de son renouvellement partiel 1 ( * ) .

1. Une composition affectée par la création de nouveaux groupes politiques à l'Assemblée nationale et les élections municipales

Les échéances électorales de 2020 laissaient envisager des conséquences potentielles sur la composition de la délégation. Celles-ci ont néanmoins eu une ampleur plus importante que prévu, du fait notamment de l'apparition de nouveaux groupes politiques à l'Assemblée nationale, dès le printemps, et de la décision de plusieurs parlementaires candidats aux municipales de choisir le mandat de maire une fois élus.

Ainsi, fin mai, à la suite de la création des groupes Agir Ensemble et Écologie, Démocratie et Solidarité à l'Assemblée nationale, les affiliations de cinq députés membres de la délégation française ont évolué sans que leur appartenance à la délégation, prévue pour la législature, ne s'en trouve remise en cause. Ont ainsi rejoint dans un premier temps le groupe Écologie, Démocratie, Solidarité, Mmes Yolaine de Courson, Jennifer De Temmerman et Martine Wonner ; concomitamment, se sont affiliés au groupe Agir ensemble, MM. Olivier Becht, président de ce groupe, et Dimitri Houbron . Mme Martine Wonner, en septembre, puis Mme Jennifer De Temmerman, en octobre, ont finalement rejoint le groupe Libertés et Territoires, le groupe Écologie, Démocratie, Solidarité cessant d'exister le 15 octobre.

Par la suite, au lendemain du second tour des élections municipales, M. François Grosdidier (Moselle - Les Républicains) , devenu maire de Metz, a démissionné de son mandat de sénateur et ainsi quitté la délégation française, tandis que M. Éric Straumann (Haut-Rhin - Les Républicains) , élu maire de Colmar, a quant à lui quitté l'Assemblée nationale et la délégation française par la même occasion. M. Éric Straumann s'est trouvé remplacé, fin septembre, par M. Yves Hemedinger (Haut-Rhin - Les Républicains) , élu député lors du deuxième tour de l'élection législative partielle du 27 septembre et désigné par le groupe Les Républicains.

Plus ponctuellement enfin, le 18 septembre, M. Sylvain Waserman (Bas-Rhin - Mouvement démocrate, Démocrates et apparentés) a démissionné de la délégation française et a été remplacé, sur décision de son groupe politique, par M. Frédéric Petit (Français établis hors de France -Mouvement démocrate, Démocrates et apparentés) .

2. Un renouvellement important à la suite des élections sénatoriales

Les plus gros changements au sein de la délégation française ont été consécutifs au scrutin sénatorial du 27 septembre, concernant les territoires de la série 2 (départements de l'Ain à l'Inde et du Bas-Rhin au Territoire de Belfort, hors région Île-de-France, plus Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française).

Sur les 172 sièges à pourvoir, six concernaient des membres de la délégation. Officiellement, le 30 septembre à minuit, le mandat de quatre de ces sénateurs s'est achevé et, le 26 octobre, la Conférence des Présidents du Sénat a procédé au renouvellement des membres de la délégation au titre de la Haute assemblée. Si, à cette occasion, les équilibres politiques n'ont pas évolué, le nombre de sièges incombant à chaque groupe restant le même, la composition de la partie sénatoriale de la délégation française a profondément changé avec l'arrivée de six nouveaux sénateurs, à savoir :

- en qualité de membres titulaires, MM. François Calvet (Pyrénées-Orientales - Les Républicains) et Alain Milon (Vaucluse - Les Républicains) ;

- en qualité de membres suppléants, Mmes Nadine Bellurot (Indre - Les Républicains) et Sylvie Goy-Chavent (Ain - Les Républicains), ainsi que MM. Christian Klinger (Haut-Rhin - Les Républicains) et Didier Marie (Seine-Maritime - Socialiste, Écologiste et Républicain).

Outre M. François Grosdidier (Moselle - Les Républicains), délégué titulaire qui l'avait quittée à la suite des élections municipales, Mme Maryvonne Blondin (Finistère - Socialiste et républicain) et M. Bernard Cazeau (Dordogne - La République en Marche) , délégués titulaires, ainsi que MM. Arnaud Bazin (Val-d'Oise - Les Républicains) , Guy-Dominique Kennel (Bas-Rhin - Les Républicains) et André Reichardt (Bas-Rhin - Les Républicains) , délégués suppléants, ont ainsi quitté la délégation française à l'occasion de ce renouvellement de la partie sénatoriale.

Redevenue sénateur en remplacement de M. Sébastien Lecornu, membre du Gouvernement, Mme Nicole Duranton (Eure - Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) a retrouvé la délégation française le 2 novembre 2020. Elle siégeait auparavant au sein du groupe Les Républicains.

3. La nouvelle physionomie de la délégation française

La composition de la délégation française, telle qu'elle résulte de ces différentes circonstances, figure dans les tableaux ci-après.

La nouvelle composition de la délégation française à l'Assemblée parlementaire

Chambre

Parlement national

Groupe

Parlement national

Groupe

APCE

Membres titulaires

M. Olivier BECHT

Assemblée nationale

Agir ensemble

ADLE

M. Bertrand BOUYX

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

M. François CALVET

Sénat

Les Républicains

PPE/DC

Mme Marie-Christine DALLOZ

Assemblée nationale

Les Républicains

PPE/DC

Mme Jennifer DE TEMMERMAN

Assemblée nationale

Libertés et Territoires

ADLE

Mme Nicole DURANTON

Sénat

Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants

ADLE

M. Bernard FOURNIER

Sénat

Les Républicains

PPE/DC

M. Fabien GOUTTEFARDE

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

M. Claude KERN

Sénat

Union Centriste

ADLE

M. Jérôme LAMBERT

Assemblée nationale

Socialistes et apparentés

SOC

Mme Alexandra LOUIS

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

M. Jacques MAIRE

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

M. Alain MILON

Sénat

Les Républicains

PPE/DC

M. Frédéric PETIT

Assemblée nationale

Mouvement Démocrate, Démocrates et apparentés

ADLE

Mme Isabelle RAUCH

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

M. Frédéric REISS

Assemblée nationale

Les Républicains

PPE/DC

Mme Nicole TRISSE

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

M. André VALLINI

Sénat

Socialiste, Écologiste et Républicain

SOC

Chambre

Parlement national

Groupe

Parlement national

Groupe

APCE

Membres suppléants

Mme Sophie AUCONIE

Assemblée nationale

UDI et Indépendants

PPE/DC

Mme Nadine BELLUROT

Sénat

Les Républicains

PPE/DC

Mme Yolaine de COURSON

Assemblée nationale

NI

ADLE

M. Bruno FUCHS

Assemblée nationale

Mouvement Démocrate, Démocrates et apparentés

ADLE

M. André GATTOLIN

Sénat

Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants

ADLE

Mme Sylvie GOY-CHAVENT

Sénat

Les Républicains

PPE/DC

M. Yves HEMEDINGER

Assemblée nationale

Les Républicains

PPE/DC

M. Dimitri HOUBRON

Assemblée nationale

Agir ensemble

ADLE

Mme Catherine KAMOWSKI

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

Mme Marietta KARAMANLI

Assemblée nationale

Socialistes et apparentés

SOC

M. Christian KLINGER

Sénat

Les Républicains

PPE/DC

Mme Martine LEGUILLE-BALLOY

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

M. Jacques LE NAY

Sénat

Union Centriste

ADLE

M. Didier MARIE

Sénat

Socialiste, Écologiste et Républicain

SOC

Mme Liliana TANGUY

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

Mme Laurence TRASTOUR-ISNART

Assemblée nationale

Les Républicains

PPE/DC

Mme Marie-Christine VERDIER-JOUCLAS

Assemblée nationale

La République en Marche

ADLE

Mme Martine WONNER

Assemblée nationale

Libertés et Territoires

ADLE

La reconstitution formelle de la délégation, avec élection de son Bureau, est intervenue au cours d'une réunion hybride, au Sénat et en visioconférence, le 12 novembre 2020. Le Bureau a été établi comme suit :

- Présidente : Mme Nicole Trisse, députée (Moselle - La République en Marche) ;

- Premier Vice-président : M. Alain Milon, sénateur (Vaucluse - Les Républicains) ;

- Vices-présidents : M. Olivier Becht, député (Haut-Rhin - Agir ensemble), Mme Marie-Christine Dalloz, députée (Jura - Les Républicains), Mme Nicole Duranton, sénateur (Eure - Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), M. Fabien Gouttefarde, député (Eure - La République en Marche), M. Claude Kern, sénateur (Bas-Rhin - Union Centriste), M. Jérôme Lambert, député (Charente - Socialistes et apparentés), M. Frédéric Petit, député (Français établis hors de France - Mouvement démocrate, Démocrates et apparentés), Mme Isabelle Rauch, députée (Moselle - La République en Marche), et M. André Vallini, sénateur (Isère -Socialiste, Écologiste et Républicain).


* 1 Afin de faciliter l'identification des membres de la délégation française, le présent rapport mentionne leur groupe politique de rattachement au moment de sa publication et non au moment de la tenue de chaque réunion ou événement indiqué.

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