B. CONTRIBUTION DU SYNDICAT NATIONAL DU THÉÂTRE PRIVÉ (SNDTP)

Faute de temps, plusieurs questions intéressant la mission sénatoriale n'ont pu être abordées lors de l'audition du 4 mars 2021, dans le cadre de la table ronde à laquelle le SNDTP a participé. Suite à la transmission de ces questions, nous apportons le complément d'information demandé pour ce qui concerne le secteur du théâtre privé.

1. L'ensemble du secteur va-t-il devoir se restructurer au terme de la période ? Les faillites et autres difficultés vont-elles entraîner une disparition potentielle d'activités ? Existe-t-il un risque d'appauvrissement de l'offre culturelle dans le pays ?

Il est compliqué de se projeter au terme d'une période dont nous ne connaissons toujours pas l'échéance, faute de visibilité sur le calendrier et les conditions d'une possible reprise de nos activités.

Il est certain que pour le secteur théâtral privé , la reprise des spectacles devra pouvoir se faire dans un cadre économique viable alors que les entreprises ne disposent plus d'aucun matelas de trésorerie, et qu'au contraire, elles vont devoir prochainement rembourser leurs échéances de PGE pour celles d'entre elles qui ont pu en contracter, mais aussi faire face aux nombreux reports d'échéances qu'elles ont dû solliciter.

Les PGE ainsi que les aides générales et sectorielles ont permis de jouer leur rôle d'amortisseur et nous n'avons pas, pour le moment, à déplorer de faillites chez les adhérents du SNDTP.

Pour autant, nous sommes de plus en plus fréquemment alertés sur leurs inquiétudes face à l'avenir incertain, notamment par les plus fragiles d'entre eux : les théâtres de plus petites jauges et les producteurs de tournées :

- les premiers redoutent des conditions de reprises très dégradées en termes de jauges ou d'horaires qui ne leur permettraient pas d'équilibrer leurs comptes via la billetterie des spectacles alors que leurs charges fixes, mais aussi variables liées à la reprise d'activité seraient moins ou plus du tout accompagnées par des mesures de soutien adaptées ;

- les seconds sont tributaires de la reprise des programmations des théâtres de région, déjà très embouteillées par les reports, mais aussi du fait de la réticence de certains élus des territoires à s'engager sur une reprise avant 2022, voire au-delà.

Lorsque la reprise sera possible, nous estimons totalement indispensable de continuer à soutenir la création théâtrale privée et l'emploi par des aides adaptées afin d'encourager les distributions nombreuses et les projets ambitieux. Comme les entreprises ne seront plus en mesure d'assumer des risques financiers importants, il existe une probabilité forte d'appauvrissement de l'offre culturelle avec une majorité de spectacles « seul en scène » et de reprises sans créations nouvelles. Un plan de relance massif doit ainsi accompagner la création théâtrale privée et plus largement tout le spectacle vivant.

2. Dans le contexte actuel (reports ou annulations de créations, incertitude quant à la pérennité des mesures de relance), comment envisagez-vous la conception des programmations des prochaines saisons ?

Comme indiqué ci-dessus, la prochaine saison, que nous ne pouvons maintenant décemment envisager qu'à partir de septembre prochain, dépendra fortement des conditions sanitaires et économiques dans lesquelles nous nous trouverons.

Elle dépendra aussi de notre capacité à créer des spectacles et à faire face à nos responsabilités en tant qu'employeurs d'artistes salariés qui ne peuvent jouer masqués et distanciés. À ce titre, le SNDTP demande que les artistes puissent très rapidement devenir prioritaires à la vaccination afin que les répétions se passent dans les meilleures conditions d'ici l'été et qu'une reprise effective et sans risque puisse avoir lieu en septembre prochain.

3. Comment les compagnies d'assurance ont-elles traité les représentations annulées ? Quelles ont été les évolutions des primes et polices d'assurance ?

Les représentations annulées ont été diversement traitées en fonction des contrats spécifiques mis en oeuvre par les entreprises du secteur et des dates d'annulations. Globalement, il y a eu très peu de prise en compte des pertes d'exploitation par les assureurs et seulement sur une poignée de dates avant le déferlement de la pandémie.

Les primes d'assurances ont subi des hausses tarifaires avec des dispositions supplémentaires d'exclusion de prise en charge, pour les quelques retours que nous avons pu avoir, lorsqu'il a été possible de reprendre partiellement en septembre 2020.

Nous ne serons en mesure de faire un bilan de l'attitude des assureurs que lorsque nous aurons plus de visibilité sur les conditions tarifaires qui nous serons proposées au moment de la reprise d'activité, sachant que pour le moment en l'absence de visibilité sur celle-ci nous ne disposons pas d'éléments probants sur les niveaux d'augmentation des primes.

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