B. LE DEUXIEME PILIER

Tenant compte, d'une part, du " cadre général pour un projet de traité " présenté par la présidence irlandaise au Conseil européen de Dublin, et d'autre part des propositions avancées ensuite par les différentes délégations- notamment la délégation française- la présidence néerlandaise a présenté au début du mois de mai un document proposant d'introduire le vote à la majorité qualifiée pour certaines des décisions prises dans le cadre du deuxième pilier, les décisions ayant des implications en matière de défense étant en tout état de cause prises à l'unanimité .

La proposition de la présidence néerlandaise distingue deux cas de figure.

Premier cas : le Conseil européen (qui statue toujours par consensus) a adopté une " stratégie commune ", c'est-à-dire, dans un domaine où les Etats membres ont des intérêts communs importants, un ensemble d'objectifs assortis de l'indication des moyens nécessaires pour les mettre en oeuvre. Dans ce cas, le Conseil peut adopter à la majorité qualifiée, pour appliquer la " stratégie commune " :

- des " actions communes ". Celles-ci " définissent les objectifs de l'Union et les moyens à mettre à sa disposition dans certaines situations où une action opérationnelle est jugée nécessaire " ;

- des " positions communes ", qui " définissent la position globale de l'Union sur une question particulière de nature géographique ou thématique ".

Deuxième cas : le Conseil européen n'a pas adopté de " stratégie commune " pour le domaine considéré. Dans ce cas, le Conseil ne peut adopter des " actions communes " ou des " positions communes " qu'à l'unanimité. Des abstentions n'empêchent pas la décision, sauf si des pays représentant plus du tiers des voix assortissent leur abstention d'une déclaration formelle.

Enfin, dans tous les cas , les décisions prises pour la mise en oeuvre d'une action commune ou d'une position commune sont adoptées à la majorité qualifiée.

Dans un tel schéma, l'unanimité -qu'elle se dégage au départ au sein du Conseil européen ou à l'échelon du Conseil- est toujours à la base de l'action de l'Union, le vote à la majorité qualifiée intervenant pour l'application des choix politiques arrêtés en commun.

Ainsi encadrée, une introduction limitée de la majorité qualifiée dans le deuxième pilier semble acceptée par bon nombre de délégations, mais le principe même de la majorité qualifiée dans un tel domaine suscite des réserves chez certains Etats membres depuis le lancement de la CIG.

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