II. DES DÉFIS À RELEVER

En dépit de réels progrès dans la stabilisation de son économie et des atouts dont il dispose, le Kazakhstan doit, pour réussir, relever un certain nombre de défis.

A. L'ADMINISTRATION D'UN IMMENSE TERRITOIRE

1. Un atout ...

Le territoire kazakhstanais représente 2.700.000 km². Il s'étend d'Ouest en Est sur près de 2.800 kilomètres depuis les côtes septentrionales de la Caspienne et les abords de la Volga à l'Ouest jusqu'aux grandes chaînes de montagnes de l'Altaï et de l'Ala Taou de Dzoungarie à l'Est, où se trouve Almaty et qui mènent vers le Xinjiang chinois et la Mongolie. Dans le sens Nord-Sud, des frontières de la Russie jusqu'à celles de l'Ouzbékistan, le Kazakhstan couvre plus de 1.600 kms depuis les steppes herbeuses de la Sibérie occidentale jusqu'au désert du Kyzylkoum, au sud de la vallée du Syr Daria.

Si ce territoire, occupé en grande partie par des steppes et des grands lacs, représente une richesse sur le plan agricole, minier et énergétique, il constitue aussi un espace difficile à maîtriser.

2. ... difficile à maîtriser

Le Kazakhstan dispose de 6.023 kms de frontières communes avec la Russie et de 1.500 kms avec la Chine, ce qui influe inévitablement non seulement sur son attitude vis-à-vis de " ses grands voisins ", mais aussi sur sa politique intérieure. Ainsi, la proximité de la Russie a-t-elle été déterminante dans la politique linguistique du Kazakhstan. De même, sa politique pétrolière est largement soumise à son environnement géopolitique.

De plus, le pouvoir personnel du Président Nazarbaev doit disposer d'un nettement plus grand nombre de relais sur cet immense territoire afin d'être aussi efficace que celui de ses homologues ouzbèk et turkmène. Certaines régions, éloignées de la capitale de plusieurs milliers de kilomètres, ont d'ailleurs parfois quelques velléités d'autonomie, notamment en raison de leurs richesses en hydrocarbures.

Enfin, les distances rendent difficiles tout acheminement d'hommes, de marchandises et de matériels, d'autant que le réseau d'infrastructures routières secondaires s'est progressivement détérioré et que le réseau ferroviaire, bien qu'important, reste relativement lent.

La volonté de recentrer les activités de cet immense territoire a d'ailleurs, pour partie, motivé le transfert de capitale d'Almaty à Akmola, nouvelle capitale inaugurée officiellement le 10 décembre dernier par le Président Nazarbaiev.

Almaty, capitale économique et politique, -du moins pour quelques mois encore-, se situe à l'extrême Sud-Est du pays. Historiquement, elle est sur le territoire de la Grande Horde. Ville de garnison, elle a été choisie par les soviétiques pour des raisons stratégiques, la frontière chinoise se situant à moins de 200 kilomètres.

Le Président Nazarbaiev a souhaité, au lendemain de l'indépendance, que le centre économique et politique du pays permette un certain rééquilibrage, notamment vis-à-vis des régions disposant des principales ressources pétrolières et minérales du Kazakhstan qui sont situées à l'extrême Ouest. Le choix d'Akmola, " tombe blanche " en langue kazakh, fortin de colons cosaques au XIXe siècle, permet en outre au Président de s'extraire des rivalités des différentes djouz (ou hordes) qui constituent la division traditionnelle du pays. Il a donc décidé le transfert de la capitale à Akmola, ville située à plus de 1.000 kms au Nord-Ouest d'Almaty.

Cette opération a débuté durant l'automne 1997. S'il est aujourd'hui trop tôt pour en tirer les premières conclusions, une telle décision est révélatrice des difficultés que connaît cet Etat dans la gestion de cet immense territoire.

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