II. DES NOEUDS GORDIENS À TRANCHER

L'Ouzbékistan est confronté à des problèmes dus à l'insuffisance des réformes structurelles aux risques de tensions sociales qui se développent ainsi qu'à sa situation géopolitique.

A. DES RÉFORMES STRUCTURELLES NETTEMENT INSUFFISANTES

1. Les conséquences de la " voie ouzbèke "

Les dirigeants ouzbèks se félicitent de ne pas avoir sacrifié le secteur public et la politique sociale sur l'autel de la " thérapie de choc " qui leur était recommandée. Si le rythme des réformes a été jugé lent au début de l'indépendance, il s'est accéléré en 1994. L'année 1995 a été d'ailleurs couronnée par un satisfécit du FMI et de la Banque mondiale, qui lui a été néanmoins retiré en 1996. Il semble que cette " voie ouzbèke " ait porté ses fruits, puisque le pays a subi depuis 1992 une récession moins forte que dans le reste de la CEI, et que l'année 1997 devrait marquer le retour à la croissance.

Toutefois, certains progrès , notamment en matière de contrôle du déficit budgétaire et de réduction de l'inflation, restent fragiles, les réformes structurelles étant largement insuffisantes.

La privatisation est menée à un rythme relativement lent
. A la mi-1995, 2.300 grandes ou moyennes entreprises sur un total de 11.800 (soit environ 20 %) avaient été privatisées selon des modes divers. Au cours de l'année 1996, le gouvernement prévoyait de dénationaliser plus de 400 grandes et moyennes entreprises. Un programme de privatisation plus massif faisant intervenir des fonds d'investissement est entré en application en octobre 1996.

Une seconde phase, allant de juillet 1997 à juin 1998, devrait permettre la vente de 300 autres entreprises. Néanmoins, un maximum de 30 % des actions revenant à des fonds d'investissement, l'Etat contrôle encore la plupart de ces entreprises prétendument privatisées.

S'agissant des petites entreprises, 63.000 -soit plus de 50 %- ont été cédées à des particuliers.

En outre, la restructuration des entreprises a été longtemps paralysée . Les effets de la loi sur les faillites, adoptée en mai 1994, restent relativement faibles : en 1995, une vingtaine de grandes et moyennes entreprises ont été mises en liquidation et moins de cinquante faillites ont été déclarées en 1996.

La réforme agraire ne semble pas constituer, malgré son importance, une priorité gouvernementale . Si nombre de fermes d'Etat ont été transformées en coopératives ou en sociétés anonymes, cela n'a pas eu de véritable impact sur le comportement des entreprises. L'Etat possède d'ailleurs encore la majeure partie des terres, même si des baux de 50 à 99 ans sont autorisés. De plus, seul un cinquième des terres est détenu par les fermiers privés.

Cette insuffisance des réformes structurelles fait que, de façon générale, la création d'entreprises privées reste encore marginale : on estimait, fin 1996, à 27.000 environ le nombre de PME privées.

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