3. L'élargissement de l'Union Européenne aux pays d'Europe centrale et orientale : un défi sans précédent pour la PAC

a) Une étape décisive de la construction Européenne

L'Europe réconciliée au sein de l'Union Européenne : un principe acquis dès 1993

Depuis le Conseil Européen de Copenhague en juin 1993 , le principe d'un élargissement de l'Union Européenne aux pays d'Europe centrale et orientale (PECO) est arrêté. Le Conseil a estimé que les pays devaient être sélectionnés en fonction des trois critères suivants :

- la stabilité des institutions et fonctionnement démocratique ;

- l'existence d'une économie de marché viable et d'une capacité à faire face à la pression concurrentielle ;

- la capacité à assumer les obligations résultant de l'adhésion et à souscrire aux objectifs de l'Union politique, économique et monétaire.

Alors que les premiers à Etats à entamer des négociations en vue de leur entrée dans l'Union sont, suivant les propositions de la commission, la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque, l'Estonie et la Slovénie, (et Chypre) sont également candidats " en attente " la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Lituanie et la Lettonie.

L'approche préconisée par la Commission est pragmatique : la conclusion des négociations est conditionnée, sur chaque pays, à la réalisation des progrès jugés nécessaires, dans le cadre d'une stratégie de " pré-adhésion ", visant à une acclimatation progressive.

Même si l'échéance n'en est pas encore précisément fixée, cet élargissement à venir de l'Union Européenne sera un défi majeur de la construction Européenne.

Un élargissement aux enjeux sans précédent

L'élargissement aux ex-pays de l'Est diffère en effet très largement des précédents. D'une part, il revêt une très forte portée symbolique puisqu'il est la conséquence politique de la chute du mur de Berlin et qu'il consacre l'émergence d'une nouvelle Europe, réconciliée au sein de l'Union Européenne.

D'autre part, il est un défi posé à la communauté :

- par sa nature : les candidats ont des économies " en transition ", de l'économie planifiée vers l'économie de marché ;

- par son ampleur : 10 pays sont candidats, le dernier élargissement ne comportant que 4 candidats (et 3 pays admis) ;

- par l'hétérogénéité des situations de ces pays et par leur retard de développement avec le reste de l'Union : infrastructures, transports, protection de l'environnement, législation sociale, capacité administrative ; l'écart de développement, s'il est important en termes de richesse par habitant, diffère cependant d'un candidat à l'autre, comme détaillé ci-dessous :

PIB PAR HABITANT DES " PECO " CANDIDATS

(en écus par habitant)

Source : Commission Européenne

Après l'élargissement aux 10 PECO candidats et à Chypre, le territoire de l'Union Européenne augmentera de 34 %, sa population s'accroîtrait de 29 % mais son PIB n'augmenterait que de 9 %, ce qui représente une baisse de 16 % du PIB communautaire moyen par habitant 25( * ) par rapport à la situation actuelle.

Enfin, la dernière caractéristique singulière de ces pays -la place de l'agriculture dans l'économie-, fait de l'élargissement à venir un immense défi pour la politique agricole commune.

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