3. Les mesures préconisées en matière de développement rural

Les propositions de la Commission dans le domaine du développement rural sont liées à celles concernant la politique de cohésion. Une profonde réforme de cette dernière est prévue. Les objectifs des Fonds structurels seraient ramenés à trois : l'objectif 1, concernant les régions en retard de développement (PIB/habitant inférieur à 75 % de la moyenne communautaire), un nouvel objectif 2, concernant les zones en reconversion économique et sociale quelles que soient leurs caractéristiques, et un nouvel objectif 3, sans critère régional, portant sur le développement des ressources humaines. Les " initiatives communautaires " (gérées par la Commission elle-même) seraient concentrées sur trois domaines : le développement rural, la coopération transfrontalière, l'action contre les discriminations dans l'accès au marché du travail. Le fonds de cohésion serait maintenu. Un " instrument structurel de pré-adhésion " (ISPA) serait par ailleurs créé au bénéfice des PECO candidats à l'adhésion, préfiguration d'un fonds de cohésion pour ces pays ; l'action de l'ISPA s'ajouterait à celle menée au titre du programme PHARE, ainsi qu'aux aides agricoles de pré-adhésion.

C'est en fonction de ce nouveau cadre que la Commission présente, sous forme d'un projet de règlement unique, ses propositions concernant le développement rural, qu'elle considère comme un volet particulièrement important de la réforme, dans la mesure où elles tendent à élargir sensiblement le champ des actions possibles et à en modifier les modalités de financement.

Les diverses mesures pouvant être financées au titre du développement rural seraient les suivantes :

- soutien aux investissements dans les exploitations, dans la limite de montants maximaux fixés par les Etats membres ;

- aides à l'installation des jeunes agriculteurs ;

- actions de formation professionnelle ;

- soutien à la cessation anticipée de l'activité agricole (préretraite) à partir de l'âge de 55 ans (dans la limite de 15 000 écus par exploitant et de 3 500 écus par travailleur) ;

- octroi d'indemnités compensatoires dans les zones défavorisées, pour un montant compris entre 40 et 200 écus/hectare ;

- soutien aux méthodes de production conçues pour protéger l'environnement et préserver l'espace naturel, dans la limite de montants maximaux modulés en fonction de la zone d'implantation de l'exploitation (ces montants maximaux seraient de 600 écus/hectare pour les cultures annuelles, de 900 écus/hectare pour les cultures pérennes spécialisées, et de 450 écus/hectare pour les autres utilisations des terres) ;

- aides aux investissements destinés à améliorer les conditions de transformation et de commercialisation des produits agricoles ;

- soutien à la sylviculture (par l'octroi de primes au boisement des terres agricoles, dans la limite de 600 écus/hectare pour les exploitants ou groupements d'exploitants, cette limite étant abaissée à 150 écus/hectare pour les autres personnes de droit privé ; par l'attribution d'aides directes à la préservation des forêts, pour un montant compris entre 40 et 120 écus/hectare) ;

- soutien aux mesures destinées à encourager l'adaptation et le développement des zones rurales (y compris la diversification des activités, la rénovation des villages, l'amélioration des infrastructures...).

Dans les zones rurales situées dans des régions relevant de l'objectif 1 des Fonds structurels, les actions de développement rural seraient financées en règle générale par la section " orientation " du FEOGA ; toutefois, les indemnités compensatoires pour les zones défavorisées, les mesures agri-environnementales, les aides au boisement et les préretraites seraient prises en charge par la section " garantie " du FEOGA.

Dans les autres zones, l'ensemble des actions serait financé par la section " garantie " du FEOGA.

Pour certaines des mesures destinées à encourager l'adaptation et le développement des zones rurales (aides à la commercialisation de produits de qualité, à la diversification des activités, à l'amélioration des infrastructures), le FEOGA interviendrait subsidiairement dans le cas des zones relevant de l'objectif 1 ou du nouvel objectif 2, le financement de telles mesures dans ces zones pouvant être assuré par le FEDER.

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