b) Des propositions inquiétantes pour l'agriculture de montagne

Les propositions agricoles de la Commission Européenne sont inquiétantes pour l'avenir de l'agriculture de montagne à de nombreux égards :

- elles n'accordent aucune reconnaissance spécifique à l'agriculture de montagne ;

- elles entretiennent le doute sur le maintien, sous sa forme actuelle, de l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN).

Bien que majorée, l'ICHN comme d'autres aides pourrait être remise en cause par l'éco-conditionnalité. Les aides à l'agriculture seraient soumises de façon croissante au respect de critères environnementaux. L'application de ce principe à la compensation des handicaps naturels permanents serait difficilement inacceptable car elle ne supporte pas dans son principe de contrepartie.

- Les baisses de prix garantis partiellement compensées par des aides directes affecteraient fortement les secteurs de production spécifiques à la montagne (-30 % compensés à 85 % pour la viande et -15 % compensés à 60 % pour le lait). Le maintien de la prime au maïs ensilage et la prime uniforme à la vache laitière conforteraient l'élevage intensif.

- Les quotas semblent menacés à terme. Malgré une augmentation de 2 % des références, dont 1 % en faveur des zones de montagne, ils sont uniquement maintenus jusqu'en 2006.

- Les Etats membres auront la possibilité de gérer par OCM une partie des aides (qui pourrait aller jusqu'à 30 %) selon des critères propres. C'est donc à ce niveau qu'une approche spécifique de la production de montagne pourrait se faire provoquant ainsi de sérieuses distorsions de concurrence.

c) Une nécessaire prise en compte de l'agriculture de montagne

La mission d'information souhaite :

- accentuer significativement l'aide aux systèmes herbagers, notamment dans le cadre de la prime à la vache laitière supposée compenser les baisses de prix du lait, mais aussi par le maintien de la prime à l'herbe parmi les mesures de développement rural ;

- préserver les droits à produire pour les productions montagnardes qui sont une condition sine qua non de la pérennisation de l'agriculture de montagne, faute de quoi, les gains de productivité obtenus par la plaine conduisent à affaiblir la production montagnarde ;

- maintenir l'attribution de l'ICHN sans contrepartie ce qui en l'état des propositions n'apparaît pas clairement ;

- instaurer au niveau Européen une vraie politique d'aide à l'investissement pour les exploitations de montagne.

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