2. La complète maîtrise des problèmes de concurrence fiscale est hors de portée compte tenu de l'état actuel de la construction européenne

Les traités successifs qui constituent les actes fondateurs de l'Union européenne ayant toujours pris soin de préserver la souveraineté fiscale des Etats membres, le droit communautaire fiscal ne peut se former que sur la base de l'unanimité. L'accord de chaque Etat est donc requis dans le domaine fiscal. Cette procédure est en soi évidemment peu propice à l'adoption de réglementations harmonisées.

L'histoire du processus européen de maîtrise de la concurrence fiscale dont on a donné un exemple, avec les projets relatifs à l'impôt sur les sociétés, l'illustre assez.

Cet obstacle de principe s'inscrit, rappelons-le, dans un contexte pratique où les intérêts des différents Etats membres sont divergents. L'occasion se présente de le vérifier au moment même de la rédaction de ce rapport avec les difficultés d'adoption de la proposition de directive visant à garantir un minimum d'imposition effective des revenus de l'épargne 2( * ) .

Il paraît réaliste de tenir compte de cette situation et, sans renoncer à infléchir la position des partenaires en intervenant au besoin dans des domaines où la règle majoritaire prévaut, de s'attacher à démontrer sa propre compétitivité fiscale plutôt que de se reposer sur l'illusion d'une utopie fiscale européenne.

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