N° 148

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000

Annexe au procès verbal de la séance du 21 décembre 1999.

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom de la délégation pour l'Union européenne (1)


sur


la
réforme des institutions de l'Union européenne dans la perspective de la Conférence intergouvernementale de l'an 2000 ,

Par MM. Hubert HAENEL, Robert BADINTER,
Pierre FAUCHON, Lucien LANIER,
Aymeri de MONTESQUIOU et Xavier de VILLEPIN,

Sénateurs.

(1) Cette délégation est composée de : MM. Hubert Haenel, président ; Mme Danielle Bidard-Reydet, MM. James Bordas, Claude Estier, Pierre Fauchon, Lucien Lanier, Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Nicolas About, Hubert Durand-Chastel, Emmanuel Hamel, secrétaires ; MM. Bernard Angels, Robert Badinter, Denis Badré, José Balarello, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Jean Bizet, Maurice Blin, Robert Del Picchia, Marcel Deneux, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Jean-Paul Emin, André Ferrand, Jean-Pierre Fourcade, Philippe François, Yann Gaillard, Daniel Hoeffel, Serge Lagauche, Louis Le Pensec, Simon Loueckhote, Paul Masson, Jacques Oudin, Mme Danièle Pourtaud, MM. Simon Sutour, René Trégouët, Xavier de Villepin, Henri Weber.

Union européenne .

INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs,

Lors de la Conférence intergouvernementale d'Amsterdam, un accord n'a pu être trouvé sur la réforme des institutions de l'Union dans la perspective de son élargissement.

Au cours des débats sur la ratification de ce traité, une très large majorité s'est manifestée au sein des deux Assemblées pour estimer que cette lacune devait impérativement être comblée avant tout élargissement de l'Union.

Déjà, lors de la signature du traité, la Belgique, la France et l'Italie avaient fait savoir dans une déclaration commune qu'elles jugeaient indispensable, dans la perspective de l'élargissement, une réforme portant notamment sur la pondération des votes au Conseil, l'extension du domaine du vote à la majorité qualifiée, le nombre des membres de la Commission européenne.

Durant les négociations d'Amsterdam, l'élargissement apparaissait encore sans doute comme une perspective relativement lointaine. Ce n'est plus le cas aujourd'hui : le processus est pleinement lancé et dominera la vie de l'Union au cours de la prochaine décennie.

La prise de conscience de cette réalité a fait évoluer les esprits : un accord s'est dégagé au sein des Quinze pour lancer une nouvelle Conférence intergouvernementale (CIG) destinée à régler les questions non résolues à Amsterdam et certaines questions connexes. Cette CIG débutera sous présidence portugaise et devrait s'achever, en principe, sous présidence française, durant le second semestre de l'an 2000.

La délégation du Sénat a souhaité apporter en temps utile sa contribution à ce débat. Les propositions qu'elle présente, fondées sur le travail de ses cinq rapporteurs examiné au cours de quatre réunions successives, ont pour but de faciliter le bon fonctionnement d'une Union élargie.

Agir à plus de vingt-cinq membres, il serait vain de se le dissimuler, posera plus de problèmes qu'agir à quinze, d'autant que l'Union se trouvera, dans un premier temps, beaucoup moins homogène sur le plan économique et social. L'élargissement impose donc de renforcer la capacité de décision de l'Union. En même temps, il serait inutile et même dangereux de s'engager, au nom de l'élargissement, dans un bouleversement des institutions : celles-ci ont fait leurs preuves et, dans le domaine institutionnel plus que partout ailleurs, le mieux est l'ennemi du bien. Pour la délégation, la priorité doit être de remédier aux distorsions que pourrait entraîner l'élargissement en termes de représentativité des institutions et d'efficacité du processus de décision. Plus que d'un " grand soin " institutionnel, l'Union a besoin d'adapter ses méthodes de décision, qui ont dans l'ensemble bien réussi, au contexte nouveau d'une " plus grande Europe ".

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