HAMELIN Henri

1889-1940

HAMELIN (HENRI), né le 2 août 1874 à Joigny (Yonne).

Sénateur de l'Yonne de 1922 à 1944.

Henri Hamelin était directeur du journal le Républicain de l'Yonne, juge au tribunal de commerce de Joigny, vice président de la caisse fédérale mutualiste de l'Est et conseiller général depuis 1913.

C'est le 10 décembre 1922 qu'il fut élu pour la première fois sénateur de l'Yonne, au troisième tour de scrutin, par 420 voix sur 833 contre 399 à son concurrent Milliaux. Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il fait preuve d'une activité notable dont on trouve la trace dans les nombreux rapports qu'il élabora d'abord au nom de la commission des chemins de fer et transports et de l'outillage national, de la commission du commerce, de l'industrie et des postes, puis de la commission des colonies. La législation commerciale, la mutualité et l'outillage national en sont les principaux sujets.

Il est réélu au deuxième tour le 9 janvier 1927, avec 513 voix sur 834 votants. Il poursuit au Sénat son activité de législateur et devient, le 15 janvier 1931, secrétaire du Sénat, poste qu'il conservera jusqu'en 1936.

Son mandat de sénateur est renouvelé le 20 octobre 1935, au deuxième tour, par 464 voix sur 843 votants. Dès le 6 novembre 1936 il est nommé questeur du Sénat, poste auquel la confiance de ses collègues devait le maintenir d'année en année jusqu'en 1940. Son activité législative devient évidemment moindre, encore qu'on relève de sa part le dépôt d'un ordre du jour sur les accords anglo-italiens qui faisaient l'objet d'une interpellation de MM. Plaisant et Armbruster.

Lors du scrutin constitutionnel du 10 juillet 1940 il est porté comme n'ayant pas pris part au vote, retenu à Paris par le devoir de sa fonction.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

HAMELIN (Henri)

Né le 2 août 1874 à Joigny (Yonne)

Décédé le 11 août 1945 à Paris

Sénateur de l'Yonne de 1922 à 1944

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1936, 1937)

Au début de l'occupation allemande, Henri Hamelin qui est questeur du Sénat, fonction qu'il occupe depuis 1936, reste au Palais du Luxembourg à la tête d'effectifs restreints. Les autres membres du Bureau et les services se replient à Vichy. Il ne participe donc pas au vote du 10 juillet 1940, comme l'indique M. Jules Jeanneney, président du Sénat, dans une lettre au Maréchal Pétain le 9 octobre 1940 : « M. le Questeur Hamelin, demeuré à Paris depuis juin, et qui s'y est employé avec une dignité méritoire à défendre les intérêts de l'Assemblée... ».

Au fur et à mesure des exigences de l'occupant, Henri Hamelin exécute les évacuations successives des locaux du Palais du Luxembourg, relevant les violations de la convention d'armistice et veillant à la sauvegarde du mobilier, des oeuvres d'art et de la bibliothèque du Sénat. Il gère la correspondance administrative avec les sénateurs de la zone occupée.

Lorsque les Bureaux des Chambres sont envoyés à Châtelguyon puis supprimés par la loi du 25 août 1942, le questeur Hamelin est prié de remettre aux occupants son logement de fonction au Palais du Luxembourg. Il ne peut recouvrer sa propriété de Joigny dans l'Yonne, inhabitée depuis 1940 et réquisitionnée par les autorités d'occupation.

Henri Hamelin décède à Paris le 11 août 1945, à l'âge de 71 ans.