b) Des résultats négatifs

Même s'il convient d'éviter tout discours uniforme et simplificateur sur la réussite scolaire en ZEP, force est de constater que les performances scolaires des élèves y sont inférieures à celles des élèves des autres établissements.

Une étude de 1995 4( * ) révélait en effet qu'en classe de CE2, 37,8 % des élèves de ZEP ne maîtrisaient pas les compétences de base en lecture (contre 18,7 % pour les autres élèves), cette proportion atteignant 57,2 % pour le calcul (contre 38,9 %).

En classe de 6e, le différentiel restait important et parfois proche de un à deux : 23,3 % des élèves de ZEP ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture (contre 13,2 % pour les autres) ; ce taux était de 39,3 % en calcul (contre 20,8 %) et 58 % en géométrie (contre 35,3 %).

L'environnement général des ZEP ayant eu tendance à se dégrader depuis la création de ces zones, l'effort entrepris n'a permis que de maintenir le niveau moyen des élèves scolarisés. Ce constat n'est paradoxalement pas dépourvu de tout lien avec l'existence même des ZEP.

Comme on peut le constater dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis, la mise en oeuvre d'une politique de discrimination positive peut avoir pour effet de stigmatiser une catégorie de population dans un registre d'assistance ce qui conduit les autres populations à fuir les zones et institutions discriminées et à accroître l'isolement des bénéficiaires de cette discrimination positive.

Le bilan contrasté de l'expérience des ZEP pouvait donc conduire, soit à abandonner cette politique soit à la relancer afin de remettre à niveau des populations en voie de marginalisation.

Le second terme de cette alternative a été préféré par l'actuel gouvernement.

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