Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
État civil :
Né le 16 juin 1897
Décédé le 5 mai 1976
Profession :
Administrateur de sociétés
Département :
Bas-Rhin
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

KISTLER (Michel)

Né le 16 juin 1897 à Herrlisheim (Bas-Rhin)

Décédé le 5 mai 1976 à Strasbourg (Bas-Rhin)

Sénateur du Bas-Rhin de 1959 à 1976

Michel Kistler grandit dans cette Alsace que le Reich a annexée en 1871. Jusqu'à l'âge de 21 ans, il est sujet de l'empereur et est mobilisé dans l'armée allemande pendant la Première guerre mondiale. Bachelier, il fréquente l'Institut d'enseignement commercial supérieur de Strasbourg, puis entre au service du contentieux d'une grand magasin strasbourgeois. Il accède plus tard à des fonctions de direction dans des sociétés spécialisées dans le commerce de textiles et de spiritueux. Conseiller municipal d'Herrlisheim depuis 1929, ce père de huit enfants est dispensé de servir sous l'uniforme en 1939-1940. A la Libération, il rejoint le Mouvement républicain populaire (MRP) et est réélu conseiller municipal en septembre 1945. Deux ans plus tard, il accède à la mairie d'Herrlisheim, gravement sinistrée pendant la guerre. Michel Kistler devient alors, par nécessité, un spécialiste des questions de reconstruction et d'habitat. Elu conseiller général du canton de Bischwiller en 1951, il accède à la vice-présidence de l'assemblée départementale. Il y travaille aux côtés de Pierre Pflimlin, en toute confiance. Le canton dont Michel Kistler est l'élu est du reste rattaché en 1958 à la 8e circonscription du Bas-Rhin, que Pierre Plimlin représente à l'Assemblée nationale jusqu'en mars 1967.

Le maire d'Herrlisheim figure en troisième position sur la liste soutenue par le MRP aux élections sénatoriales de juin 1958, mais n'est pas élu. Moins d'un an plus tard a lieu un renouvellement intégral du Sénat, dernière étape dans la mise en place des institutions de la Ve République. Le 26 avril 1959, la liste emmenée par le sortant Paul Wach se réclame du MRP et des « Indépendants et paysans d'action paysanne et rurale ». Michel Kistler y occupe la troisième place. La concurrence d'une liste soutenue par l'Union pour la nouvelle République (UNR) et la Démocratie chrétienne de Georges Bidault n'empêche pas une victoire du MRP et des Indépendants dès le premier tour de scrutin. A cette occasion, 973 grands électeurs sur 1 767 apportent leur soutien à Michel Kistler.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe des Républicains populaires (RP), devenu plus tard groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP) et rejoint la prestigieuse commission des finances. Dès décembre 1959, il est désigné comme rapporteur spécial du budget du Travail et assume cette responsabilité jusqu'en 1975, malgré les changements de noms et de périmètre du ministère concerné (affaires sociales, travail et emploi, etc ...). Dédaigneux des effets de tribune, le sénateur du Bas-Rhin se montre un bon connaisseur des rouages administratifs et des problèmes de la Sécurité sociale. Il prône une vision équilibrée des rapports salariés-employés et plaide par exemple en faveur d'une augmentation du nombre d'inspecteurs du travail (4 décembre 1959). Rapporteur pour avis d'un projet de loi relatif aux assurances sociales des exploitants agricoles, il voit un réel progrès dans l'obligation faite aux exploitants de contracter pour eux-mêmes et leur famille des contrats couvrant les conséquences des accidents du travail, les maladies professionnelles ou les accidents de la vie privée (26 octobre 1961). Michel Kistler n'oublie pas de défendre les intérêts de ses électeurs lorsqu'il s'agit de réclamer des dégrèvements d'impôts ou des prêts préférentiels en faveur de viticulteurs alsaciens dont les gelées ont compromis la récolte (19 mai 1960), ou de demander que la restauration de la cathédrale de Strasbourg s'effectue dans les meilleurs délais (22 mai 1962).

Le 20 juin 1963, Michel Kistler s'autorise de sa qualité d'élu alsacien pour prendre la parole dans le cadre du débat sur la ratification du traité de l'Elysée. Il ouvre son propos en rendant un vibrant hommage au « courage exceptionnel » de Robert Schuman et de Jean Monnet, qui avaient conscience de « marcher à contre-courant » en proposant à une Europe à peine sortie de la guerre un projet de Communauté. Il salue un traité qui met « fin à un antagonisme séculaire (...), qui n'a plus de sens dans la nouvelle répartition de la puissance politique à travers le monde », d'autant que « pour la première fois dans notre histoire l'appartenance nationale de la Lorraine et de l'Alsace à la France n'est plus contestée par l'Allemagne ». Michel Kistler met cependant en garde contre la tentation de constituer un « directoire franco-allemand », « qui serait contraire aux idées des promoteurs qui, il y a treize ans, voulaient cette réconciliation pour permettre la construction européenne ». Selon lui, le traité de l'Elysée devrait au contraire être considéré comme un « jalon » sur le chemin d'une « organisation supranationale unissant l'ensemble des états de l'Europe occidentale ».

S'il accepte de déléguer les pouvoirs spéciaux au gouvernement Debré pour rétablir l'ordre en Algérie après la semaine des barricades (3 février 1960), l'élu alsacien ne s'en situe pas moins dans l'opposition au pouvoir gaulliste dans les années 1960. Il s'abstient lors du vote sur la loi autorisant la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967). Michel Kistler ne siège plus au Conseil général du Bas-Rhin depuis 1964, mais sollicite le renouvellement de son mandat sénatorial sur une liste « d'Entente démocratique » le 22 septembre 1968. Il est réélu dès le premier tour grâce au soutien de 1 002 grands électeurs sur 1 837 votants.

A la fin des années 1960, il plaide à plusieurs reprises pour la mise en place d'une véritable politique de l'emploi, fondée sur l'enseignement technique et la formation professionnelle. Il regrette que les « charges improductives » que supporte le budget, comme la force de frappe et l'aide aux pays d'Afrique noire, rendent plus difficile une politique d'investissement ambitieuse au service de la croissance économique. En 1971, il intervient à sept reprises en séance publique. Partisan enthousiaste d'une réelle décentralisation, il vote le projet de loi portant création des régions (29 juin 1972) et s'associe au « manifeste pour la personnalité et la promotion de l'Alsace » en décembre 1972. Ce texte s'inscrit dans la rivalité qui oppose les gaullistes comme André Bord aux centristes en Alsace dans les années 1970. Au printemps 1974, Michel Kistler appelle à voter pour Valéry Giscard d'Estaing dès le premier tour de l'élection présidentielle. S'il se prononce en faveur de l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974), le sénateur bas-rhinois rejette la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) comme le divorce par consentement mutuel (18 juin 1975).

Maire honoraire d'Herlisheim depuis 1971, Michel Kistler décède brusquement à Strasbourg, en mai 1976. La presse alsacienne salue alors la mémoire d'un sénateur « jovial » et très humain, « qui paraissait sorti de la curie romaine ».

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 5 mai 1976 (décédé)

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Michel KISTLER

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