Allocution de M. S. TUMUR-OCHIR
Président du Grand Khoural

Patrice GÉLARD

Monsieur le Président du Grand Khoural, nous sommes heureux de vous accueillir lors de ce colloque sur les échanges entre la France et la Mongolie, organisé par le Centre français du commerce extérieur.

Se trouvent dans cette salle des chefs d'entreprise qui ont travaillé ou qui ont l'intention de travailler avec la Mongolie. De grandes entreprises, comme Pechiney ou Alcatel, mais aussi des entreprises plus modestes mais non moins importantes, comme Spot Image.

Ce colloque est particulièrement important, car il va susciter de nouvelles vocations d'investisseurs ainsi que l'établissement de nouvelles relations économiques bilatérales entre nos deux pays. Aussi, les représentants des entreprises françaises présents ce matin seront heureux de vous entendre pour mieux connaître les intentions de l'Etat mongol concernant le développement de nos relations économiques, et les moyens de surmonter les difficultés fiscales ou administratives que peuvent rencontrer nos entreprises désireuses de s'implanter dans votre pays.

Je remercie également Monsieur l'Ambassadeur Louzan d'être présent parmi nous.

M. S. TUMUR-OCHIR

Je tiens au préalable à saluer chaleureusement Monsieur Gélard pour m'avoir offert la possibilité de vous rencontrer aujourd'hui.

A l'occasion de notre visite en France, qui s'achèvera certainement avec succès, je souhaiterais vous dire quelques mots sur la situation de mon pays.

Il m'est agréable de constater que, malgré le caractère récent de nos relations économiques, les premiers résultats se sont avérés positifs. Les projets ont été menés avec la participation de sociétés françaises comme Alcatel, Spot Image ou Air Liquide, dans des domaines aussi variés que les télécommunications, l'observation géologique ou encore la rénovation du bloc opératoire de l'hôpital d'Oulan-Bator. Je suis par ailleurs convaincu de l'utilité de l'extension des activités d'entreprises comme Cogema ou Pechiney dans le secteur de la prospection et de l'exploitation minière.

Je tiens à nouveau à exprimer notre gratitude envers le gouvernement français qui nous a apporté son soutien dès le changement de régime intervenu au début des année 90. Ses dons ont été utilisés pour le développement de secteurs essentiels de l'économie mongole. Ainsi, le gouvernement français et les associations humanitaires françaises se sont trouvés aux côtés des éleveurs touchés par les catastrophes naturelles de ces dernières années. Il ne fait aucun doute que l'aide alimentaire française, dont l'octroi a été signé en 2002, permettra d'approfondir davantage les relations entre les deux pays.

Il est vrai que la coopération économique est cruciale pour la Mongolie, et que les résultats tardent à apparaître. Pour cette raison, le gouvernement a décrété l'année 2001 comme « l'Année du soutien aux entreprises mongoles », ce qui s'est traduit par des avancées notables. La productivité agricole et la prospection minière se sont améliorées, et la production industrielle a crû de 14 %. La production agricole ayant souffert d'aléas climatiques, le PNB a seulement augmenté de 1 %. Le gouvernement a décrété l'année 2002 comme « l'Année des investisseurs », et nous avons organisé un Forum des investisseurs au mois de septembre. L'année 2003, quant à elle, sera « l'Année de la visite de la Mongolie ».

Pour l'avenir, la politique de la Mongolie va consister à moins recourir au soutien des pays étrangers, mais plutôt à s'appuyer sur ses propres fonds ainsi que sur la coopération économique. C'est pourquoi le gouvernement mongol encourage l'investissement. La première des conditions importantes pour attirer les investissements étrangers est la stabilité politique, et nous y sommes parvenus. La seconde condition est que le gouvernement apporte des garanties aux investisseurs. Or les capitaux et les biens des investisseurs étrangers font aujourd'hui l'objet d'une sérieuse protection juridique.

Par ailleurs, nous réduisons les obstacles bureaucratiques pour faciliter les activités économiques. Notre parlement oeuvre pour rendre l'environnement des investisseurs plus attractif, notamment en améliorant la réglementation juridique relative aux investissements étrangers. Dans cette optique, un accord de stabilité a été conclu afin de garantir l'activité des investisseurs à long terme. Au cours de la session de 2002, le parlement a promulgué des lois instaurant des Zones économiques spéciales et il étudie actuellement la possibilité de les étendre.

Les secteurs comme l'agriculture, l'industrie agroalimentaire, l'exploration minière, le tourisme, les nouvelles technologies, ou encore l'énergie, figurent sur la liste des secteurs prioritaires pour l'investissement étranger. La Mongolie possède des richesses minières d'or, de cuivre, de charbon, de molybdène ou encore de phosphore, qui ne sont pas exploitées. Elle détient également des terres cultivables (1,3 million d'hectares) qui sont susceptibles de fournir des produits écologiques. Cela étant, les rudes conditions climatiques imposent l'utilisation de semences à la pousse rapide. La Mongolie possède également 26 millions de têtes de bétail. Elle est l'un des premiers producteurs de cachemire, avec 2 700 tonnes produites chaque année. La qualité de notre cachemire autorise une présence sur le marché international. Sont également produites 15 800 tonnes de laine, 4 millions de peaux et 252 700 tonnes de viande par an. Il nous faut envisager d'améliorer la production d'autres industries, comme la tapisserie ou la tannerie.

Au cours de la dernière décennie, la Mongolie a vu les investissements étrangers atteindre 740 millions de dollars. En 2002, plus de 2 000 entreprises détenaient une participation étrangère, 71 % sous la forme de joint-venture et 29 % avec des capitaux totalement étrangers. La liste des principaux pays investisseurs est la suivante :

· Chine : 236 millions de dollars,

· Corée : 58 millions de dollars ;

· Japon : 50 millions de dollars ;

· Etats-Unis : 34 millions de dollars ;

· Russie : 31 millions de dollars.

La répartition sectorielle s'établit comme suit :

· secteur minier : 28 % ;

· industrie légère : 17 % ;

· bâtiment et fabrication de matériaux de construction : 8 % ;

· agriculture : 10 % ;

· commerce et services : 7 %.

La coopération économique entre la France et la Mongolie se développe dans les domaines que notre gouvernement a jugés essentiels. Nous espérons qu'elle s'élargira dans le futur aux secteurs minier, agricole, agroalimentaire, ainsi qu'aux infrastructures. Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention. Patrice GÉLARD Merci beaucoup, Monsieur le Président.

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