2. Une " nouvelle économie " ?

Depuis 1995, les Etats-Unis ont connu une croissance économique particulièrement forte, supérieure à 4 % en moyenne annuelle, sans pour autant que n'apparaissent de tensions inflationnistes, et alors que le taux de chômage était particulièrement bas. Les caractéristiques et la vigueur de cette croissance, concomitante avec la diffusion des technologies de l'information, a même semblé remettre en cause les axiomes macro-économiques, et notamment le lien entre chômage et inflation, à tel point qu'elle a été qualifiée de " nouvelle économie " .

L'économie serait ainsi entrée dans une ère durablement favorable où bien que la croissance soit forte, le chômage et l'inflation seraient bas. Le principal facteur de basculement dans cette nouvelle ère serait l'introduction des technologies de l'information, permettant une augmentation du rythme d'accumulation du progrès technique, entraînant une accélération de la productivité globale des facteurs.

Diverses études macro-économiques, généralement fondées sur l'exemple américain, accréditent cette thèse. Ainsi que nombre d'observateurs, votre commission estime que l'économie est en train de vivre une nouvelle révolution industrielle. Pourtant, il est à craindre que notre pays ne profite pas à plein de ses effets bénéfiques.

3. Un développement bridé par le carcan fiscal et social français ?

Une étude comparée des évolutions des différents pays industrialisés conduit à relativiser l'ampleur des développements récents du secteur des NTIC dans notre pays.

Le dernier rapport du Conseil d'analyse économique, placé auprès du Premier ministre, et consacré à la " Nouvelle économie " indique 29( * ) que, des quatre indicateurs retenus pour comparer le poids des NTIC dans le système productif en France et aux Etats-Unis (part dans le PIB, dans l'emploi, dans la recherche et dans l'investissement privé) ressort un diagnostic convergent : " Le poids du secteur dans l'économie est plus élevé aux Etats-Unis d'au moins 50%. Ce poids augmente très significativement aux Etats-Unis, surtout depuis 1995. Il a reculé en France dans la première partie des années 1990 et remonte lentement depuis peu. Au total, sur les dernières années, la France et les Etats-Unis ont plutôt divergé. "

De même, ce document souligne que plusieurs études montrent que la contribution des NTIC à la croissance de l'économie aurait été 50 à 150 % plus importante aux Etats-Unis qu'en France depuis le début des années 1990, et que cet écart, déjà préoccupant, s'est encore creusé depuis 1995, atteignant des ordres de grandeur de 200 à 400%.

Votre commission pour avis est très préoccupée par cette situation.


Sans qu'il soit besoin de revenir longuement sur un sujet débattu récemment au sein de votre commission, celui de l'expatriation des jeunes Français créateurs d'entreprises 30( * ) , force est de constater que ce phénomène est particulièrement manifeste dans le secteur des technologies de l'information.

Estimant préoccupant le départ à l'étranger des jeunes créateurs d'entreprise, particulièrement dans ce secteur, en ce qu'il traduit un rejet de l'environnement fiscal et légal français , la commission des affaires économiques a proposé plusieurs mesures à même de freiner le rythme de ces départs, concernant notamment l'impôt de solidarité sur la fortune, la fiscalité des " investisseurs providentiels ", ou le régime des stock-options.

Au-delà des changements ponctuels qu'elle préconise, la commission appelle de ses voeux un allégement significatif du taux des prélèvements obligatoires pesant sur les particuliers comme sur les entreprises.

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