III. LA LUTTE CONTRE L'IMMIGRATION IRRÉGULIERE : UN DÉFI D'AMPLEUR POUR LES FORCES DE SÉCURITÉ INTÉRIEURE

A. UNE TRÈS FORTE PRESSION MIGRATOIRE

L'Europe connaît, depuis 2015, une pression migratoire sans précédent à ses frontières. Selon les données collectées par l'agence européenne Frontex, 1,82 million de personnes en situation irrégulière ont été interpellées en 2015 au sein de la zone Schengen et dans les pays associés, contre 282 933 personnes l'année précédente.

Si l'année 2015 a atteint un pic, l'immigration irrégulière demeure à un niveau élevé : 511 228 personnes ont été interpellées en 2016, 147 460 entre le 1 er janvier et le 1 er août 2017.

Nombre d'interpellations de personnes en situation irrégulière au sein de la zone Schengen et dans les pays associés

Source : commission des lois du Sénat sur la base des données de l'agence Frontex

Les routes de l'immigration clandestine vers l'Europe demeurent fluctuantes et aléatoires, évoluant en fonction des moyens de lutte déployés et complexifiant l'intervention des forces de sécurité européennes. La voie de la Méditerranée orientale, principale porte d'entrée en 2015, s'est ainsi fortement réduite au cours des derniers mois, au bénéfice de la route de la Méditerranée centrale. Selon les informations communiquées par la direction centrale de la police aux frontières (DCPAF), une partie importante de l'immigration en provenance d'Afrique sub-saharienne transiterait également par la voie de la Méditerranée occidentale (Maroc et Espagne).

La France a été particulièrement touchée par l'évolution de la pression migratoire . Terre historique d'immigration, elle constitue également de plus en plus une zone de transits pour certains migrants souhaitant gagner le Royaume-Uni, l'Allemagne ou les pays scandinaves.

Malgré la baisse notable de l'immigration irrégulière au niveau européen, la police aux frontières constate une persistance de la pression migratoire aux frontières françaises . Au cours des neuf premiers mois de l'année 2017, 58 716 entrées irrégulières sur le territoire français par la voie terrestre ont été constatées, contre 42 158 en 2016 sur la même période, soit une augmentation de 39 %. En parallèle, sur la même période, 7 588 non-admissions sur le territoire ont été enregistrées aux frontières aériennes, contre 6 025 en 2016, soit une hausse de 26 %.

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