E. DES INQUIÉTUDES POUR LE SECTEUR DE LA PÊCHE

L'action n° 28 du programme n° 149, qui porte les crédits de l'État dédiés au soutien et au développement de la pêche maritime et de l'aquaculture augmente, dans le projet de loi de finances pour 2020, d'environ 1 M€ en autorisations d'engagement comme en crédits de paiement.

Toutefois, les rapporteurs pour avis renouvellent leurs inquiétudes relatives au sort réservé aux pêcheurs français dans le cadre du Brexit .

En l'absence d'accord spécifique sur cette question, toute privation d'accès aux eaux britanniques pour les bateaux de pêche français aura des effets mécaniques dramatiques pour l'économie littorale française.

D'un point de vue économique, le directeur des pêches maritimes et de l'aquaculture a confirmé aux rapporteurs pour avis que l'interdiction concernerait 527 navires au total, et plus spécifiquement les 180 navires qui réalisent plus de 20 % de leur chiffre d'affaires grâce à la pêche réalisée dans ces eaux.

En retenant cette chute d'activité, le Brexit aurait pour effet de mettre en péril le chiffre d'affaires de la pêche française pour environ 170 M€, soit environ un cinquième de l'activité annuelle.

En matière d'aménagement du territoire, les ports de Boulogne-sur-Mer et de Cherbourg qui réalisent plus de 50 % de leur activité dans les eaux britanniques seraient les plus exposés, tout comme certains armateurs bretons (qui y réalisent plus de 80 % de leur activité le plus souvent).

Au total, ce sont entre 1 400 emplois et 1 500 marins qui sont exposés à cette interdiction qui peut avoir lieu du jour au lendemain, sans compter l'effet sur les industries de transformation ou sur les employés des ports.

Le directeur a en outre confirmé aux rapporteurs pour avis que des indemnités à hauteur de 50 M€ environ, cofinancés par le FEAMP et des crédits nationaux, étaient d'ores et déjà budgétées afin de compenser la perte d'activité des marins concernés.

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