II. UNE POLITIQUE PUBLIQUE DE LUTTE CONTRE LES ADDICTIONS QUI S'INSCRIT DANS LA CONTINUITÉ DES PLANS PRÉCÉDENTS

A. LE PLAN NATIONAL DE MOBILISATION CONTRE LES ADDICTIONS 2018-2022

Le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022

6 axes

6 défis

Axe 1 : une prévention pour tous
et tout au long de la vie

protéger dès le plus jeune âge

Axe 2 : une meilleure réponse
pour les citoyens et la société
aux conséquences des addictions

mieux répondre aux conséquences
des addictions pour les citoyens et la société

Axe 3 : un engagement fort contre les trafics

améliorer l'efficacité
de la lutte contre le trafic

Axe 4 : la recherche et l'observation
au service de l'action

renforcer les connaissances
et favoriser leur diffusion

Axe 5 : un impératif : observer
et agir aussi au-delà de nos frontières

renforcer la coopération internationale

Axe 6 : mobiliser dans les outre-mer

créer les conditions de l'efficacité de l'action publique sur l'ensemble du territoire

Le nouveau plan national de mobilisation contre les addictions , couvrant la période 2018-2022, plusieurs fois annoncé puis reporté , a finalement été validé par le Premier ministre le 19 décembre 2018 . Il tient en partie compte des préconisations formulées naguère, notamment par votre commission :

• Améliorer l'information : la première priorité consiste à clarifier le discours public sur les risques et dommages liés à l'alcool et au cannabis - notamment à l'attention des jeunes.

• Respecter l'équivalence des soins entre milieu ouvert et milieu carcéral . La priorité n° 10 consiste ainsi à diminuer les risques pour les personnes sous main de justice.

• Trois addictions sans substance sont prises en compte : les écrans, les jeux vidéo et les jeux de hasard et d'argent. Le programme d'études de l'OFDT devrait en porter la trace.

• Les phénomènes addictifs outre-mer devraient enfin faire l'objet d'une attention spécifique du plan (axe 6).

De plus, un arrêté du 15 juillet 2019 a réduit de trois à un an la durée minimale de fonctionnement des salles de consommation à moindre risque et ouvert leurs portes aux consommateurs autres qu'injecteurs - aux inhalateurs, par exemple. L'ouverture d'un nouveau centre est hélas retardée par la perspective des prochaines élections municipales.

Le nouveau plan suscite également un certain nombre d'interrogations :

D'abord, il contient, comme les précédents, plus de 200 mesures . Votre commission a déjà alerté le Gouvernement sur le risque de brouillage de la politique menée et de saupoudrage des crédits qui y sont associés.

Ensuite, aucune mesure significative - sur le prix ou la publicité par exemple - ne renforce l'arsenal de lutte contre les addictions à l'alcool . La préférence est donnée au renforcement du contrôle de l'interdiction de vente aux mineurs.

Les mesures relatives à la consommation de cannabis mettent surtout l'accent, comme précédemment, sur les compétences psychosociales , ce qui n'est pas suffisant . Une campagne sanitaire nationale serait bienvenue - la dernière remonte à 2005. Le marché du cannabis est évalué à 1,1 milliard d'euros - soit la moitié du marché national des drogues illicites -, et a donné lieu en 2017 à la saisie de 20 tonnes, contre 5,6 en 2013, de produits de plus en plus dosés.

Enfin et surtout, la création par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 d'un fonds de lutte contre les addictions au sein de la Caisse nationale d'assurance maladie , dont la gouvernance a été mise en place par un décret du 21 juin 2019, fait perdre en lisibilité à l'action publique.

La gouvernance du fonds est assurée par un conseil d'orientation stratégique et un comité restreint. Le premier, qui formule des propositions d'orientations et d'axes d'intervention à financer en priorité et évalue les actions financées par le fonds, réunit tous les acteurs impliqués, associatifs et administratifs. Le comité restreint, qui émet un avis sur les actions proposées par le conseil d'orientation stratégique, est composé des directeurs des administrations concernées et présidé par le directeur général de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie.

La Mildeca est membre des deux organes. Sa force d'intervention est cependant sans commune mesure avec celle du fonds, doté en 2019 de 120 millions d'euros répartis ainsi :

• Plus de 46 millions investis dans l'aide à l'arrêt du tabac.

• 32 millions pour soutenir des projets en régions.

• Près de 18 millions pour les projets nationaux de la société civile.

• Plus de 13 millions investis dans la recherche.

• 11 millions pour la mise en place de nouvelles campagnes de marketing social.

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