CHAPITRE II -
LES CRÉDITS
CONSACRÉS
À LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET AU
CLIMAT
Réunie le 3 décembre 2025, la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, suivant son rapporteur pour avis Fabien Genet, a émis un avis favorable à l'adoption des crédits relatifs à la transition énergétique et au climat inscrits au projet de loi de finances pour 2026, sous le bénéfice de l'adoption d'un amendement réaffectant 100 millions d'euros du fonds vert vers le fonds territorial climat, afin de donner aux collectivités territoriales les moyens nécessaires pour conduire leurs projets de transition.
La transition écologique progresse, mais demeure fragilisée dans un contexte de contrainte budgétaire. Alors que les besoins d'investissement doivent doubler d'ici 2030 pour atteindre nos objectifs climatiques, les soutiens publics stagnent. Dans ce contexte, la commission souligne l'urgence de renforcer la cohérence des signaux-prix entre gaz et électricité et d'éviter les politiques de « stop and go » qui renchérissent la transition.
Le soutien public aux énergies renouvelables électriques augmente mécaniquement en 2026 sous l'effet de la baisse des prix de l'électricité. S'il reste onéreux, ce mécanisme a permis une forte baisse des coûts unitaires, en particulier dans le photovoltaïque. La commission se félicite des mesures visant à améliorer l'efficience du dispositif, ainsi que du maintien du fonds chaleur, outil stratégique pour la souveraineté énergétique et la décarbonation.
La rénovation énergétique demeure un point de tension : malgré une hausse des rénovations d'ampleur, MaPrimeRénov' a été suspendue en 2025 faute de crédits, et la stagnation prévue en 2026 fait peser un risque de répétition. Le basculement vers un financement du dispositif par certificats d'économie d'énergie impose enfin une vigilance accrue, en raison de la forte volatilité de leur prix.
I. FINANCEMENT DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE : UN DOUBLE IMPÉRATIF DE COHÉRENCE ET D'EFFICACITÉ
A. FAIRE PLUS AVEC AUTANT : LE FINANCEMENT DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE À L'ÉPREUVE DE LA CONTRAINTE BUDGÉTAIRE
La deuxième édition de la stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique2(*) confirme un diagnostic désormais bien établi : l'écart entre les besoins d'investissement et la trajectoire réellement empruntée continue de se creuser. En 2024, 113 milliards d'euros ont été consacrés aux actifs bas carbone. Pour tenir les objectifs de décarbonation à l'horizon 2030, cet effort devra être au moins doublé.
Or, en 2025, les soutiens publics mobilisés par l'État en faveur de la transition écologique - tels qu'ils apparaissent dans le rapport sur l'impact environnemental du budget, dit « budget vert » - demeurent globalement inchangés, dans un contexte de redressement des finances publiques.
Source : Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable à partir du rapport sur l'impact environnemental de l'État, dépenses hors service public de l'énergie et mesures exceptionnelles
Dans cette équation budgétaire contrainte, deux impératifs doivent guider l'action publique : assurer la cohérence des financements et maximiser l'efficacité de chaque euro investi.
* 2 Stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique (SPAFTE) 2025.


