C. DES CONSÉQUENCES SÉRIEUSES POUR CERTAINS ACTEURS DE LA FILIÈRE, UNE ACTION RAPIDE DU CNC
1. Une production qui se maintient...
Avec 309 films agréés en 2024, la production de films français était en hausse par rapport aux 298 films produits en 2023 (+ 3,7 %) et dépassait le niveau d'avant crise. En 2024, les investissements totaux dans les films d'initiative française atteignaient 1,2 Md€, en progression de 4,2 % par rapport à 2023, pour un nombre de films en baisse de 2,1 % (+ 19,7 % par rapport à la moyenne 2017-2019, pour un nombre de films stable à - 0,9 %). Ce niveau d'investissement est le troisième plus haut des 20 dernières années. On observait cependant en 2024 une diminution du montant des investissements dans les films dits « du milieu » (entre 4 M€ et 7 M€ de budget). Cette bonne santé de la production semble se confirmer en 2025.
2. ...mais des exploitants qui souffrent de la baisse de la fréquentation
Qu'elle soit d'origine conjoncturelle ou structurelle, la baisse de la fréquentation a frappé de plein fouet les exploitants de salles. Ces difficultés se sont combinées avec une poursuite du gonflement des charges et les loyers, avec la diminution des aides de certaines collectivités et avec les conséquences d'un taux d'endettement pour certains trop élevé, du fait des investissements importants réalisés pour se moderniser pendant la crise sanitaire et dont le remboursement arrive au plus mauvais moment. Selon le CNC, la situation est pour le moment sérieuse sans être catastrophique, avec un solde entre les ouvertures et les fermetures de salles en 2025 négatif de quelques unités.
3. Une aide rapidement mise en place par le CNC pour franchir ce cap difficile
Afin de soutenir les exploitants, le CNC a pris deux mesures exceptionnelles :
· le soutien automatique à l'exploitation a été augmenté de 5 millions d'euros ;
· une avance sur ce soutien automatique a été débloquée pour les petits et moyens exploitants, pouvant aller jusqu'à 3 années de soutien généré, leur permettant notamment de faire face aux échéances d'emprunts contractés pour se moderniser.
Ce dernier dispositif a montré son utilité, avec environ 120 dossiers constitués, dont environ 70 entrent dans les critères fixés par le CNC et devraient donc être acceptés.
Au-delà de l'aide du CNC, les autres partenaires du cinéma, comme l'Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC) ou les établissements bancaires ainsi que les collectivités locales, sont susceptibles de développer des actions de soutien à l'exploitation.