EXAMEN PAR LA COMMISSION

Dans une séance tenue le mercredi 28 octobre 1998, sous la présidence de M. Jean François-Poncet, président, la commission a procédé à l'examen du rapport pour avis de M. Michel Souplet sur les crédits consacrés au commerce extérieur dans le projet de loi de finances pour 1999.

Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.

M. Charles Revet a souhaité savoir si la progression de l'excédent commercial français résultait d'une diminution des importations ou d'une augmentation des exportations et a demandé des précisions sur la répartition de cet excédent par secteur d'activité.

M. Bernard Murat a souligné que les Etats-Unis disposaient, grâce au dollar, d'une arme de poids dans les négociations internationales telles que les négociations du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade). Il a estimé qu'en matière de développement international, les PME étaient -comme l'avait bien compris M. Jean-Pierre Raffarin lorsqu'il était ministre en charge des PME- dans des situations extrêmement variables selon leur taille et leur zone d'implantation. Il a regretté que le commerce extérieur français soit excessivement engagé en direction de zones économiques peu dynamiques ou non solvables comme la Russie. Il a en conséquence appelé de ses voeux, d'une part, une diminution des charges des entreprises, d'autre part, une modulation des aides au développement international des PME en fonction de leur taille et enfin un renforcement de l'action de la Coface en faveur des entreprises exportatrices.

M. François Gerbaud a souhaité connaître l'impact des délocalisations sur le commerce extérieur français et avoir des précisions sur l'influence de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD) sur nos relations commerciales avec les pays de l'est.

M. Gérard César a évoqué le rôle des chambres consulaires en matière de soutien des PME à l'exportation.

M. Jean-Paul Emin s'est interrogé sur l'impact qu'aurait une baisse de 10 % de la parité entre le dollar et l'euro.

M. André Ferrand a souligné que la création d'un service national volontaire était un enjeu majeur pour le maintien de la présence à l'étranger de coopérants du service national en entreprise. Il a indiqué que l'avant-projet de loi présenté au premier ministre, dont il avait eu connaissance, semblait satisfaisant, mais que, compte tenu du calendrier parlementaire, il ne serait examiné que l'année prochaine. Il a demandé, à ce propos, si le Sénat ne pouvait pas insister auprès du Gouvernement pour que l'examen de ce projet de loi soit avancé.

M. Jean-Pierre Raffarin a rappelé que les dispositifs d'aides aux PME étaient un des thèmes de réflexion du groupe d'études " nouvelles entreprises et territoire ".

En réponse aux intervenants, M. Michel Souplet, rapporteur pour avis, a apporté les précisions suivantes :

- la progression de l'excédent du commerce extérieur français en 1997 résulte avant tout d'une progression de 13,8 % de nos exportations. Tous les secteurs ont contribué à l'amélioration du solde commercial de la France, à l'exception de l'énergie ;

- la domination actuelle du dollar constitue, en effet, un atout pour l'économie américaine. De ce point de vue, la création de l'euro devrait permettre de rétablir un équilibre plus favorable à l'Europe ;

- on peut regretter à juste titre que les instruments de soutien aux exportations des PME ne se fassent pas en fonction de la taille des PME. Il faut surtout souligner que cette politique ne dispose pas encore de moyens suffisants. Ces crédits sont deux fois moins élevés que ceux que l'Allemagne ou l'Italie consacre au développement international des PME ;

- le réseau des chambres consulaires joue un rôle tout à fait positif en matière de soutien aux exportations des PME. Leur rôle est d'autant plus efficace qu'elles se regroupent pour créer, au niveau départemental, un guichet unique de l'aide aux exportations ;

- le secrétaire d'Etat au commerce extérieur a indiqué qu'il ne disposait pas encore d'étude d'impact sur le projet de création d'un service national volontaire. Il serait également nécessaire de l'interroger sur le calendrier de la mise en place de cette réforme.

M. Jean François-Poncet, président, a précisé que les accords du GATT n'avaient pas été négociés en dollars car, de façon générale, ces accords ne faisaient pas référence au taux de change, ce que l'on pouvait, d'ailleurs, regretter. Il a également souligné que, contrairement à la situation qui prévalait il y a une dizaine d'années, les échanges extérieurs français étaient excédentaires non plus seulement avec des pays en voie de développement, ou avec des pays peu solvables, mais également avec des pays industrialisés.

La commission a donné à l'unanimité un avis favorable aux crédits consacrés au commerce extérieur dans le projet de loi de finances pour 1999.

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