B. TROUVER DE NOUVEAUX FINANCEMENTS POUR LE FSV ET LE F2R

Créé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999, le fonds de réserve des retraites a pour objet d'alimenter à partir de 2020 et jusqu'en 2040, les différents régimes de retraite, par les sommes qui auront été mises en réserve.

D'abord géré par le fonds de solidarité vieillesse, le FRR a été transformé, par le titre II de la loi n° 2001-624 du 17 juillet 2001, en établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle de l'État.

Son financement provient de ressources très diverses :

- une part de la contribution sociale de solidarité sur les sociétés (CSSS) ;

- les excédents éventuels de la CNAV et du FSV ;

- le prélèvement de 2 % sur les revenus du capital ;

- le produit des licences téléphoniques « UMTS », ainsi que des versements de la Caisse des dépôts et des Caisses d'épargne ;

- des intérêts de placement ;

- ainsi que des recettes de privatisation.

a) Le fonds de réserve des retraites doit trouver un second souffle

Dans son rapport de septembre 2003 consacré à la sécurité sociale, la Cour des comptes a mis en évidence que les ressources fiscales permanentes du Fonds de réserve des retraites (F2R) ne représentaient que 28 % des recettes cumulées du fonds et même 19 % pour les seules recettes de l'année 2002.

Le F2R se trouve ainsi confronté à un problème d'alimentation qui provoque un retard croissant par rapport au plan de marche initial. Compte tenu du contexte actuel des finances publiques et des équilibres des régimes sociaux, le Gouvernement ne peut actuellement doter le fonds de mesures nouvelles mais envisage, dès que possible, de lui attribuer des recettes tirées de futures privatisations.

Notre collègue Alain Vasselle avait déjà souligné en 2001, dans son rapport d'information consacré au Fonds de réserve des retraites, le retard pris par rapport au plan de financement d'origine. L'objectif initial était de disposer, à l'horizon 2020, d'un montant total de réserve de 152 milliards d'euros de réserves (dont 102 milliards d'euros de capital et 50 milliards d'euros provenant d'intérêts capitalisés). Il ne sera pas atteint : il aurait fallu pour cela respecter un montant annuel moyen d'abondements de 4 à 5 milliards d'euros, ce qui n'a pas été le cas.

Ce fonds disposait de 12,8 milliards d'euros au 31 décembre 2002 et pourrait atteindre 16,5 milliards à la fin de cette année et 19 à 20 milliards d'euros à la fin 2004. Il a donc acquis une taille critique non négligeable. Le problème réside essentiellement dans le caractère exceptionnel des abondements et dans la diminution régulière de leur montant annuel.

Les comptes du F2R

(en millions d'euros)

 

1999

2000

2001

2002

p2003

p2004

PRODUITS

306,4

2.866,0

3.862,0

5.837,4

3.726,9

3.202,1

CSSS

304,9

 
 
 
 
 

Excédent FSV

 
 

286,6

0,0

 
 

Excédent CNAVTS (N-1)

 

767,4

483,5

1.518,2

1.662.3

1519,5

Prélèvement de 2 % sur les revenus du capital

 

890,0

971,9

1.115,5

1156,4

1165,5

Caisses d'épargne

 

718,2

718,2

718,2

492,5

 

Versement CDC

 

457,3

 
 
 
 

Licences téléphoniques UMTS

 
 

1.238,5

619,2

 
 

Recettes de privatisation (ouverture du capital ASF, Crédit Lyonnais...)

 
 

0,0

1.600,0

 
 

Réserves de la Caisse de prévoyance sociale de Mayotte

 
 
 
 

81,8

0,0

Intérêts des placements

1,5

33,1

163,3

266,4

333,9

517,2

Produits sur cessions de titre

 
 

0,0

 
 
 

CHARGES

0,2

3,4

21,9

3,6

20,4

20,0

Frais de gestion administrative

 

0,0

0,0

0,0

20,4

20,0

Fiscalité

0,2

3,4

15,7

0,0

 
 

Charges sur cessions de titre

 
 

6,2

3,6

 
 

Résultat net

306,3

2.862,7

3.840,1

5.833,8

3.706,5

3.182,1

Solde cumulé

306,3

3.168,9

7.009,0

12.842,8

16.550,1

19.732,2

Source : CCSS septembre 2003 (en italique : estimations)
p : prévisions

En définitive, il conviendra, lorsque la conjoncture économique et budgétaire sera meilleure, de donner un second souffle au F2R. Ce dernier représente, d'ailleurs, un enjeu important pour les grandes entreprises françaises. Disposer d'un actionnariat stable, composé d'investisseurs nationaux, favorise le maintien sur son territoire des centres de décision économiques. Et le F2R est susceptible de devenir un investisseur institutionnel de premier plan, alors que notre pays en manque. Près de 45 % du capital des entreprises cotées à l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris appartiennent aujourd'hui, en effet, à des investisseurs étrangers, principalement anglo-saxons.

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