f) Reconduction des crédits de la coopération militaire et de défense

Après avoir diminué de plus de 10 % en 2003, les crédits de coopération militaire et de défense avec les Etats en développement (69,5 % de l'ensemble du chapitre) sont reconduits à 65 millions d'euros . La réduction progressive des crédits depuis 1999 constituait une conséquence de la réforme de la coopération militaire. Cette réforme, dont les principes ont été posés par le Conseil de Défense du 3 mars 1998, a été achevée en 2001 et se traduit principalement par un redéploiement des crédits d'Afrique subsaharienne vers de nouveaux partenaires (en particulier l'Europe centrale et orientale où les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont actifs depuis plusieurs années) d'une part, et par la réorientation des actions de substitution, considérées comme sécurisantes et inhibantes, vers des projets pluriannuels définis en partenariat d'autre part (programme RECAMP 32( * ) , démarche conjointe avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour la mise en place d'écoles de maintien de la paix en Afrique de l'ouest, etc.). L'aide en matériel obéit désormais à des conditions bien définies et tend à diminuer. La réduction du nombre de coopérants militaires (qui seront 349 en 2004, soit une diminution de douze personnes par rapport à 2003 33( * ) ) a en outre été compensée par un plus large recours à des missions ciblées et de courte durée et un effort de formation des militaires locaux. A compter de 2004, un comité d'orientation stratégique interministériel sera chargé de fixer les orientations de cette coopération 34( * ) , qui devrait privilégier l'année prochaine l'Afrique subsaharienne, le Maghreb, le Liban, l'Europe orientale et les Etats du Pacifique sud.

La direction de la coopération militaire et de défense a engagé, depuis l'exercice 2000, un effort de réduction des reports qui affectent chroniquement ce chapitre et est largement concerné par les mesures de reports obligatoires qu'impose la régulation budgétaire. Le ministère souligne en outre que ces reports de crédits correspondent à des reports de charges, liés à « la nature particulière des actions menées et au caractère interministériel de ces actions ».

Votre rapporteur spécial n'est pas persuadé que le redéploiement effectué au détriment de l'Afrique soit de nature à soutenir réellement les nombreux pays récemment fragilisés par de graves crises internes.

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