b) Une ventilation géographique et sectorielle appropriée
La ventilation géographique et sectorielle des projets financés en 2002 et 2003 est cohérente avec les priorités affirmées de la France en matière de coopération. Le continent africain a recueilli près de 83 % des nouveaux projets pays au cours des trois premiers trimestres de cette année, et la répartition entre les différents secteurs sur la même période apparaît équilibrée. Votre rapporteur déplore toutefois un recul de l'éducation par rapport à 2002, au profit de projets culturels plus ou moins « vaseux » qui ne contribuent pas le plus directement au développement, si l'on met à part les avantages qu'en tirent ceux qui les proposent ou les réalisent. La promotion de la culture est en effet un « luxe » que la plupart des pays les moins avancés ne peuvent encore se permettre. L'évaluation du Fonds Social de Développement a également été menée par le bureau d'études EVALUA, et une rationalisation de la procédure de validation est amorcée. Depuis fin 2001, la DGCID encourage en effet les services et postes à présenter leurs projets le plus tôt possible en début d'exercice, afin d'éviter les traditionnels engorgements de fin d'année. Enfin la réforme comptable du FAC/FSP s'organise en application de la circulaire interministérielle du 4 janvier 2002, mais ne pourra être achevée que d'ici quelques années.
Répartition sectorielle provisoire
(en millions d'euros) |
|
Répartition provisoire par région et par type de projet de l'enveloppe d'AP (en millions d'euros) |
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AP décidées au 15/09/2003 |
Part de chaque secteur |
Rappel part 2002 |
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Montant |
Part |
|
Institutionnel |
32,3 |
22,9 % |
34,7 % |
|
Afrique australe et Océan indien |
8,2 |
12,4 % |
|
Société Civile |
19,5 |
13,9 % |
13,7 % |
|
Afrique centrale |
17,3 |
26,3 % |
|
Santé |
10,8 |
7,7 % |
6,5 % |
|
Afrique de l'ouest |
29 |
44,1 % |
|
Education |
14,4 |
10,2 % |
16,8 % |
|
Asie du sud-est |
3,2 |
4,9 % |
|
Culturel |
24,3 |
17,2 % |
2,4 % |
|
Caraïbes et Pacifique |
1,7 |
2,5 % |
|
Fonds Social de développement |
16,8 |
11,9 % |
11,9 % |
|
CICID |
2 |
3 % |
|
Recherche |
17,3 |
12,3 % |
13,2 % |
|
Maghreb |
4,5 |
6,8 % |
|
Inter sectoriel |
5,6 |
3,9 % |
0,7 % |
|
TOTAL FSP pays |
65,9 |
100 % |
|
|
|
100 % |
100 % |
|
|
|
46,7 % |
|
Total AP décidées au 15/09/03 |
141,1 |
81,5 % |
|
|
Projets inter-Etats |
4 |
2,8 % |
|
AP 2003 restantes au 15/09/03 |
32,1 |
18,5% |
|
|
Projets mobilisateurs |
71,2 |
50,5 % |
|
Source : ministère des affaires étrangères |
Conclusions de l'évaluation du Fonds Social de Développement par le bureau d'études EVALUA
La
société EVALUA a réalisé une évaluation du
dispositif FSD sur la période 1996-2002, qui confirme une nette
évolution des interventions des postes en faveur de la
société civile, sur le plan quantitatif et qualitatif. Les
opérations sont en général - individuellement - de bonne
qualité, et la société a formulé les conclusions et
recommandations suivantes.
1 - Bilan
- l'orientation « sociale » et
« société civile » des FSD est
confirmée dans tous les pays : la proportion des fonds
consacrée à l'État est en moyenne de 21 %. Les
structures associatives et ONG sont les principales organisations
bénéficiaires avec 43 % des fonds, alors même que les
conseillers de coopération ont une connaissance peu approfondie de ce
milieu. Les
FSD sont pour les postes davantage un moyen de financer des
projets d'une certaine échelle, que l'outil d'une stratégie
organisée d'établissement de relations de la France avec la
société civile nationale
.
- l'utilisation des FSD par les SCAC ne s'inscrit pas non plus dans une
stratégie de relation avec les autres bailleurs. La
complémentarité qui pourrait exister entre les FSD et les fonds
multilatéraux (PAM, UE, BM ...) n'est que très rarement
recherchée ;
- apporter une aide à des pauvres est un objectif, au moins implicite,
des personnes qui gèrent et attribuent les fonds FSD. Cependant ce
n'est pas un critère souvent évoqué de manière
explicite ;
le ciblage relève parfois d'une logique caritative
.
Les projets bénéficiant plus aux femmes qu'aux hommes sont
très minoritaires ;
- la viabilité des projets financés, ou a minima le fait qu'ils
produisent leurs effets sur la durée initialement prévue, est un
souci constant des responsables de la coopération française dans
chacun des pays étudiés ;
- le dispositif est orienté sur l'investissement physique
(constructions, équipements ...). Il ne finance pas explicitement, et
ne réalise que rarement, d'accompagnement social auprès des
groupes de population visés par les projets ;
- s'agissant de la gestion stricto sensu des enveloppes et des projets FSD, les
capacités manifestées par les SCAC apparaissent globalement
satisfaisantes. Le recours à du personnel national, en complément
du personnel expatrié, est très peu pratiqué.
Le souci
d'évaluation
ex post
est en général
inexistant
;
-
la visibilité des FSD est habituellement nulle. La communication
sur ces projets est en général inexistante
. L'image positive
repose sur l'appropriation des projets par des acteurs nationaux. Elle devrait
reposer sur un tissu de relations avec la société civile
plutôt humaines que financières. Or le mode de gestion actuel des
FSD ne le favorise guère ;
- l'articulation des projets FSD avec le reste de la coopération
française, sur les mêmes secteurs, et la capitalisation de
l'expérience FSD (par les assistants techniques) ne suffisent pas, de
l'avis des évaluateurs, à la valorisation des « bonnes
pratiques » sur FSD.
2 - Recommandations
- les évaluateurs recommandent de maintenir le dispositif, de mieux le
faire connaître et de consacrer l'appellation « Fonds social de
développement » ;
- les évaluateurs proposent de
distinguer sept types d'actions
finançables sur FSD, regroupés sous trois
« guichets »
: (1) investissement local, petit projet
expérimental, action ciblée en faveur d'un groupe
défavorisé, appui aux promoteurs de droit humain et
démocratie, (2) capitalisation (sur les projets FSD) et diffusion
d'information (sur les droits de l'homme), (3) "État et actions
d'urgence" ;
- une
cellule de gestion des FSD bien identifiée
et
chargée de la totalité de ce fonds devrait être mise en
place dans chaque pays. Le pouvoir et l'information des partenaires nationaux
devraient être accrus dans la phase amont du cycle de projet relative
à l'instruction et la sélection des projets ;
- les rapports de présentation au comité des projets FSP de
nouveaux projets FSD devraient comporter un rapport final d'exécution
sur les enveloppes FSD anciennes, comprenant une auto-évaluation ex post
de leurs forces et faiblesses.
Le principe d'une refonte de l'instruction de la circulaire de 1996 relative
aux FSD était suspendue aux résultats de l'évaluation.
Elle est désormais en chantier.
Source : ministère des affaires étrangères