2. Les observations analogues de la Cour des Comptes
Dans le
cadre de son rapport public particulier d'avril 2003 relatif à la
gestion du système éducatif,
la Cour des Comptes a
formulé des observations concourantes sur les disparités de
taux de réussite aux diplômes :
«
Force est de constater de très fortes
disparités entre filières
. Pour le DEUG, la formation
la plus sélective est le droit (taux de réussite de 73 %
quel que soit le nombre d'années pour y parvenir), la moins
sélective, les STAPS (91 %). Pour la licence et la maîtrise,
les taux se situent à 73 % et 72 % en droit alors qu'ils sont
en langues de 57 % et de 33 %.
Les écarts entre les
universités sont tout aussi importants.
Par exemple, dans les
formations en droit, les taux de réussite vont du simple au triple selon
les établissements.
L'amplitude de ces écarts ne s'explique pas par des
considérations socio-économiques car certaines universités
proches, voire même limitrophes, obtiennent des résultats
très différents. Elle ne s'explique pas plus par la taille des
établissements, ni par leur caractère multidisciplinaire ou, au
contraire, spécialisé. Aucun élément, en dehors des
caractéristiques pédagogiques et des spécificités
d'organisation de chaque université, ne semble donc expliquer la
réussite de certains établissements, que ni l'ancienneté,
ni la réputation, ni le niveau de dotations en enseignants ou en moyens
budgétaires ne distinguent particulièrement. En l'absence
d'études comparatives entre les universités et d'analyse sur les
facteurs de leurs performances contrastées,
le ministère de
l'éducation nationale n'est pas à même d'expliquer ces
phénomènes
.
Pour éclairer ces derniers, le ministère devrait être en
mesure, ce qui n'est pas le cas, de lever les incertitudes concernant la
connaissance et l'interprétation des performances des
établissements. Il n'existe pas encore d'étude
systématique et fiable des taux de réussite aux différents
diplômes. Les études du ministère portant sur les chances
de réussite des étudiants durant leur parcours de formation sont
lacunaires et sujettes à caution. S'il existe des données sur les
DEUG, le ministère n'a pas encore publié de données sur
les probabilités qu'ont les bacheliers d'obtenir des diplômes tels
que la licence ou la maîtrise. Le panel de bacheliers 1996
élaboré par la DPD devrait permettre une meilleure connaissance
statistique, mais il n'a que cinq ans de recul, ce qui est trop court pour
analyser les parcours d'étudiants. Par ailleurs, la base de
données SISE qui recense les étudiants par diplôme et les
enquêtes annuelles sur les diplômes obtenus souffre d'incertitudes
sur les informations communiquées par les universités. Des
erreurs ont notamment entaché certaines années l'identification
des étudiants. L'amélioration de l'information est une
préoccupation du ministère mais on ne peut pour l'instant que
relever des divergences inexpliquées entre les diverses sources
d'information
».