C. LA GOUVERNANCE DU SYSTÈME DE DISTRIBUTION DE LA PRESSE DOIT RELEVER PLUSIEURS DÉFIS MAJEURS

La réforme des mécanismes de régulation du système de distribution de la presse est indispensable et urgente. Elle doit permettre de mettre en place une gouvernance du système coopératif de distribution associant aussi bien les professionnels du secteur que des personnalités indépendantes et impartiales dans le cadre d'instances de régulation aux missions et aux compétences clairement définies.

Un nouveau modèle de régulation devra s'attacher à faciliter la mise en oeuvre de chantiers prioritaires :

- la modernisation du métier de vendeur de presse : l'amélioration des performances des diffuseurs de presse passe, en particulier, par une plus grande marge de manoeuvre sur le plan commercial, à partir de deux moyens : l'assortiment et le plafonnement des quantités de titres servis aux points de vente. Le niveau 3 est confronté, en effet, à des problèmes d'offre auxquels l'ensemble du secteur doit apporter des réponses rapides. Des prix de vente élevés, un renouvellement éditorial insuffisant au sein des familles de presse porteuses couplé à une multiplication de titres éphémères de qualité médiocre fragmentant la diffusion, la fermeture des points de vente 7 ( * ) , des linéaires surchargés, etc. : autant de problèmes qui menacent l'avenir de la vente au numéro. La grande majorité des acteurs de la distribution de la presse estime que le principal obstacle au dynamisme de la vente au numéro est à rechercher dans des conditions d'exposition de la presse inadaptées aux attentes de la clientèle. L'inadéquation de l'approvisionnement se traduit ainsi par des volumes d'invendus considérables et un abus d'occupation des espaces d'exposition ;

- une trop faible attractivité du métier de diffuseur de presse, liée notamment à une rémunération très insuffisante. Le diffuseur spécialiste de la presse perçoit une rémunération moyenne de 17,7 % en France, soit bien en-deçà du taux de commission moyen de leurs confrères européens, de 25 %. La revalorisation du métier de diffuseur ne peut durablement s'appuyer uniquement sur le soutien financier exceptionnel consenti par l'État (une enveloppe de 12 millions d'euros sera consacrée en 2011 aux diffuseurs spécialisés : environ 8 000 diffuseurs devraient ainsi bénéficier de 1 500 euros). Le diffuseur doit être en mesure de se réapproprier sa fonction commerciale. Pour ce faire, des efforts en matière de formation et de professionnalisation du métier de diffuseur ont été engagés. Le Centre de formation aux métiers de diffusion de la presse (Cefodip, association créée en 1987 à l'initiative des éditeurs, des sociétés de messageries de presse, du SNDP et de l'Union nationale des diffuseurs de presse) propose des stages de formation aux acteurs de la commercialisation des produits de la presse. En 2010, les stages les plus demandés ont été ceux en lien avec le merchandising, l'Internet et la mesure de la rentabilité du rayon presse.


* 7 29 921 points de vente actifs en 2010, soit 455 de moins qu'en 2009, soit le plus mauvais chiffre enregistré depuis quatre ans ; parallèlement, des points de vente complémentaire se créent : ils sont près de 2 500, soit plus de 12 % de la totalité des points de vente (338 de plus en 2010).

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