B. UNE RELATION FRANCO-COLOMBIENNE SOUTENUE

1. Des échanges commerciaux dynamiques

Les échanges commerciaux entre la France et la Colombie ont triplé entre 2004 (490 millions d'euros) et 2013 (1,582 milliard d'euros) . La France enregistre un excédent commercial depuis 2006 qui fluctue au gré des livraisons aéronautiques à la compagnie Avianca (Airbus et désormais ATR). Cette dynamique devrait se prolonger grâce à la commande en avril 2015, par la compagnie nationale colombienne Avianca, de 100 Airbus de type A320 Neo (10,6 milliards de dollars).

En 2015, les exportations françaises se sont établies à 841 millions d'euros (-14,4% par rapport à 2014) et nos importations en provenance de Colombie à 380 millions d'euros (+4,6%), générant un excédent de 461 millions d'euros pour la France (contre 619 millions d'euros en 2014 et 525 millions d'euros en 2013). Il s'agit du 4ème excédent français sur le continent (derrière celui réalisé avec le Brésil, le Mexique et l'Argentine) et le 28ème dans le monde (20ème en 2014).

Au plan mondial, la Colombie est le 56ème client de la France , reculant de 4 rangs par rapport à 2014. La performance de nos exportations vers l'Amérique latine en général ayant été nettement plus favorable (+11,8%), la Colombie redescend à la 4ème place, derrière le Brésil (4,8 milliards d'euros, en hausse de 11,7%), le Mexique (+ 26,5% à 3,2 milliards d'euros) et l'Argentine (+44,7% à 1,29 milliards d'euros). Elle reste en revanche notre premier débouché au sein des pays andins (hors Chili), nos exportations vers ce pays représentant davantage que vers le total des 4 autres: Venezuela (280 millions d'euros), Pérou (250 millions d'euros), Equateur (145 millions d'euros) et Bolivie (55 millions d'euros).

La baisse de 141 millions d'euros de nos exportations est liée à la diminution de nos exportations d'avions (en repli de 178 millions d'euros), qui représentent tout de même 34,3% du total (288 millions d'euros) contre 47,5% en 2014. Les exportations françaises hors aéronautique progressent de 7,13%. Cette performance n'est pas généralisée à l'ensemble des grandes rubriques : l'agro-alimentaire enregistre en effet un net repli (-15,6% à 23 millions d'euros), de même que les produits agricoles, dont nos exportations s'effondrent (-67,4%), dans des volumes qui deviennent au demeurant anecdotiques (2,5 millions d'euros en 2015).

Nos quatre principaux postes d'exportations sont : les préparations pharmaceutiques (+11,7% à 100 millions d'euros), les pièces et accessoires pour véhicules automobiles (en lien avec la présence industrielle de RENAULT dans l'Antioquia ; + 4,3% à 46 millions d'euros), les véhicules automobiles (+31,8% à 35,7 millions d'euros) et enfin le matériel de levage et de manutention , en progression de 145% à 19,6 millions d'euros.

Selon l'institut national des statistiques, les exportations colombiennes, exprimées en dollars, ont enregistré en 2015 un recul de 34,9%, les hydrocarbures contribuant à hauteur de 31,3 points à cette baisse. Dans ce contexte, le marché français a fourni en 2015 à l'appareil exportateur colombien un de ses rares motifs de satisfaction : nos importations en provenance de Colombie ont en effet progressé de 4,6% à 380 millions d'euros, soit à un rythme plus rapide que le total des importations françaises (+0,8%). La Colombie reste notre 74 ème fournisseur , derrière la Serbie et juste devant l'Equateur. Elle n'est toutefois que notre 6ème fournisseur latino-américain, devancée en 2015, outre par nos premiers clients à l'exportation, par le Chili (1,03 milliard d'euros) mais aussi par le Pérou (430 millions d'euros, en hausse de 32,1%, ce qui lui permet désormais de dépasser la Colombie dans le classement de nos fournisseurs).

Les exportations colombiennes vers la France sont constituées principalement d'hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives, pour 46,5% du total.

Six secteurs d'importation représentent chacun plus de 10 millions d'euros : la houille (39,5% du total, soit 150,3 millions d'euros, en baisse de 2,2%), les fruits tropicaux et subtropicaux (en forte hausse - +45,3% - pour atteindre 49,5 millions d'euros, soit 13% du total), les articles de joaillerie et bijouterie (9,42%, en hausse de 27,8% à 37,8 millions d'euros), les plantes à boisson (7,23%, en baisse de 7,4% à 27,5 millions d'euros), le pétrole brut (7%, soit 26,6 millions d'euros, en baisse de 36,6%) et le ciment (6,73% du total à 25,6 millions d'euros, en hausse de 36%).

Par ailleurs, s'agissant de nos opérateurs financiers, l'Agence française de Développement (AFD) inscrit ses activités en Colombie depuis fin 2009 dans le cadre d'un mandat dessiné pour un pays émergent : l'appui à une « croissance verte et solidaire ». L'agence AFD de Bogota s'est dotée d'une stratégie d'intervention 2014-2018 qui décline trois objectifs thématiques : i) favoriser la convergence et le développement durable des territoires, ii) promouvoir les politiques d'atténuation et d'adaptation au changement climatique, et iii) accompagner les politiques de cohésion sociale y compris de réduction des inégalités. Cette stratégie précise également deux objectifs transversaux que sont la contribution à la diplomatie économique et aux engagements de la France sur le climat.

A ce jour, environ un milliard deux cents millions d'euros d'engagements ont été réalisés sous forme de sept prêts . Parmi ces prêts, un premier financement de 300 millions de dollars a été signé en juin 2015 lors de la visite du premier ministre français en Colombie. Pour l'AFD et pour la France, cet engagement était la conséquence logique, l'année de la COP 21, d'une priorité pour le climat dans un pays émergent volontariste en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, très vulnérable face au changement climatique, qui cherche à intégrer le climat dans l'ensemble de ses politiques publiques et qui a constitué un allié de la France dans les négociations internationales.

2. Une coopération importante

Le lancement de la saison de la France en Colombie, pendant un semestre à partir de la deuxième quinzaine de décembre 2016 , va marquer un temps fort du partenariat bilatéral. Cet événement sera suivi par la saison de la Colombie en France au second semestre 2017.

La Colombie entretient avec la France des relations anciennes et très vivantes dans le domaine de la recherche et de la mobilité étudiante . La France est ainsi le 3 e pays de destination des étudiants colombiens après les Etats-Unis et l'Espagne avec près de 3000 étudiants inscrits dans les institutions d'enseignement supérieur en 2011-2012. La Colombie est aussi le deuxième pays d'Amérique latine le plus représenté en France, derrière le Brésil . De nombreuses conventions universitaires et la signature en 2011 d'une convention de reconnaissance mutuelle des diplômes favorisent la mobilité étudiante et les rapprochements dans le domaine de la recherche scientifique. Avec plus de 26.000 élèves en 2012 et un réseau de 12 établissements, l'Alliance Française de Colombie occupe une des premières places mondiales . Dans le domaine culturel, la Colombie est régulièrement à l'honneur de plusieurs festivals cinématographiques consacrés à l'Amérique latine, à Biarritz, à Nantes et à Amiens.

Sur le plan institutionnel, notre coopération technique en matière de lutte contre le trafic de drogue est importante , notamment au travers du Ministère de l'intérieur et du CIFAD (Centre interministériel de formation anti-drogue).

Dans le cadre du processus de paix, la France, qui a apporté dès fin 2012 un soutien financier aux organismes engagés dans la résolution du conflit (Centre national de la Mémoire historique, ministères colombiens de l'Education et de l'Agriculture, Mission d'Appui au Processus de Paix, Haut-Commissariat aux Réfugiés, ...), encourage activement la mise en oeuvre de la loi sur les réparations dues aux victimes et sur la restitution des terres . De nouveaux projets ont été lancés en 2015 avec nos partenaires colombiens dans les domaines de la gouvernance foncière (cadastre), de la formation agricole ou encore de la justice transitionnelle.

Un prix franco-allemand des droits de l'Homme « Antonio Nariño », créé en 2010, est remis chaque année à des militants et ONG oeuvrant pour la défense des droits de l'Homme.

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