III. LE PROJET DE BUDGET POUR 1998
Les crédits inscrits au projet de budget pour 1998, sont en hausse de 3,15 % à 285,927 milliards de francs. Cette croissance résulte pour l'essentiel de l'augmentation des dépenses de personnel en activité et à la retraite, qui atteignent 96,3 % du total des crédits consacrés à l'enseignement scolaire.
A. ANALYSE DES CRÉDITS PAR NATURE
1. Les dépenses ordinaires
                                            Les dépenses ordinaires s'élèvent
à
                                            
                                                285,2 milliards
                                            
                                            , en hausse de 8,7 milliards de francs (+ 3,16
%) et représentent la quasi totalité (99,7 %) des
crédits demandés pour l'éducation nationale.
                                            
                                            
                                            Le graphique ci-après ventile les dépenses ordinaires par grandes
catégories de dépenses.
                                            
                                            
                                             
                                            
                                            
                                            On y constate que plus de 83 % des dépenses ordinaires sont
consacrées aux traitements des personnels en activité, aux
pensions des retraités et aux charges sociales.
                                            
                                            
                                            Le tableau ci-après retrace les crédits du budget de
l'enseignement scolaire par titre et par chapitre.
                                            
                                            
                                             
                                        
a) Les moyens des services (titre III)
                                            Les moyens des services
                                             
                                            représentent 85 %
des dépenses ordinaires. Ils s'établissent à
                                            
                                                243,3
milliards de francs
                                            
                                            en augmentation de 3,25 %.
                                            
                                            
                                            Ces moyens recouvrent essentiellement les dépenses de personnel en
activité (178 milliards de francs) et les dépenses de personnel
à la retraite (54,3 milliards de francs), soit une somme totale de
235,64 milliards de francs, en
                                            
                                                progression de 7,92 milliards de francs
                                            
                                            .
                                            
                                            
                                            
                                                L'augmentation des dépenses consacrées aux personnels en
activité de 4,5 milliards de francs résulte
                                            
                                            :
                                            
                                            
                                            - de la progression mécanique des rémunérations et de
l'application des différents protocoles de revalorisation de la
situation des personnels (+ 3,5 milliards de francs) ;
                                            
                                            
                                            - de la non réduction d'emplois d'enseignants ;
                                            
                                            
                                            - de la création de 1.320 emplois d'ATOS et de personnels sociaux et de
santé ;
                                            
                                            
                                            - du réemploi de 25.000 maîtres-auxiliaires (+ 1,56 mds de
francs).
                                            
                                            
                                            
                                                Les crédits destinés à la rémunération
des personnels enseignants non titulaires
                                            
                                            
                                                progressent
                                            
                                            ainsi
                                            
                                                de
125,7 %
                                            
                                            pour s'élever à 2,8 milliards de francs contre
1,24 milliard dans la LFI pour 1997.
                                            
                                            
                                            Le simple réemploi de ces maîtres-auxiliaires aurait dû
logiquement se traduire par la reconduction de la dotation pour 1997. La
progression de ces crédits de 125 % s'explique en fait par un
transfert de crédits de 1,6 milliard de francs en provenance, d'une part
du chapitre 31-93 consacré aux rémunérations des
personnels enseignants du second degré (900 millions de francs), et,
d'autre part, du chapitre 31-95 consacré aux heures
supplémentaires (700 MF).
                                            
                                            
                                            Elle correspond à la volonté de regrouper sur un seul chapitre
(31-97) les crédits destinés au financement des personnels
enseignants non titulaires dont les rémunérations étaient,
jusqu'à présent, réparties sur les chapitres 31-93 et
31-97.
                                            
                                            
                                            La progression des crédits du chapitre 31-97 se traduit donc
mécaniquement par la
                                            
                                                contraction des crédits consacrés
aux heures supplémentaires
                                            
                                            (chapitre 31-95) de 600 millions de
francs (soit une baisse de 9,7 %).
                                            
                                            
                                            Il convient d'observer par ailleurs la
                                            
                                                très forte progression des
dépenses consacrées aux fonctionnaires retraités de
l'éducation nationale
                                            
                                            . En effet, bien que les pensions et
allocations des personnels en retraite ne représentent que 19 % des
crédits de l'enseignement scolaire, leur augmentation de
                                            
                                                3,4
milliards de francs
                                            
                                            (+ 6,74 %)
                                             
                                            explique à elle
seule 45 % de la croissance des crédits du budget de l'enseignement
scolaire.
                                            
                                            
                                            Cette augmentation est la conséquence du mode d'évaluation du
chapitre 32-97. En effet, les crédits de pensions des fonctionnaires
retraités de l'Etat inscrits à ce chapitre en loi de finances
initiale d'une année n donnée correspondent en fait au montant
des dépenses de l'année n - 2 valorisées au point mesures
acquises de l'année n. Or, on l'a vu plus haut, la valeur du point
d'indice au 1
                                            
                                                er
                                            
                                            octobre 1997 qui a servi à établir le
projet de budget pour 1998, est supérieure de 3,23 F à celle
qui a servi à établir le budget pour 1997.
                                            
                                            
                                            Ainsi, la progression des crédits de pensions inscrits dans le projet de
budget pour 1998 (54,3 milliards de francs) par rapport aux crédits
inscrits en LFI pour 1997 (50,9 milliards de francs) correspond à la
progression des dépenses enregistrées entre 1995 (50,1 milliards
de francs) et 1996 (53,8 milliards de francs), valorisées
respectivement au point mesures acquises 1997 (322,44) et 1998 (325,67).
                                            
                                            
                                            Les autres crédits évoluent comme suit :
                                            
                                            
                                             
                                            
                                            
                                            On peut constater dans le tableau ci-dessus une diminution assez significative
(- 3,3 %) des crédits des chapitres des
4
                                            
                                                ème
                                            
                                            , 6
                                            
                                                ème
                                            
                                            et 7
                                            
                                                ème
                                            
                                            parties dont les dotations diminuent globalement de 266,7 millions de francs.
                                            
                                            
                                            L'évolution la plus notable est la contraction de 96 % des
crédits du chapitre 37-93 consacré aux
                                            
                                                réformes
administratives et pédagogiques
                                            
                                            . En contrepartie, les actions
pédagogiques dans l'enseignement primaire voient leurs crédits
accrus de 26 %.
                                            
                                            
                                            Par ailleurs, les
                                            
                                                dépenses pédagogiques
                                            
                                            et
                                            
                                                les
subventions de fonctionnement
                                            
                                            du chapitre 36-71 diminuent de 56 millions de
francs pour s'établir à 1.023,5 millions de francs. Ce chapitre a
fait l'objet d'une annulation de crédits de 112,74 millions de francs le
9 juillet dernier.
                                            
                                            
                                            Enfin, les
                                            
                                                dépenses d'informatique et de
télématique
                                            
                                            du chapitre 34-96 diminuent de 11 millions de
francs pour tenir compte probablement d'une sous-consommation de ce chapitre.
                                            
                                            
                                            Les crédits consacrés aux
                                            
                                                établissements publics
                                            
                                            augmentent très légèrement pour s'établir à
916,3 millions de francs. Ces crédits sont répartis entre :
                                            
                                            
                                            - l'office national d'information sur les enseignements et les professions
(ONISEP) ;
                                            
                                            
                                            - le centre national et les centres régionaux de documentation
pédagogique (CNDP-CRDP) ;
                                            
                                            
                                            - le centre d'études et de recherches sur les qualifications
(CEREQ) ;
                                            
                                            
                                            - le centre national d'enseignement à distance (CNED) ;
                                            
                                            
                                            - le centre international d'études pédagogiques (CIEP).
                                            
                                            
                                            Leurs crédits évoluent comme suit :
                                            
                                            
                                             
                                            
                                            
                                            Les subventions de l'Etat constituent entre 24,23 % (pour le CNED) et
70,23 % (pour l'ONISEP) des moyens financiers de ces
établissements. Cette proportion s'élève à
50,35 % pour le CNDP, à 55 % pour le CIEP et à
67,58 % pour le CEREQ.
                                            
                                            
                                            En dépit de la contraction des crédits du CNED, ses effectifs
devraient s'accroître de 36 personnes pour atteindre 1.075 personnes.
                                        
b) Les crédits d'intervention publique (titre IV)
                                            Avec
                                            
                                                41,86 milliards de francs
                                            
                                            dans le projet de
budget
pour 1998, les crédits d'intervention publique
                                             
                                            représentent 14,6 % du budget du ministère, soit un
potentiel d'intervention en croissance de 2,63 % par rapport à l'an
dernier.
                                            
                                            
                                            Plus de 88 % des crédits de ce titre sont consacrés
à
                                            
                                                l'enseignement privé
                                            
                                            , qui, avec 37 milliards de francs,
voit ses dotations progresser de 3,06 %. Il s'agit pour l'essentiel de
crédits destinés à rémunérer les enseignants
sous contrat (32 milliards de francs).
                                            
                                            
                                            
                                                Ainsi, si l'on ajoute les dépenses de personnel des
établissements d'enseignement privé du titre IV aux
dépenses de personnel du titre III, ce sont plus de 96 % des
crédits du budget de l'enseignement scolaire qui sont destinés
aux personnels.
                                            
                                            
                                            
                                            Le chapitre 43-71 consacré aux
                                            
                                                bourses et secours
d'études
                                            
                                            voit ses crédits progresser de 6 % (+ 183
millions de francs) pour atteindre 3,23 milliards de francs. Cette augmentation
résulte de la création du
                                            
                                                fonds social pour les cantines
                                            
                                            doté de 250 millions de francs.
                                            
                                            
                                            En revanche, les crédits consacrés aux bourses et secours
d'études diminuent de 66 millions de francs pour tenir compte de la sous
consommation de ces crédits dans un contexte de baisse
démographique. Les bourses et secours d'études avaient
déjà vu leurs moyens régresser de 44 millions de francs
dans la LFI pour 1997.
                                            
                                            
                                            La contribution de l'Etat aux
                                            
                                                transports scolaires
                                            
                                            (chapitre 43-35)
s'accroît de 1,22 % pour atteindre 596 millions de francs.
                                            
                                            
                                            Les crédits du chapitre 43-80 " Interventions diverses "
augmentent de 26 % en raison de l'inscription d'une mesure de 78 millions
de francs destinée à financer le coût des
                                            
                                                contrats
emplois solidarité
                                            
                                            (CES).
                                            
                                            
                                            En effet, dans le cadre du nouveau dispositif des CES, l'Etat ne compense plus
que 95 % de la charge financière représentée par
l'emploi d'un CES. Les 5 % restant à la charge de l'employeur - ici
le ministère de l'éducation nationale - engendrent pour 1998 un
coût de 78 millions de francs, sur la base de 50.580 CES employés
pour un coût mensuel de 169 F.
                                            
                                            
                                            Enfin, les dépenses de
                                            
                                                pré-recrutement
                                            
                                            et de
                                            
                                                formation
initiale
                                            
                                            des maîtres du second degré (chapitre 43-60) voient
leurs crédits diminuer de 88 % pour passer de 347 à 40
millions de francs.
                                            
                                            
                                            En effet, la dernière tranche de l'indemnité de première
affectation est supprimée, ce qui permet une économie de 56,74
millions de francs. Cette indemnité créée pour encourager
le recrutement et l'affectation dans les académies déficitaires
ne se justifie plus aujourd'hui compte tenu du succès que rencontrent,
auprès des étudiants, les concours enseignants. Le principe de sa
suppression avait été arrêté dès 1994.
                                            
                                            
                                            Les mêmes raisons permettent de supprimer le
                                            
                                                dispositif de
pré-recrutement des maîtres
                                            
                                            des premier et second
degrés.
                                            
                                            
                                            Enfin, 20 millions de francs sont économisés sur le chapitre
43-60 pour tenir compte de la suppression au 1
                                            
                                                er
                                            
                                            septembre 1998 des
1.000 dernières
                                            
                                                allocations d'IUFM
                                            
                                            inscrite au budget de
l'enseignement scolaire en 1997 en faveur des maîtres auxiliaires
désireux de préparer un concours. Le ministère indique que
ces crédits sont devenus sans objet dans la mesure où tous les
maîtres auxiliaires sont désormais réemployés.
                                        
2. Les dépenses en capital
                                            Les dépenses en capital ne représentent qu'une
infime fraction (0,25 %) du budget de l'enseignement scolaire avec
                                            
                                                711
millions de francs
                                            
                                            de
                                            
                                                crédits de paiement
                                            
                                            demandés
pour 1998, soit 1,3 million de francs de moins qu'en 1997 (diminution de
0,2 %). Cette diminution s'inscrit dans une tendance à la baisse de
ces crédits qui s'élevaient à  856 millions de francs en
1996.
                                            
                                            
                                            
                                                Les autorisations de programme
                                            
                                            sont
                                            
                                                quasiment stables
                                            
                                            après avoir fortement diminué l'an dernier. Elles
s'établissent au même niveau que les crédits de paiement
à 711 millions de francs.
                                        
 
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                            