VI. LA SNCF : OPÉRATEUR DE TÉLÉCOMMUNICATIONS

Au 1er janvier 1998, l'association formée par la SNCF et Cegetel, filiale de la Compagnie générale des Eaux, entrera sur le marché des télécommunications. En juin 1996, le réseau SNCF comportait 9.000 kilomètres de fibres optiques. Depuis, 2.000 kilomètres s'y sont ajoutés en conséquence des conventions signées avec Télécom Développement (TD), filiale de la SNCF et de Cegetel.

TD est chargé de la maîtrise d'ouvrage de la conception du réseau, mais la SNCF a conservé la maîtrise d'oeuvre de sa réalisation, les opérations à effectuer étant assurées par les agents SNCF.

Au 1er janvier 1998, Télécom Développement disposera donc d'un ensemble formé en majorité des fibres optiques " SNCF " mais complété par des réseaux d'autoroute : A11 à l'Ouest, A7 au Sud-Est.

On rappellera que la Commission européenne a demandé aux Etats membres de se doter d'une autorité de surveillance : c'est ainsi qu'est née, le 26 juillet 1996, l'Autorité de régulation des télécommunications (ART).

Ses missions sont de faire appliquer les décrets et règles définis par la loi et de veiller au développement d'une concurrence loyale et effective. Par ailleurs, l'ART est chargée de l'allocation des fréquences, de la numérotation et de la définition du cadre de l'interconnexion.

Les chiffrages de Cegetel prévoient que la SNCF pourrait devenir le deuxième réseau de télécommunications de France avec 5 à 10 % du trafic total.

VII. LES INTERROGATIONS DE VOTRE COMMISSION

Nombre de questions posées par votre commission l'année dernière restent d'actualité.

Le contrat de plan qui aurait dû entrer en vigueur au 1er janvier 1996 semble définitivement abandonné.

Les pouvoirs publics font aujourd'hui valoir trois raisons :

- certaines des orientations qui figureraient naguère dans les contrats de plan entre l'Etat et la SNCF figureraient, à une plus grande échelle, dans la réforme. C'est ainsi que l'importante mesure de désendettement de la SNCF associée au transfert des actifs constitutifs de l'infrastructure à RFF, a été au-delà de ce qui aurait pu être inscrit dans un contrat de plan entre l'Etat et la SNCF ;

- la loi du 13 février 1997 rappelle les principes qui gouvernent le service public ferroviaire et les modalités de tarification des infrastructures et de gestion et d'entretien du réseau. Ces modalités, qui sont définies soit par voie réglementaire, soit par accord entre les parties sous le contrôle de l'Etat- constituent la mise en oeuvre de ces principes ;

- la SNCF met actuellement en oeuvre, dans le cadre de son autonomie de gestion, un projet industriel formalisant les grands axes de sa stratégie qui a été approuvé par les ministres de tutelle.

Il reste que, selon votre Commission, une entreprise publique qui reçoit chaque année de l'Etat l'équivalent de quelque 38 milliards de francs devrait faire l'objet de directives précises de la part des pouvoirs publics sur les sujets essentiels que votre commission évoquait l'année dernière : l'évolution des effectifs, la densité du réseau, le rythme des investissements, la productivité, la contribution de l'entreprise au service public et à l'aménagement du territoire et le service minimum .

En ce qui concerne le droit de grève, droit reconnu par la Constitution, son exercice à la SNCF devrait pouvoir faire l'objet d'un protocole d'accord comme le protocole d'accord relatif au droit syndical et à l'amélioration du dialogue social conclu le 30 mai 1996 entre la direction de la RATP et les organisations syndicales à l'exception de la CGT.

S'agissant enfin de la régionalisation des services régionaux de voyageurs, rappelons qu'elle fait aujourd'hui l'objet d'une expérience (jusqu'au 31 décembre 1999) dans six régions : Alsace, Centre, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes.

Les régions Limousin et Picardie seraient candidates.

En 1997, l'Etat a compensé les charges ainsi transférées en versant directement aux six régions un montant de 2,7 milliards de francs dont 700 millions de francs, afin de renouveler le parc de matériels roulants.

La SNCF estime que le coût pour l'Etat de la généralisation de la régionalisation aux quatorze autres régions françaises s'élèverait à 1,2 milliard de francs environ.

Pour votre rapporteur pour avis, il est difficile de conclure sur la régionalisation, dès lors que l'ajustement et la pérennisation de la participation de l'Etat ne sont pas garantis.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page